mardi 31 décembre 2013

Les chefs-d’œuvres des frères Perret au Conseil économique, social et environnemental

Le Conseil économique, social et environnemental accueille dans ses locaux du palais d'Iéna (ancien Musée des Travaux publics), une exposition de huit chefs-d’œuvres des frères Perret : l'immeuble de la rue Franklin (1903) et le théâtre des Champs-Elysées (1913), l'église du Raincy (1923), la salle Cortot (1928), le Mobilier national (1934), le palais d'Iéna (1937), l'hôtel de ville du Havre (1950) et l'église Saint-Joseph du Havre (1951). 

http://www.lecese.fr/content/auguste-perret-huit-chefs-doeuvres-architectures-du-beton-arme

L'exposition a été conçue par Joseph Abram, la scénographie étant assurée par l'agence de Rem Koolhaas. Elle est organisée en quatre parcours parallèles qu'on peut suivre l'un après l'autre ou entre lesquels on peut choisir de circuler. Les deux premiers parcours sont très cohérents et chronologiquement organisés autour des huit "chefs-d’œuvres". Ils confrontent d'un côté les projets des frères Perret et des photographies contemporaines de leur achèvement et de l'autre des maquettes, datant pour la plupart des années 2000 : la notion de chef-d’œuvre n'est pas vraiment développée, mais les huit étapes de ce double parcours permettent de bien saisir les grands principes successivement mis au point par l'agence Perret. Le troisième parcours replace succinctement cette œuvre dans l'histoire des arts de l'époque : on y découvre les manuels sur lesquels les deux frères aînés ont travaillé dans l'atelier de Julien Guadet, quelques-uns des livres achetés par Auguste Perret, ainsi que d'autres, rédigés par lui ou consacrés à son travail. Quelques lettres permettent d'évoquer ses relations avec Antoine Bourdelle, Marie Dormoy et Le Corbusier. Le dernier des quatre parcours est plus hétéroclite : on peut y voir des photos prises par les frères Perret lors de leurs voyages, photos malheureusement peu contextualisées, on peut aussi découvrir quelques objets tirés du Mobilier national et une curiosité, la barque en béton conçue par Joseph Lambot en 1848. D'autres photos prises plus récemment dans les huit édifices sélectionnés semblent intéressantes mais sont malheureusement très difficiles à consulter puisqu'elles se trouvent imprimées sur des feuilles plastifiées, dans de grands volumes très peu maniables. Quant au film tourné dans l'immeuble de la rue Franklin proposé en vidéo, il semble dépourvu d'intérêt. Malgré ces quelques restrictions, l'ensemble s'avère plutôt pertinent. 


samedi 7 décembre 2013

"Archiscopie" de décembre 2013

Le numéro de décembre d'Archiscopie vient de paraître. Au sommaire, entre autres, un article de Gabriel Ehret sur une expérience d'habitat participatif à Villeurbane et un article de Marie-Jeanne Dumont sur le brutalisme de Le Corbusier, à l'occasion d'une exposition sur ce thème à Marseille.

Archiscopie, n° 126, décembre 2013


dimanche 1 décembre 2013

Premières impressions de l'exposition "1925, quand l'Art déco séduit le monde"

La grande exposition patrimoniale d'hiver de la Cité de l'architecture a commencé le 16 octobre 2013 et s'achèvera le 17 février 2014. Elle est consacrée à l'Art déco. Pourquoi l'Art déco ? On n'en saura rien, puisque l'exposition commence par une comparaison entre Art nouveau et Art déco, sans qu'on nous explique ni au début ni à aucun moment de l'exposition ce qui a conduit la Cité de l'architecture à se pencher sur cette période... Les intentions ne sont pas plus explicites à la fin de l'exposition, qui se termine sans bilan, aussi brutalement qu'elle avait commencé. Il faut donc accepter, en entrant dans l'exposition une apparente neutralité de point de vue qui fait de l'Art déco une belle page arrachée à l'histoire de l'art français, sans grand rapport d'ailleurs avec ce qui s'est passé avant ou avec ce qui a suivi, ni d'ailleurs, avec ce qui se passait ailleurs à la même époque.
La Première Guerre mondiale n'est évoquée que très rapidement, le contexte socio-politique de l'entre-deux guerres n'est que vaguement esquissé et les impasses esthétiques auxquelles l'Art déco a pu aboutir ne sont pas mentionnées (ce qui aurait pourtant été très facile à faire, l'exposition se déroulant dans le Palais de Chaillot...). L'Art déco dans les colonies est bien mis en valeur : on se rend compte, dans la dernière partie de l'exposition, des opportunités que fournissaient aux architectes le Maroc ou l'Indochine par exemple. Mais l'étranger n'est par ailleurs mentionné que dans la mesure où les artistes français s'y sont illustrés, ce qui réduit pratiquement le champ d'investigation aux Amériques, au Japon et aux Balkans... Quant au reste de l'Europe et à tous les courants contemporains et souvent rivaux de l'Art déco, ils sont à peine cités : Le Corbusier n'apparaît qu'une fois, sous le nom de Jeanneret. L'importance accordée à l'exposition de 1925 et à son retentissement apparaît démesurée puisqu'un bon tiers des salles lui est consacré. Ces salles sont censées illustrer le fait, posé dès le début comme une originalité, que les artistes Art déco travaillaient en équipe à une sorte de synthèse des arts, sous la houlette des architectes... Mais cela ne convainc pas vraiment car le travail équipe n'est bien sûr pas propre à l'Art déco (qu'on pense à l'Art nouveau nancéien ou au Bauhaus entre autres exemples proches de l'Art déco).
Malgré tous ces problèmes, l'exposition n'est pas sans intérêt, car elle présente des œuvres rares. Mais elle parvient imparfaitement à les confronter. C'est probablement dû à l'espace assez ingrat que constitue l'enfilade de salles des sous-sols de la Cité de l'architecture. Mais c'est aussi lié à une scénographie redondante reconstituant inutilement des stands Art déco en carton-pâte, comme on avait déjà pu voir l'année dernière de fausses façades du dix-huitième siècle pour l'exposition sur les hôtels particuliers : tant qu'à privilégier des scénographies "ludiques", on préférerait celles si bien mises en œuvre dans l'autre aile du Palais de Chaillot, au musée de la Marine, où de récentes expositions sur les paquebots ou sur les phares sont apparues bien plus réussies. Par ailleurs, les textes introduisant chaque salle sont un peu banals et les cartels sont illisibles : les cartels des bustes d'architectes de la première salle, incompréhensiblement situés à 60 ou 70 cm du sol sont rédigés en police de taille 12 (11 pour les anglophones)... L'ensemble des cartels de l'exposition n'est pas placé au plus près des œuvres mais regroupé sur de petits panneaux qui provoquent immanquablement l'agglutinement des visiteurs, et ces cartels sont d'autant plus illisibles que l'exposition connaît apparemment un grand succès, les salles étant bondées le week-end... A défaut de satisfaire complètement l'amateur éclairé, l'exposition semble, en effet, ravir le grand public. 






