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jeudi 10 août 2017

L'architecte, portraits et clichés

En tant que lecteur de revues et visiteurs d'expositions d'architecture, on peut parfois être étonné, et souvent séduit, d'avoir à faire à un déploiement de théories extraordinairement sophistiquées, comme s'il était impossible de concevoir ou de comprendre un bâtiment sans maîtriser la french theory sur le bout des doigts. C'est notamment le cas de presque toutes les expositions consacrées par la Cité de l'architecture ou par le Pavillon de l'Arsenal à des œuvres contemporaines.  Mais ce n'est pas du tout l'impression qui se dégage de la grande exposition patrimoniale de l'été de la Cité, consacrée aux représentations de l'architecte à travers l'histoire.


Le parcours de cette exposition est surtout centré sur la France, il est essentiellement chronologique au début puis de plus en plus thématique et fait une large place à la culture populaire pour ce qui concerne l'époque contemporaine notamment. Une seule salle est consacrée à de rapides références aux architectes de l'Antiquité et du Moyen Âge. Ensuite, de la Renaissance à la fin du dix-neuvième siècle, les portraits d'architectes permettent de bien comprendre comment l'architecte se distingue progressivement du maître maçon, comment il se fait, souvent, théoricien en même temps que maître d’œuvre. Le vingtième siècle est traité de manière beaucoup plus anecdotique : dans des salles ornées de citations du philosophe Alain mais aussi de Michel Galabru, on peut par exemple voir une collection des pipes et lunettes de Le Corbusier, avant d'enchaîner sur de petits espaces consacrés à  l'architecte sur les timbres et sur les billets de banque, l'architecte à la une de la presse, en bande dessinée et au cinéma. Jacques Tati est évoqué, mais pas pour sa vision de l'architecture dans Mon Oncle ou Playtime, il l'est uniquement à travers une affiche des Vacances de Monsieur Hulot (1953), parce qu'il se serait, pour le personnage principal de ce film, inspiré de son voisin architecte (voisin dont le cartel de l'affiche nous précise inutilement qu'il était, voisin qui était le grand-père de l'actuel ministre de l'écologie). Quant à l’œuvre la plus citée dans la section cinéma et même dans l'ensemble de l'exposition, il s'agit d'Astérix et Obélix : mission Cléopâtre (2002), comédie d'Alain Chabat de 2002 dans laquelle Jamel Debouzze et Gérard Darmon incarnent Numérobis et Amonbofis, deux architectes au service de Cléopâtre ; une comédie couronnée de succès mais qui accumule, sur les architectes, les clichés les plus éculés. Ce qui était certes le but de l'exposition, même si l'on aurait peut-être préféré un peu plus de portraits et un peu moins de clichés. 

https://www.citedelarchitecture.fr/fr/exposition/larchitecte-portraits-et-cliches

lundi 21 novembre 2016

"Réver(cités)"

Jusqu'au 4 décembre, on peut voir à la Cité de l'architecture, une exposition intitulée "Réver(cités)". Consacrée aux "villes recyclables et résilientes", cette exposition évoque la reconversion de sites industriels en quartiers résidentiels. Elle se penche aussi sur les nombreux projets de constructions évolutives, qu'il s'agisse de bâtiments ou de villes entières. Il y est beaucoup question de démarches participatives, d'écoconstruction, de recyclage et même de résilience. L'exposition rappelle celle en trois parties que la Cité de l'architecture a récemment présenté sous le titre "Un bâtiment, combien de vie ?" On peut aussi la rapprocher des deux expositions récemment consacrées par la Cité aux Kroll et à Yona Friedman, la subversion en mois cependant, car "Réver(cités)" est organisée par l'Observatoire de la Ville sponsorisé par Bouygues. L'ensemble s'avère intéressant, mais pâtit d'une démarche qui procède un peu trop par une accumulation d'études de cas. La scénographie est soignée mais pas toujours efficace : une seule maquette est présentée, les cartels sont toujours très longs et parfois difficiles à lire (notamment quand les textes sont écrits en blanc sur fond jaune). Le choix pertinent des exemples retenus mérite cependant le détour. 


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lundi 7 novembre 2016

"Tous à la plage !"



