Le Conseil économique, social et environnemental accueille dans ses locaux du palais d'Iéna (ancien Musée des Travaux publics), une exposition de huit chefs-d’œuvres des frères Perret : l'immeuble de la rue Franklin (1903) et le théâtre des Champs-Elysées (1913), l'église du Raincy (1923), la salle Cortot (1928), le Mobilier national (1934), le palais d'Iéna (1937), l'hôtel de ville du Havre (1950) et l'église Saint-Joseph du Havre (1951).
L'exposition a été conçue par Joseph Abram, la scénographie étant assurée par l'agence de Rem Koolhaas. Elle est organisée en quatre parcours parallèles qu'on peut suivre l'un après l'autre ou entre lesquels on peut choisir de circuler. Les deux premiers parcours sont très cohérents et chronologiquement organisés autour des huit "chefs-d’œuvres". Ils confrontent d'un côté les projets des frères Perret et des photographies contemporaines de leur achèvement et de l'autre des maquettes, datant pour la plupart des années 2000 : la notion de chef-d’œuvre n'est pas vraiment développée, mais les huit étapes de ce double parcours permettent de bien saisir les grands principes successivement mis au point par l'agence Perret. Le troisième parcours replace succinctement cette œuvre dans l'histoire des arts de l'époque : on y découvre les manuels sur lesquels les deux frères aînés ont travaillé dans l'atelier de Julien Guadet, quelques-uns des livres achetés par Auguste Perret, ainsi que d'autres, rédigés par lui ou consacrés à son travail. Quelques lettres permettent d'évoquer ses relations avec Antoine Bourdelle, Marie Dormoy et Le Corbusier. Le dernier des quatre parcours est plus hétéroclite : on peut y voir des photos prises par les frères Perret lors de leurs voyages, photos malheureusement peu contextualisées, on peut aussi découvrir quelques objets tirés du Mobilier national et une curiosité, la barque en béton conçue par Joseph Lambot en 1848. D'autres photos prises plus récemment dans les huit édifices sélectionnés semblent intéressantes mais sont malheureusement très difficiles à consulter puisqu'elles se trouvent imprimées sur des feuilles plastifiées, dans de grands volumes très peu maniables. Quant au film tourné dans l'immeuble de la rue Franklin proposé en vidéo, il semble dépourvu d'intérêt. Malgré ces quelques restrictions, l'ensemble s'avère plutôt pertinent.
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