samedi 23 novembre 2013

Vie et œuvre de Walter Gropius

France Culture a récemment consacré une heure à Walter Gropius (1883-1969) dans le cadre de l'émission Une vie, une œuvre. Le documentaire est un peu évasif et s'égare parfois loin de son sujet, mais l'ensemble n'est pas inintéressant : 


lundi 11 novembre 2013

Soufflot au Panthéon

Le Panthéon présente jusqu'au 26 novembre 2013 une exposition consacrée à Jacques-Germain Soufflot, né en 1713 en Bourgogne et mort en 1780 à Paris. L'exposition fait naturellement la part belle à la construction de l'église Sainte-Geneviève, projet du milieu des années 1750 encouragé par Louis XV dans le but de rénover l'architecture religieuse mais qui suscita de nombreuses polémiques, dont le chantier connut bien des vicissitudes et qui, une fois construit, dut changer plusieurs fois d'affectation. Mais, cette exposition ne se réduit pas à une monographie du chef-d’œuvre contesté de Soufflot, elle propose une véritable rétrospective de la carrière de l'architecte : la première salle met bien en valeur le rôle clé de son long séjour en Italie au milieu des années 1730 et d'un second voyage en Italie au début des années 1750 et elle insiste sur l'importance de la première partie de sa vie professionnelle qui s'est presque entièrement déroulée à Lyon. On découvre aussi, au fil des salles, son intérêt pour l'architecture gothique, ses relations avec Marigny, frère de la Pompadour et directeur des Bâtiments du roi, ainsi que ses rapports, de collaboration ou de rivalité, avec la plupart des grands architectes français de l'époque (Contant d'Ivry, Rondelet, Blondel, de Wailly...). Une exposition classique, donc, au bon sens du terme...  

http://www.monuments-nationaux.fr/fr/actualites/a-la-une/bdd/actu/1298/soufflot-un-architecte-dans-la-lumiere/

Coupole du Panthéon

samedi 9 novembre 2013

Exposition Le Nôtre au château de Versailles

Le château de Versailles présente jusqu'au 23 février 2014 une exposition intitulée André Le Nôtre en perspective. 1613-2013. Il s'agit de célébrer le quatrième centenaire de la naissance du créateur des jardins de Versailles en remettant donc en perspective l'ensemble de son œuvre. Le parti est simple : après une introduction consacrée à la collection de peinture de Le Nôtre, on suit un parcours globalement thématique mais qui permet quand même de retracer la chronologie de sa très longue carrière. On le découvre ainsi jeune apprenti chez Simon Vouet, au service des grands de la cour dès le règne de Louis XIII, concepteur de parcs et de jardins à travers toute la France et rayonnant même sur une grande partie de l'Europe grâce à une véritable agence, essentiellement familiale. On perçoit aussi, en fin d'exposition, l'importance de l'héritage qu'il a laissé à ses collaborateurs et l'influence qu'il a exercée à long terme, jusqu'au vingtième siècle. Entre-temps, on est passé par une grande salle expliquant de manière assez peu convaincante que Le Nôtre recourait à l'anamorphose pour réaliser des "collimations" ; il aurait, en effet, joué des déformations optiques pour donner du relief aux profondes perspectives dégagées dans les parcs qu'il concevait, un peu comme les peintres usant des raccourcis pour donner de la profondeur à leurs tableaux... L'ensemble n'a rien de révolutionnaire mais mérite incontestablement le détour, notamment pour les magnifiques vues à vol d'oiseau des années 1680-1730 montrant les innombrables châteaux d'Île-de-France dont Le Nôtre a conçu les parcs. 

http://www.chateauversailles.fr/les-actualites-du-domaine/evenements/evenements/expositions/andre-le-notre-en-perspectives

Orangerie du château de Versailles

vendredi 8 novembre 2013

"Archiscopie" de novembre 2013

Le numéro de novembre d'Archiscopie vient de paraître. Au sommaire, plusieurs articles sur des transformations d'édifices existants : l'extension du théâtre de Liège, la modernisation du stade Léo Lagrange de Toulon, la reconversion de la halle Pajol de Paris, l'impressionnante restauration du Neues Museum de Berlin par David Chipperfield et l'extension bien moins ambitieuse de l'école d'architecture de Strasbourg par Marc Mimram.  L'éditorial de Gwenaël Querrien annonce d'ailleurs une prochaine exposition, à la Cité de l'architecture, sur le thème "Un bâtiment, plusieurs vies". Signalons enfin, dans le domaine patrimonial, un article d'Hubert Lempereur sur le regain d'intérêt pour l'histoire des cités-jardins.

Archiscopie, n° 125, novembre 2013 

dimanche 3 novembre 2013

Criticat 12

Le douzième numéro de la revue Criticat vient de sortir. Le dossier spécial de ce numéro est intitulé "Quand l'architecture expose et s'expose" ; Dominique Lyon y livre une critique radicale du bâtiment du Louvre-Lens ; Valéry Didelon et Françoise Fromonot déplorent le fait que les FRAC ont peu à peu perdu de vue leur mission initiale pour s'installer dans des bâtiments qui tendent à mobiliser tout leur budget ; quant à Pierre Chabard, il établit, à travers une revue de presse éclectique, le succès puis l'irrémédiable déclin, pour des raisons essentiellement financières, du projet de Centre Pompidou mobile. Au sommaire de ce numéro, on trouve par ailleurs un article de Patrick Henry sur la représentation de la ville du Havre au cinéma, avant et après la reconnaissance officielle de son architecture moderne ; un historique, par Tony Côme, de la marchandisation de l'œuvre graphique des architectes depuis la fin des années 1970 ; un article de Joseph Cho sur le verre dans l'œuvre de Renzo Piano ; un long article d’Émilien Robin sur l'imposture que constituent selon lui, en France, les projets de densification des zones pavillonnaires par lotissements des espaces interstitiels entre les constructions déjà existantes ainsi que  la traduction d'un texte de Robert Fishman sur le village de Clapham, dans la banlieue de Londres qui préfigure à certains égards, dès le début du dix-neuvième siècle, les premières cités-jardins. Ajoutons un petit article sur le dessin d'architecture à l'ère numérique (Mehdi Zannad) et une évocation des zones restées en marge des plans d'aménagement du Grand Lyon (Stéphanie Sonnette) et on aura fait le tour de ce sommaire, comme d'habitude copieux et varié. 