La Cité de l'architecture présente jusqu'au 12 février 2017 une exposition consacrée à l'architecture des bains de mers en France. La démarche étant essentiellement chronologique, on découvre successivement les premiers bains de mer en Angleterre au dix-huitième siècle, le développement des petites cités balnéaires de la côte normande, l'invention de la Riviera française sur la Côte d'Azur et à Monaco, l'essor des colonies de vacances en Bretagne, les grands projets d'aménagement du littoral en Aquitaine et dans le Languedoc... Les maquettes et projets de construction sont accompagnés de nombreux objets, d'affiches, de photos, le tout étant intelligemment présenté, sans les vidéos souvent excessivement longues ou les cartels interminables qui appesantissent parfois les expositions de la Cité de l'architecture. L'ensemble aurait d'ailleurs pu être présenté dans le musée de la Marine voisin dont les expositions conjuguent souvent rigueur scientifique et accessibilité au plus large public : ce n'est pas sans raison que l'exposition est intitulée "Tous à la plage !" Mais c'est peut-être ce qui en laissera certains frustrés : dans sa volonté de ne pas ennuyer le visiteur, l'exposition évite par exemple d'évoquer la doctrine de l’École des Beaux-arts concernant l'architecture des bains de mer. Par ailleurs, les départements et territoires d'Outre-Mer qui constituent l'essentiel du patrimoine maritime de la France sont quasiment passés sous silence et l'architecture des cités balnéaires de l'époque coloniale est à peine mentionnée. 

http://www.citechaillot.fr/fr/expositions/expositions_temporaires/26319-tous_a_la_plage.html 

mardi 11 octobre 2016

Yona Friedman à la Cité de l'architecture

La Cité de l'architecture présente, jusqu'au 7 novembre, une exposition consacrée à l'attachant architecte franco-hongrois Yona Friedman (né en 1923). Après celle consacrée en 2015 à Simone et Lucien Kroll, il s'agit à nouveau d'évoquer un des pionniers de l'architecture participative. Bien que Friedman ait très peu eu l'occasion de mettre en pratique ses idées, il les a abondamment développées dans de nombreuses publications. C'est ce qui lui vaut d'avoir exercé une grande influence malgré ses projets souvent très utopiques. L'exposition s'avère donc intéressante par son sujet, mais on peut déplorer qu'elle n'ait pas bénéficié d'un cadre aussi valorisant que celle consacrée aux Kroll : les fac-similés sont bien trop nombreux par rapports aux originaux (et ne sont pas toujours signalés), la scénographie centrée sur un grand vide n'est pas très convaincante, organisée autour d'écrans devant lesquels le public doit s'asseoir sur de tout petits tabourets. 

http://www.citechaillot.fr/fr/expositions/expositions_temporaires/26193-yona_friedman.html

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jeudi 7 juillet 2016

"Habiter le campement" à la Cité de l'architecture



Jusqu'au 29 août, on peut voir à la Cité de l'architecture une exposition intitulée Habiter le campement. Cette manifestation commence par la projection d'une série de cartes consacrées à six catégories d'adeptes des camps : les nomades, les voyageurs, les "infortunés", les réfugiés, les conquérants et les contestataires. Ces cartes sont tellement approximatives qu'elles laissent craindre le pire pour la suite de l'exposition. La suite ne convainc d'ailleurs pas toujours : l'idée que le monde "s'encampe" repose sur de vagues ressemblances entre les campements plus ou moins traditionnels des rares peuples encore nomades, les abris de fortune des SDF et les camping-cars les plus modernes. Bien qu'elles soient censées avoir conduit à l'établissement d'une véritable typologie, ces analogies ne sont cependant pas véritablement soulignées dans les brefs textes qui accompagnent l'exposition. Exposition qui se compose essentiellement d'un grand nombre de photographies récentes, la seule référence à l'histoire se situant au tout début du parcours, pour évoquer les camps construits par les Britanniques pendant la guerre des Boers (1899-1902). Ce sont ces nombreuses photographies face auxquelles le visiteur est un peu livré à lui-même qui font l'intérêt, essentiellement iconographique, de cette exposition sur les différentes sortes de camps.