http://www.criticat.fr/site/sommaire12.html

vendredi 1 novembre 2013

"Archiscopie" d'octobre 2013

Le numéro d'Archiscopie d'octobre 2013 évoque, entre autres, sous la plume de Gabriel Ehret, l'exposition qui se tient en ce moment au musée d'histoire de la ville Lyon sur la place de la Saône et du Rhône dans l'urbanisation de la ville. Au rayon bibliographie, on peut signaler un compte-rendu par Eric Furlan du livre Aerocity par Nathalie Roseau. 

http://www.citechaillot.fr/fr/publications/archiscopie_mensuel/25351-n124.html

Archiscopie, n° 124, novembre 2013

dimanche 27 octobre 2013

Semaine "Histoire de l'architecture" dans la Fabrique de l'histoire

L'excellente émission La Fabrique de l'histoire a récemment consacré une semaine à l'histoire de l'architecture. On a pu y entendre une heure d'interview du grand prix national de l'architecture 2013 Marc Barani, un documentaire sur la construction à Paris du quartier des Olympiades dans les années 1960, un débat sur l'architecture religieuse médiévale et moderne autour de Jean-Michel Leniaud, Mathieu Lours et Philippe Plagnieux, et un débat sur les rapports entre architecture et politique aux dix-neuvième et vingtième siècles avec Jean-Yves Andrieux, Isabelle Bakouche et Eric Lengereau

http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-histoire-de-l-architecture-14-2013-07-08

http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-histoire-de-l-architecture-14-2013-07-08

http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-histoire-de-l-architecture-24-2013-07-09

http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-histoire-de-l-architecture-34-2013-07-10

Ça ne consolera pas les nostalgiques de l'émission Métropolitains, mais cela fait du bien d'entendre à nouveau parler d'histoire de l'architecture sur France Culture...  

"Ma cantine en ville" à la Cité de l'architecture

Jusqu'au 2 décembre 2013, la Cité de l'architecture présente les projets lauréats de la cinquième édition du concours "Mini Maousse". Il s'agissait cette année pour les étudiants des écoles d'architecture et de design de travailler sur la street food c'est-à-dire sur les moyens de manger à même la rue, infiniment variés à travers le monde. En s'inspirant des tricycles, side-car, roulottes et caravanes utilisés dans les différents pays pour transporter ces cuisines itinérantes, les lauréats ont su produire, à moindre coût, des prototypes souvent séduisants par leur efficacité combinée à une grande économie de moyens (sans égaler toutefois les "hommes saucisses" allemands qui transportent tout leur matériel sur eux et vendent leur produit debout). Reste à savoir si ces prototypes seront un jour commercialisés et remplaceront les modes ancestraux de consommation de la nourriture à même le trottoir... 

http://www.citechaillot.fr/fr/expositions/expositions_temporaires/25268-ma_cantine_en_ville_voyage_au_cour_de_la_cuisine_de_rue.html

Vendeur de saucisse à Berlin
Projet des lauréats E. Doukahn et L. Mussche (école spéciale d'architecture de Paris)

dimanche 29 septembre 2013

Archicontemporaine, Carin Smuts et la sculpture du monastère de Brou à la Cité de l'architecture

En attendant le mois prochain, l'inauguration de la grande exposition patrimoniale d'hiver consacrée à l'Art déco, la Cité de l'architecture présente en ce moment trois petites expositions. 

Jusqu'au 30 septembre, on peut voir présentés de manière très simple mais assez efficace les projets lauréats du concours "Archicontemporaine" qui distinguent des œuvres récemment construites, surtout en Île-de-France et en Alsace, mais aussi en Nouvelle-Calédonie et dans quelques autres régions de France. 

http://www.citechaillot.fr/fr/expositions/expositions_temporaires/25264-le_palmares_archicontemporaine_2012.html

Simultanément, on peut, jusqu'au 14 octobre, dans la hall About et dans le cadre de l'année France-Afrique du Sud, voir quelques projets de Carin Smuts, une architecte sud-africaine ayant commencé sa carrière alors que finissait l’Apartheid. Elle manifeste dans tous ses projets un intérêt constant pour une architecture durable et, surtout, participative, à même de reconstruire du lien social dans un pays traumatisé par son passé récent et marqué par une grande violence. 

http://www.citechaillot.fr/fr/expositions/expositions_temporaires/25262-carin_smuts.html

Carin Smuts, Guga Sthebe. 
Enfin, jusqu'au 21 octobre, on peut, au rez-de-chaussée de l'exposition permanente, voir une modeste exposition-dossier sur les sculptures du monastère royal de Brou, à Bourg-en-Bresse.





samedi 28 septembre 2013

"Vues d'en haut" au Centre Pompidou de Metz

Le Centre Pompidou de Metz présente jusqu'au 7 octobre 2013 une exposition intitulée Vues d'en haut. On y voit présentées dans un ordre chronologique et simultanément thématique 500 œuvres (dessins, photos, tableaux, films), des "vues d'en haut" prises depuis les montgolfières, les zeppelins, les gratte-ciel, les avions civils ou militaires, les satellites... L'association d'un thème à chaque grande période n'apparaît pas toujours pertinente mais ne gêne pas du tout la visite : les concepteurs de l'exposition ont en effet eu l'intelligence de privilégier en dernier ressort la chronologie (à quelques chevauchements près d'une salle à l'autre, mais qui sont plutôt les bienvenus). L'ensemble, qui relève de la vulgarisation la plus pédagogique, fait une très grande place à l'architecture et à l'urbanisme. L'abondance jamais superflue des documents et des œuvres d'art permet par exemple de bien comprendre comment les photographies prises par les avions militaires lors des deux guerres mondiales ont radicalement changé la manière de travailler des architectes, autant sinon plus que l'industrialisation ou les destructions engendrées par les armes modernes avaient pu elles-mêmes le faire. 

jeudi 1 août 2013

Géographie urbaine et architecture souterraine

L'émission de géographie Planète Terre a récemment invité les fondateurs d'une nouvelle revue pluridisciplinaire en ligne intitulée Urbanités. Au sommaire du premier numéro : l'architecture et l'urbanisme souterrains... 

http://www.revue-urbanites.fr/

Edouard Utudjian (1905-1975), L'Urbanisme souterrain, Puf, 1952.

Architecture médiévale

Le vingt-cinquième numéro de la revue Livraisons d'histoire de l'architecture vient de paraître. On peut y lire un article biographique sur l'architecte de la ville de Paris Léon Salleron (1820-1904), rédigé par Geneviève Boisard. Mais l'essentiel de ce numéro est par ailleurs consacré à l'architecture médiévale :  romane avec les études archéologiques de la collégiale d’Étampes (Élise Baillieul), de Saint-Pierre de Baume-les-Messieurs dans le Jura (Marie-Laure Bassi) ou de Saint-Martin-de-Tours (Pierre Martin), du premier gothique comtois (Fabienne Jeudy), de la fin du Moyen Âge avec l'horloge financée à Poitiers par Jean de Berry (Thomas Rapin), une chapelle havraise (Mathieu Deldicque), des cloîtres du Lot (Thomas Bohl) ou l'ameublement des résidences royales (Caroline Vrand). 

 

A noter que le prochain numéro sera consacré au thème "Les ministres et les arts".

samedi 27 juillet 2013

Le Guizhou en photos à la Cité de l'architecture

La Cité de l'architecture présente jusqu'au 4 septembre 2012 une exposition de photos sur la province du Guizhou, située au sud de la Chine. Cette exposition confronte le regard d'un Chinois et d'un Occidental sur les villages les mieux préservés de cette région montagneuse et difficile d'accès, restée jusqu'à maintenant largement à l'écart du vent de modernisation qui souffle sur la Chine depuis plus de trente ans. Cette petite manifestation n'est pas sans intérêt intrinsèque, mais elle aurait pu se dérouler dans un autre lieu, par exemple la Maison européenne de la photographie, tant l'architecture apparaît comme une vague toile de fond des photos esthétisantes prises par les deux artistes. 


Christopher Taylor

mercredi 17 juillet 2013

"L'Architecture vivante"

La Cité de l'architecture présente jusqu'au 4 novembre 2013 quelques numéros la collection intégrale de L'Architecture vivante, publiée entre 1923 et 1933, dont elle vient de faire l'acquisition. Comme toutes les petites expositions présentées dans le cadre des "nouvelles acquisitions", celle-ci s'avère à la fois intéressante et un peu frustrante. Intéressante parce que le directeur de la publication, Jean Badovici, a manifestement cherché et apparemment réussi à faire de L'Architecture vivante un organe incontournable de l'internationale moderniste. Frustrante parce que les notules de l'exposition nous en apprennent très peu sur le sujet : qui était Badovici ? Combien avait-il de collaborateurs ? Dans quelle mesure sa revue était-elle diffusée en Europe et dans le monde ? Autant de questions qu'on se pose sans obtenir de réponses... en attendant qu'un chercheur se penche peut-être sur le problème...   

http://www.citechaillot.fr/fr/expositions/nouvelles_acquisitions/25188-larchitecture_vivante.html

J. Badovici et E. Gray, salon de la villa E 1027, L'Architecture vivante.

dimanche 14 juillet 2013

"Interférences. Architecture France-Allemagne 1800-2000" à Strasbourg

Plus qu'une semaine pour voir au musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg l'excellente exposition intitulée Interférences dont le commissariat a été assuré par Jean-Louis Cohen et l'historien allemand Hartmut Frank. Comme son sous-titre l'indique, cette exposition ambitionne rien moins que d'éclairer deux siècles de relations franco-allemandes dans le domaine de l'architecture et de l'urbanisme. Et elle tient le pari. Les nombreux architectes allemands qui se forment à Paris à la toute fin de l'Ancien régime et qui y poursuivent parfois leur carrière, les Français qui travaillent en Allemagne pendant la période napoléonienne, la controverse à propos de l'origine de l'architecture gothique, le développement des politiques patrimoniales et l'essor parallèle de l'historicisme, l'utilisation des nouveaux matériaux (fer et béton), l'essor de l'urbanisme et le développement des cités-jardins, le rôle des deux guerres mondiales et des occupations réciproques, l'importance des régions frontalières souvent passées d'un pays à l'autre (l'Alsace-Lorraine et la Sarre notamment), rien n'est laissé de côté. L'ensemble est présenté de manière sobre mais très efficace. Les œuvres (maquettes, dessins, revues) mettent très bien en valeur les interférences qui donnent leur titre à l'exposition. Les cartels ne recopient pas des pages entières du catalogue mais soulignent, de manière très concise, les relations architecturales entre les deux pays, de la Révolution à la deuxième reconstruction. Il aurait d'ailleurs peut-être fallu s'en tenir aux années 1960, car après cette période, et malgré le traité de Élysée dont on célèbre cette année le cinquantenaire et qui avait pour but de renforcer les liens entre les deux pays, les rapports semblent se distendre : les architectes français et allemands cessent d'accorder un intérêt privilégié à ce qui se fait dans leur domaine de part et d'autre du Rhin. C'est probablement lié à une certaine mondialisation de l'architecture, dans laquelle France et Allemagne n'ont pas disparu de la carte mais où elles n'occupent plus qu'un rôle de puissances moyennes, sans rapport avec leur rayonnement pendant la période 1800-1939... Malgré la dernière section chronologique de l'exposition qui convainc donc un peu moins, on ne peut que recommander Interférences. Et pour ceux qui n'aurait pas le temps de se rendre à Strasbourg avant le 21 juillet, ils pourront se rattraper en allant voir l'exposition au musée allemand d'architecture de Francfort qui l'accueillera prochainement. 


Visuel de l'exposition d'architecture "Interférences, Allemagne-France, 1800-2000" au Musée d'art moderne de Strasbourg, jusqu'au 21 juillet 2013.

dimanche 23 juin 2013

Ecoconstruction, moulages et patrimoine à la Cité de l'architecture

Parallèlement aux deux expositions majeures consacrées à Breuer et Ricciotti, la Cité de l'architecture présente en ce moment, plusieurs expositions de moindre ampleur. L'exposition sur les lauréats du "Global award for sustainable architecture" est intéressante (et gratuite), mais très limitée : les projets de trois des cinq lauréats de la dernière édition sont présentés de manière succincte. L'exposition des recherches des élèves de l'école de Chaillot se limite elle aussi à des supports papiers, mais elle est plus conséquente : elle permet de découvrir une vingtaine d'études de cas portant sur des petites villes (surtout dans le Sud-est et le Bassin parisien) n'ayant pas encore valorisé leur patrimoine. Ces deux manifestations dureront jusqu'au premier juillet 2013. Signalons enfin une exposition sur le sculpteur Geoffroy-Dechaume (1816-1892), curieusement scindée en trois parties dont deux n'apportent pas grand chose malgré d'encombrantes installations assez peu fonctionnelles (pour écouter les dix minutes d'explications de la première étape, il faut changer quatre fois de casque...). Cette dernière exposition mérite le détour, même si elle est de facture très classique et assez hagiographique, s'abstenant notamment de remettre en cause les grandes campagnes de restaurations des monuments historiques auxquelles Geoffroy-Dechaume a participé sous la direction de Viollet-le-Duc.