© graphisme K. Epale

jeudi 2 juin 2016

Les Universalistes portugais à la Cité de l'architecture

La Cité de l'architecture présente, jusqu'au 29 août 2015 une exposition intitulée Les Universalistes et sous-titrée 50 ans d'architecture portugaise. Elle entend retracer un demi-siècle de production des architectes portugais, de 1960 à aujourd'hui en s'appuyant notamment sur les théories du philosophe Eduardo Lourenço (né en 1923). Ce dernier considère que le Portugal s'est montré universaliste, donc très européen, en se tournant vers le grand large dès la fin du Moyen Âge et en restant présent plus de quatre siècles durant dans certaines régions d'Asie et surtout d'Afrique. Le premier temps fort de l'exposition concerne justement les réalisations architecturales de l'outre-mer colonial portugais notamment au Mozambique et en Angola. On découvre ainsi que la dictature de Salazar, tout en luttant pour conserver au pays son empire colonial s'était engagée, non sans audace, dans la voie d'une certaine modernisation architecturale. La deuxième partie de l'exposition est centrée sur l'école de Porto, déjà active à l'époque de Salazar mais dont la réputation s'est surtout développée après la Révolution des œillets de 1974. Il y est surtout question des œuvres d'Alvaro Siza (né en 1933) et de son élève Eduardo Souto de Moura (né en 1952), tous deux lauréats du prix Pritzker, respectivement en 1992 et 2011. Coorganisée par la Fondation Gulbenkian, cette exposition s'avère des plus roboratives, fournissant quelques-unes des clés du succès de certains architectes portugais. 

http://www.citechaillot.fr/fr/expositions/expositions_temporaires/26189-les_universalistes.html

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vendredi 18 mars 2016

Bernard Huet à la Cité de l'architecture

Bernard Huet, "Abords de la cathédrale d'Amiens", 1998.

Parmi ses récentes acquisitions, la Cité de l'architecture présente quelques projets de Bernard Huet (1932-2001). Comme c'est toujours le cas dans cette section de la Cité, l'approche est minimaliste. On découvre quelques projets pour des concours auxquels l'architecte a participé. Mais il faudra attendre une exposition plus vaste pour vraiment percevoir l'influence de cet architecte difficile à classer, plus connu pour son enseignement ou son travail d'éditeur de revue que pour ses projets dont certains sont cependant très imposants. 

dimanche 13 mars 2016

La Première Guerre mondiale à la Cité de l'architecture

Jacques Carlu, "Poilu".

On pouvait voir jusqu'à la fin du mois de janvier, à la Cité de l'architecture, une présentation de quelques croquis pris par l'architecte Jacques Carlu (1890-1976) pendant la Grande Guerre, croquis présentés, comme toujours assez succinctement, dans le cadre des "Nouvelles acquisitions" de l'institution.

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En attendant l'inauguration en avril de deux expositions consacrées à l'architecture des camps et à l'architecture portugaise du vingtième siècle, on peut voir dans la petite salle Viollet-le-Duc une exposition portant sur la même époque intitulée 14-18. Le Patrimoine s'en va-t-en guerre. Il ne s'agit pas de la grande exposition qu'on pourrait attendre sur un tel sujet : l'ampleur réelle des destructions n'est par exemple jamais vraiment évoquée, on est plutôt confronté à une brève histoire de la représentation des destructions notamment lors d'une exposition organisée au Palais du Trocadéro. L'ensemble est assez complet et pédagogique mais suscite une certaine frustration : on aurait aimé en savoir plus sur les images dont se sont inspirés les propagandistes et sur les résonances que les images de ruines de 1914-1918 pourraient trouver dans l'actualité... 