samedi 15 juin 2013

Archiscopie, été 2013

Le numéro 123 d'Archiscopie vient de sortir. Ce numéro d'été compte 32 pages au lieu des 28 habituelles. En plus du programme de toutes les expositions de l'été, on pourra y lire plusieurs articles sur des aménagements ou reconversions patrimoniales, qu'il s'agisse du Vieux-Port de Marseille (François Lamarre), du Refuge du treizième arrondissement de Paris par Le Corbusier (Marie-Jeanne Dumont), du cinéma Louxor à Barbès-Rochechouart (Gwennaël Querrien) ou d'un site minier près de Lens (Bernard Verfaillie). A signaler par ailleurs, un compte-rendu d'une biographie de l'architecte éclectique austro-américain Jospeh Urban (1872-1933) et une critique, assez enthousiaste, de l'exposition strasbourgeoise Interférences qui évoque deux siècles de relations architecturales franco-allemandes. 

Joseph Urban, Rainbow City, 1933.
 

dimanche 19 mai 2013

"Rudy Ricciotti, architecte" à la Cité de l'architecture

La Cité de l'architecture présente jusqu'au 8 septembre 2013 une exposition sobrement intitulée Rudy Ricciotti, architecte. Dans un premier temps, un diaporama un peu statique, évoque les principales constructions de l'architecte, né en 1952 en Algérie. On découvre ensuite quelques moulages qui servent au coffrage des éléments de béton dont se composent la plupart de ses édifices ainsi que quelques-uns de ces blocs de béton, le  tout étant présenté sans beaucoup de précisions techniques. L'exposition ne comporte par ailleurs quasiment pas de maquettes et il faut attendre la dernière section pour découvrir plus en détail les œuvres de Ricciotti, grâce à des bornes interactives très bien conçues (mais ces bornes d'usage individuel sont au nombre de deux seulement...). Une passionnante interview donnée par Ricciotti à Francis Rambert en février 2013 complète l'ensemble : l'architecte y explique son rejet du high tech et du minimalisme d'Europe du Nord et prône une architecture méditerranéenne fondée sur une utilisation audacieuse de bétons très performants. Dans une salle un peu excentrée, on peut enfin voir un autre film commandé par la Cité de l'architecture à la cinéaste Laetitia Masson : il ne faut surtout pas rater ce film un peu expérimental, intitulé L'Orchidoclaste, dans lequel l'architecte n'hésite pas à se livrer.  

On peut regretter la place trop grande faite, dans cette exposition, aux médias audiovisuels et numériques (d'autant plus que les bancs sont encore une fois trop rares pour pouvoir profiter dans de bonnes conditions des documents ainsi diffusés). Mais ces supports sont en fait pertinents et on ne peut que se réjouir du coup de projecteur porté sur un architecte majeur dont l'oeuvre est très intéressante et dont la personnalité s'avère vraiment attachante. 

Ricciotti Rudy, Pavillon noir, Aix-en-Provence, 1999-2006.

"Archiscopie" de mai 2013

Le numéro 122 d'Archiscopie met en une le Mucem de Rudy Ricciotti, édifice récemment achevé qui fait l'objet d'un article de Gwenaël Querrien, en liaison avec l'exposition Ricciotti actuellement présentée à la Cité de l'architecture. 

Ricciotti Rudy (né en 1952), Mucem, Marseille, inauguration prévue en juin 2013.

jeudi 16 mai 2013

Charlotte Perriand sur France Culture

L'émission biographique de France Culture Une vie, une œuvre a récemment consacré une heure à Charlotte Perriand (1903-1999), en interrogeant notamment, à son sujet, l'historien de l'architecture Jean-Louis Cohen. En lien avec l'exposition qui se déroule en ce moment à Saint-Etienne, l'émission insiste particulièrement sur l'influence reçue et exercée par Perriand au Japon.

http://www.franceculture.fr/oeuvre-charlotte-perriand-un-art-d-habiter-de-jacques-barsac.html

dimanche 5 mai 2013

Criticat 11

Le onzième numéro de la revue Criticat vient de sortir. Le sommaire en est, comme d'habitude très varié. On y trouve, par exemple, un article sur une exploration aléatoire de l'est des États-Unis plus ou moins liée à la direction dominante des vents et un autre sur la bibliothèque "rhombicuboctaèdre" de Minsk en Biélorussie. A côté de ces contributions un peu exotiques, la revue continue d'explorer l'histoire de l'architecture de la deuxième moitié du vingtième siècle. Après s'être penchée, récemment, sur le post-modernisme par le biais de Paola Vigano, elle s'intéresse au déconstructivisme, en traduisant un article de Mary McLeod qui montrait déjà, en 1989, tout l’ambiguïté de ce mouvement alors célébré par le MOMA. Quant au dossier de fond de ce numéro 11, il porte sur la notion de développement durable. Valéry Didelon se penche sur l'expérience passionnante du quartier Kraftwerk de Zürich, Françoise Fromonot porte un regard assez critique sur le quartier à la fois écologique et high tech de Bedzed à Londres et Pierre Chabard met en valeur les réponses apportées aux défis du développement durable par les Autrichiens Baumschlager et Eberle dans le nouvel hôpital de Courtrai en Belgique. On pourra rester beaucoup plus circonspect devant la critique du technicisme et l'apologie du bricolage néo-hippie qu'on peut lire sous la plume Cyrille Hanappe... mais l'ensemble mérite, comme à chaque fois, le détour.

dimanche 28 avril 2013

L'architecture française à l'étranger

L'architecture française s'exporte bien. C'est en tous cas ce que tend à prouver une petite exposition présentée jusqu'au 3 mai par la Cité de l'architecture. Cette exposition est organisée par l'AFEX (pour "architectes français à l'export"). Elle présente une dizaine de projets récemment construits par des architectes français à l'étranger, d'Athènes à Essen en passant par la Corée du Sud, l'Angleterre et le Cambodge. L'accent est mis sur le nouveau lycée français de Dakar, lauréat du concours bisannuel de l'AFEX. L'ensemble est présenté sous la forme d'un petit film de cinq minutes par projet, ce qui suffit le plus souvent pour percevoir la spécificité des différents architectes impliqués. Malheureusement, comme c'est de plus en plus souvent le cas à la Cité, il faut regarder ces films debout, en l'absence de chaises mises à la disposition des visiteurs...


Nelly Breton et Olivier Fraisse architectes, Lycée français de Dakar, 2010.

samedi 20 avril 2013

Marcel Breuer à la Cité de l'architecture


La Cité de l'architecture présente jusqu'au 17 juillet 2013 une exposition intitulée "Marcel Breuer (1902-1981), design et architecture". Cette exposition n'a pas été conçue par la Cité de l'architecture mais par le Vitra Design Museum de Weil-am-Rhein. Rien d'étonnant, donc, à ce que le design y occupe une place au moins égale si ce n'est supérieure à celle de l'architecture. Outre de nombreuses maquettes et photographies des bâtiments conçus par Breuer, on pourra donc voir plusieurs des nombreuses chaises qu'il a dessinées, notamment pendant la première partie de sa carrière. Malheureusement, le lien entre l'architecture et le design n'est pas toujours fait. D'une manière générale, le visiteur est un peu livré à lui-même : on en apprend très peu sur la formation de Breuer, sur les conditions de son émigration de Hongrie vers l'Allemagne puis vers les Etats-Unis, sur l'organisation de son agence. Ce ne sont pas les quelques films d'accompagnement qui pallient ce manque : le seul film récent envisage toute la carrière de Breuer à travers la conception des chaises (film de vingt minutes au moins qu'il faut paradoxalement regarder debout en l'absence de la moindre... chaise), les autres films sont constitués de documentaires poussiéreux où Breuer n'apparaît qu'incidemment. Signalons que les quelques réalisations françaises de l'architecte ne sont par ailleurs pratiquement pas évoquées dans l'exposition et ajoutons que plusieurs cartels sont en allemand ou en anglais mais pas en français. L'exposition s'avère donc un peu décevante. Alors qu'on pouvait attendre beaucoup de cette double actualité moderniste concernant Marcel Breuer et Eileen Gray, on en vient à regretter la confrontation infiniment plus stimulante de l'année dernière entre les expositions Labrouste et Baltard respectivement présentées à la Cité et au musée d'Orsay...

http://www.citechaillot.fr/fr/expositions/expositions_temporaires/24941-marcel_breuer_1902-1981_design_architecture.html


mercredi 17 avril 2013

L'espace public dans la ville

La Cité de l'architecture présente jusqu'au 29 avril une exposition des aménagements lauréats du prix européen de l'espace public urbain 2012 décerné par sept institutions européennes (dont la Cité) groupées autour du Centre de culture contemporaine de Barcelone. L'exposition se limite à une présentation photographique des réalisations primées accompagnée de textes succincts mais sans maquettes. L'ensemble mérite cependant le détour en raison de la diversité des projets ainsi mis en valeur, projets parmi lesquels on compte, en France, le mémorial de l'abolition de l'esclavage de Nantes. 

http://www.citechaillot.fr/fr/expositions/expositions_temporaires/24977-la_ville_tournee_vers_lespace_public.html

K. Wodiczko, Mémorial de l'abolition de l'esclavage, Nantes.

mardi 2 avril 2013

"Archiscopie" n°121 d'avril 2013

Le numéro d'Archiscopie d'avril vient de sortir. Il met à la une la Tour des arts, récemment construite aux Herbiers, en Vendée. On peut par ailleurs signaler un article de François Lamarre sur le bâtiment des Archives nationales de Pierrefitte-sur-Seine par Massimiliano Fuksas et sur celui des archives du Nord à Lille. Deux articles abordent en outre des édifices du quartier de Lyon Confluence : l'un est consacré à la construction d'un bâtiment à énergie positive, l'autre à la restauration d'un site industriel, la Sucrière. 

La Sucrière, Lyon.

lundi 1 avril 2013

Eileen Gray au Centre Pompidou

Le centre Pompidou présente, jusqu'au 20 mai 2013, une rétrospective de l'œuvre d'Eileen Gray (1878-1976). On en apprend très peu sur le milieu et sur la formation de Gray, née en Irlande, l'exposition essentiellement chronologique étant centrée sur les différentes techniques successivement maîtrisées par l'artiste, de la laque sur bois à l'architecture, en passant par la conception de mobilier. 
L'ensemble est peu mis en relief, faute peut-être d'archives suffisantes. Eileen Gray nous est présentée comme une artiste d'avant-garde, d'une grande importance pour l'histoire de l'architecture, mais on comprend mal comment elle est passée du meuble à l'architecture. On ignore, concernant le mobilier, si elle s'est préoccupée de déposer des brevets pour commercialiser ses créations ou si, comme il le semble, elle s'est contentée de travailler sur commande pour une clientèle aisée. 
Bien que l'exposition soit sponsorisée par Marie-Claire, elle ne nous dit rien de la difficulté d'être une femme artiste pendant la première moitié du vingtième siècle : une comparaison avec sa cadette Charlotte Perriand (1903-1999) aurait été intéressante, d'autant plus que les deux femmes ont fréquenté Le Corbusier (l'exposition consacrée à Perriand au Petit Palais en 2011 était beaucoup plus convaincante) . 
A l'exception de quelques meubles effectivement modernes et très ingénieusement conçus (c'est notamment le cas de plusieurs paravents présentés), l'ensemble déçoit, en particulier la mythique villa E1027 de Roquebrune-Cap-Martin conçue avec Jean Badovici. Pas inutile donc, mais pas indispensable non plus. 

http://www.centrepompidou.fr/cpv/ressource.action?param.id=FR_R-aaf2fdf88fa74c39fd857aab8506811&param.idSource=FR_E-18c51835e9fd47c1d213c6cc5336f774

Eileen Gray, Paravent, 1923.

samedi 30 mars 2013

"Archiscopie" du mois de mars

Il est encore temps de se plonger dans le numéro de mars d'Archiscopie, pour y lire, notamment, un article de Thierry Mandoul sur Chandigarh et un plaidoyer de Jean-François Cabestan en faveur de la préservation de la halle Esquillan de Fontainebleau. 

Chandigarh

dimanche 24 mars 2013

"Habiter demain" à la Cité des sciences et de l'industrie

La Cité des sciences et de l'industrie présente jusqu'au 10 novembre 2013 une exposition intitulée Habiter demain. Une dizaine de petits espaces permet d'aborder les différentes stratégies constructives permettant de satisfaire au concept du développement durable. Conformément à son habitude, la Cité des sciences pratique la vulgarisation de manière ludique mais sans compromis sur le plan scientifique. Une exposition idéale pour un public d'adolescents mais qui peut aussi intéresser un public plus large.
http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/expositions/habiter_demain/

samedi 16 mars 2013

"Archiscopie" de février 2013

Le numéro de février 2013 d'Archiscopie est récemment paru. Il vaut surtout pour deux articles qui évoquent deux édifices des Hauts-de-Seine : une étonnante crèche englobant une monumentale sculpture de girafe à Boulogne-Billancourt et un ensemble de logements sociaux construit à Nanterre, en face de la préfecture du département. 

Hondelatte Laporte architectes, crèche de Boulogne-Billancourt, 2009-2012.

"Portrait de ville : Barcelone"

Le dernier livre de la série des Portraits de ville publiée par la Cité de l'architecture est consacré à Barcelone. Ce volume respecte une formule devenue traditionnelle et très efficace : en 80 pages très richement et très pertinemment illustrées, on nous présente l'histoire de la ville en mêlant étroitement l'urbanisme et l'architecture. En partant de la Barcelone romaine, on découvre ainsi les grandes phases d'expansion de la ville, et pas seulement l'eixample conçu par Cerda ou les constructions de Gaudi. 

Le centre de Barcelone, entre la Sagrada Familia et la tour Agbar


De la Torre (Jesus), Ferrer (Amador), Portrait de ville. Barcelone, Paris, Cité de l'architecture et du patrimoine, 2013, 80 p., 20 €. 

dimanche 10 mars 2013

"Architecture et mobilités"

Le numéro de novembre 2012 de la revue Colonnes, dédiée aux "archives d'architecture du vingtième siècle", répertorie les derniers fonds d'architectes entrés dans les archives publiques, notamment départementales. Il comporte aussi un important dossier intitulé "Architecture et mobilités". On peut notamment lire dans ce dossier un article de Paul Smith sur les architectures liées aux moyens de transport (parkings, garages, circuits automobiles) complémentaire d'un article de Nathalie Simonnot sur l'architecture des paquebots et des avions, auxquels s'ajoutent des contributions de Franck Delorme, Bernard Toulier, Guy Lambert et Audrey Jeanroy, respectivement consacrées aux maisons mobiles, à l'architecture balnéaire, à la préfabrication sur les chantiers de construction et à la mobilité chez Claude Parent. 

Actualité de l'architecture scolaire

L'émission de pédagogie de France Culture Rue des écoles a récemment consacré un débat à l'architecture scolaire, en faisant dialoguer un proviseur et un architecte, tous deux d'accord sur la lourdeur des contraintes qui pèsent sur les projets de rénovation des lycées et, surtout, des collèges. 

http://www.franceculture.fr/emission-rue-des-ecoles-l-architecture-scolaire-2013-03-09

Versailles et l'Antique

Le château de Versailles présente, jusqu'au 17 mars 2013, une exposition sur Versailles et l'Antique. Il s'agit d'une exposition de vulgarisation, d'une conception thématique très simple et globalement moins convaincante que l'exposition de 2011 sur la science à Versailles. Cette manifestation permet cependant de constater l'ampleur de l'influence antique dans tous les domaines de l'aménagement du château : les références antiques sont aussi présentes en peinture et en sculpture que dans le mobilier. Concernant l'architecture, on peut signaler la présentation de plusieurs projets, conçus pendant les années 1770-1785 pour reconstruire le château, par Ange-Jacques Gabriel, Etienne-Louis Boulée ou Jean-François Heurtier.

mardi 5 mars 2013

Jean-Paul Viguier à la Cité de l'architecture

La Cité de l'architecture poursuit la présentation de ses récentes acquisitions. Jusqu'au 12 mai 2013, on pourra ainsi découvrir deux projets de Jean-Paul Viguier (né en 1946) : l'aménagement de l'accès au Pont du Gard et l'extension du musée d'histoire naturelle de Toulouse. On pourra regretter le manque d'informations qui caractérise comme à chaque fois cette présentation de nouvelles acquisitions (quelques données biographiques seraient les bienvenues...), mais les deux projets méritent un petit crochet par le dernier étage de la Cité.

http://www.citechaillot.fr/fr/expositions/nouvelles_acquisitions/24773-jean-paul_viguier.html

J.-P. Viguier, extension du musée d'histoire naturelle de Toulouse, 2000-2008.

dimanche 3 mars 2013

Nikola Basic à la Cité de l'architecture

La Cité de l'architecture présente succinctement jusqu'au 25 mars 2013 trois œuvres récentes de l'architecte croate Nikola Basic (né en 1946) : un monument à des pompiers morts en service, une chapelle et un aménagement du front de mer, tous situés en Croatie. L'architecte utilise beaucoup la pierre et cherche à intégrer ses bâtiments au paysage minéral de la région où il travaille, tout en s'inspirant de l'architecture moderne et notamment du Corbusier.    

http://www.citechaillot.fr/fr/expositions/expositions_temporaires/24772-nikola_bai.html

dimanche 17 février 2013

Niemeyer

France Culture a récemment diffusé une émission consacrée à Oscar Niemeyer. C'est l'occasion d'entendre la voix de l'architecte brésilien, mort l'année dernière à 104 ans :


lundi 4 février 2013

L'origine du village médiéval en France

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, la naissance des villages au Moyen Âge est loin d'être bien connue. Dans le cadre d'une semaine sur les villages, l'émission La Fabrique de l'histoire a récemment organisé un débat intéressant sur ce sujet :

http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-histoire-du-village-44-2012-12-13

vendredi 1 février 2013

Utopies industrielles et architecturales

La Fabrique de l'histoire a récemment consacré une émission à Robert Owen (1771-1858) et Jean-Baptiste Godin (1817-1888), deux industriels qui ont tenté de matérialiser des idées novatrices, de façon parfois autoritaire... 




samedi 19 janvier 2013

La révolution gothique

Récemment diffusée sur France Culture, dans le cadre des Lundis de l'histoire, une émission un peu confuse mais intéressante sur la "révolution gothique" en architecture. En compagnie de Mathieu Lours (professeur à l'université de Cergy-Pontoise), Jacques Le Goff interroge Alain Erlande-Brandenbourg sur son dernier livre consacré à l'émergence de l'art gothique.


A écouter aussi, une émission récente de La Fabrique de l'histoire avec un débat entre Alain Erlande-Brandenbourg et Etienne Hamon :

http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-repenser-la-societe-des-trois-ordres-34-2013-01-02

Archiscopie n°118

Le numéro de janvier 2013 d’Archiscopie met en une le Mémorial de l’abolition de l’esclavage, inauguré à Nantes au début de l’année 2012. Parmi les autres articles de ce numéro, on peut aussi signaler celui de Marie-Jeanne Dumont qui s’interroge avec beaucoup d’ironie sur la prolifération incontrôlable des études corbuséennes à l’approche des cinquante ans de la mort du grand homme : après un tour d’horizon des nombreuses expositions en cours et à venir, elle pose la question du rapport de Le Corbusier au patrimoine, rapport qu’elle a elle-même contribué à éclairer en publiant, aux éditions du Linteau, les lettres de l’architecte à ses maîtres successifs. 

Archiscopie, n° 118, janvier 2013

samedi 12 janvier 2013

L'architecture des phares

Le numéro 24 des Livraisons de l’histoire de l’architecture et des arts qui s’y rattachent vient de paraître. Ce numéro thématique est entièrement consacré aux phares, mais il ne prétend pas, en deux cent pages, épuiser complètement le sujet. On commence certes avec un très long article de plus de cinquante pages d’Olivier Liardet et Christopher Drew qui survole plus de deux cents ans de concours de l’académie d’architecture concernant les phares. Mais, les autres articles se focalisent sur des sujets plus restreints : Marcelo Puppi s’intéresse à Léonce Reynaud (1803-1880) qui apparaît comme le grand concepteur de phares du deuxième tiers du dix-neuvième siècle ; Vincent Guigueno se penche sur les phares métalliques, justement développés par Reynaud ; Fabienne Doulat livre une monographie très précise du phare de Saint-Jean-de Luz par André Pavlovsky dont elle replace l’œuvre dans le courant néo-basque de l’entre-deux-guerres ; quant à Olivier Liardet et Anne Lefèbvre, ils évoquent le phare de la Canche au Touquet, dû à Louis Quételart. On peut signaler par ailleurs deux articles qui évoquent les phares construits dans l’ouest entre les deux guerres et reconstruits après 1945, deux articles qui se distinguent par une grande subtilité dans l’analyse de l’héritage régionaliste et des audaces modernistes : celui d’Alain Delaval portant sur les phares de Vendée et celui d’Hervé Raulet sur les phares de la région de Saint-Malo. L’ensemble de ce numéro complète très utilement l’exposition récemment présentée au musée de la Marine sur le thème des phares. Signalons en outre que le prochain numéro des Livraisons sera consacré à l’architecture médiévale, étudiée d’après ses « types, matières et formes ».

dimanche 6 janvier 2013

Jean-Jules Eggericx (1884-1963) exposé à Bruxelles

Eggericx, Avant-projet pour le bâtiment principal de la cité "Floréal", Bruxelles, 1925

Les Archives d'architecture moderne de Bruxelles présentent jusqu'au 7 avril 2013 une exposition rétrospective de la carrière relativement brève mais très dense de l'architecte belge Jean-Jules Eggericx dont on ne connaît le plus souvent, en France, que quelques projets de villas modernes exposés à Paris en 1925. Né à Bruxelles en 1884, Eggericx a connu une scolarité un peu chaotique et, s'il a fréquenté l'atelier de Victor Horta, il a peu travaillé avant la Première Guerre mondiale. Réformé, il passe tout le conflit comme ingénieur dans une usine anglaise. De ce long séjour en terre britannique, Eggericx rapporte en Belgique une réputation de "gentleman" et de nombreuses idées qu'il va appliquer à Bruxelles en y construisant les premières cités-jardins dans la lignée de Letchworth et des écrits d'Ebenezer Howard. Pendant les années 1920 et 1930, Eggericx travaille beaucoup : il construit à Bruxelles et dans toute la Belgique, des maisons et des villas, dessinant aussi le mobilier, les serrureries, etc. On lui doit en outre une colonie de vacances pour orphelins sur la côte. A la fin des années 1930, il conçoit un quartier de gratte-ciels pour une avenue conduisant au nouvel aéroport de Bruxelles : ce projet ne sera pas complètement réalisé, mais Eggericx est bien l'auteur d'un des premiers immeubles de grande hauteur de Belgique. En tant qu'urbaniste, il travaille aux projets d'extension de Bruxelles et d'Anvers et remodèle Ostende en partie détruite pendant la Deuxième Guerre mondiale. Pendant les années 1920 et 1930, Eggericx participe par ailleurs à de nombreuses expositions internationales, à Paris en 1925 et 1937 notamment, mais aussi en Belgique. Pendant une vingtaine d'années, il enseigne à la demande d'Henry van de Velde l'architecture à l'école des arts décoratifs de La Cambre près de Bruxelles. Toute sa carrière prouve qu'il était possible, en Belgique en tous cas, d'accompagner la modernisation de l'architecture sans déclarations d'intention fracassantes et sans renier toute la tradition. Les très nombreux projets sont sobrement mais très efficacement exposés et méritent à coup sûr un détour par les Archives d'architecture moderne. 


Criticat 10


Le dixième numéro de la revue Criticat est sorti récemment. Il présente un copieux dossier sur les femmes architectes. Un article de Stéphanie Mesnage se penche d'un point de vue sociologique sur l'évolution de la place des femmes parmi les architectes français. Deux textes sont consacrés à des personnalités marquantes : l'urbaniste Paola Vigano qui travaille sur des projets et enseigne dans de nombreux pays, et l'architecte sud-africaine Carin Smuts qui s'est spécialisée dans les projets participatifs destinés à résorber les problèmes de logement dans son pays. Parmi les textes plus historiques, on peut citer la reproduction d'un article de l'architecte Denise Scott Brown (née en 1931) expliquant dès 1975 qu'il n'était pas facile d'être considérée uniquement comme la femme du théoricien du post-modernisme Robert Venturi. On peut aussi mentionner une évocation par Marie-Jeanne Dumont de Paulette Bernège qui essaya, en s'intéressant à l'architecture, de libérer les Françaises de l'entre-deux-guerres de certaines contraintes. On peut enfin citer quelques portraits rapidement esquissés d'architectes femmes comme Lilly Reich (1885-1947) qui ne fut pas que la compagne de Mies van der Rohe. Ce numéro de Criticat contient par ailleurs trois textes consacrés à la vie très difficile à supporter dans les immeubles modernes de Dubaï, au rôle d'une petite rivière dans l'aménagement de la banlieue de Genève et à l'enseignement de l'architecture à Valparaiso, au Chili.