samedi 28 novembre 2015

L'A.U.A. à la Cité de l'architecture



La Cité de l'architecture présente, jusqu'au 29 février 2016, une exposition consacrée à la très riche histoire de l'Atelier d'urbanisme et d'architecture. Constitué au début des années 1960, ce groupement d'architectes, d'urbanistes, de paysagistes et de décorateurs a vu passer en son sein, jusqu'à sa dissolution en 1985, bon nombre d'architectes français parmi les plus célèbres de la deuxième moitié du vingtième siècle, notamment Paul Chemetov, Henri Ciriani et Michel Corajoud. L'exposition confronte documents, maquettes et films à des interviews récentes des protagonistes encore vivants (interviews menées par J.-L. Cohen). Elle inscrit ainsi le travail de l'A.U.A dans une époque qui va de la France gaullienne marquée par le souvenir de la Reconstruction à celle de Mitterrand, frappée par la crise. Grâce à la diversité des documents présentés, on comprend bien le foisonnement créatif extraordinaire de ce qui fut une des principales matrices de l'architecture contemporaine française, de l'utopie des débuts au pragmatisme des dernières années. Et on s'attache très vite à des personnalités à la fois ambitieuses et tenaillées par le doute comme le montre un film des années 1970 d'Eric Rohmer dans lequel Chemetov, Ciriani, Corajoud et Borja Huidobro expliquent comment ils ont conçu leur projet pour la construction d'un quartier à Évry. Contrastant singulièrement avec celle trop hagiographique récemment consacrée à Simone et Lucien Kroll, cette exposition s'avère donc une des meilleures organisées par la Cité de l'architecture ces dernières années.  

lundi 21 septembre 2015

"Un bâtiment, combien de vies ?"

On peut encore voir jusqu'au 28 septembre, à la Cité de l'architecture, le troisième et dernier volet de l'exposition intitulée "Un bâtiment, combien de vies ?". Ce troisième volet poursuit l'exploration des différentes formes de réhabilitation de bâtiments anciens, en France et en Europe. On peut regretter qu'aucun exemple extra-européen n'ait été évoqué en conclusion de cette exposition annuelle, sous forme d'une présentation complète, incluant des maquettes, car on aurait probablement pu découvrir l'intérêt des Nord-américains, des Asiatiques, des Africains, etc. pour ce phénomène. Par ailleurs, ce troisième volet ne comporte aucune nouveauté (la frise chronologique et les interviews demeurent les mêmes que pour la première et la deuxième parties) et contient un peu moins de maquettes que les deux précédents volets. L'ensemble mérite cependant le détour, notamment pour ceux qui ont vu les précédentes étapes de cette démarche en trois temps.  

mercredi 9 septembre 2015

Rétrospective Lucien Kroll à la Cité de l'architecture

La Cité de l'architecture propose jusqu'au 14 septembre une exposition retraçant l’œuvre de l'architecte belge Lucien Kroll (né en 1927) tout en évoquant sa femme Simone, pour sa part plutôt paysagiste. Sous le titre "Tout est paysage. Une architecture habitée", il s'agit d'une véritable rétrospective du travail du couple, souvent connu comme précurseur des préoccupations écologiques et des démarches participatives. L'exposition se compose de trois parties : dans les espaces latéraux, on trouve ainsi une succession chronologique de plans et coupes des années 1960 à 2000 ; dans l'espace principal, c'est à une présentation succincte mais efficace des principales réalisations des Kroll qu'on est invité, photos et textes évoquant les différents problèmes auxquels leur carrière les a confrontés ; l'ensemble est complété par trois films. On déconseille fortement de commencer par ces films : les Kroll y présentent leurs idées de manière bien peu convaincante, donnant l'impression de caricaturer leurs propres positions (L. Kroll explique ainsi qu'il n'a jamais rien vu d'aussi laid que le bâtiment du Bauhaus de Dessau par Gropius et se demande comment le modernisme n'est pas relégué dans les oubliettes de l'histoire compte tenu du fait qu'il y a "quarante millions de morts entre Gropius et nous"... sans compter de très approximatives affirmations sur le financement du parti nazi par les Anglais et les Juifs dont on se demande pourquoi elles n'ont pas été coupées au montage). Les projets donnent une vision plus intéressante de leur travail : ceux des années 1970, radicalement écologiques, radicalement participatifs, radicalement hostiles au modernisme apparaissent, avec le recul, marqués par un grand dogmatisme et ne semblent d'ailleurs pas toujours avoir bien fonctionné ; mais les débuts de la carrière de L. Kroll en Belgique pour la construction d'églises et la transformation de couvents, son passage au Rwanda au milieu des années 1960 méritent vraiment le détour de même que certains projets récents menés en France pour la réhabilitation de quartiers de banlieue ou la revitalisation de communes rurales isolées. L'ensemble est d'un intérêt inégal et manque de recul critique, la faute peut-être à la Cité de l'architecture qui a confié la réalisation de l'exposition à L. Kroll en personne, mais on ne devrait pas négliger cette occasion d'apprécier le travail d'un des premiers architectes véritablement préoccupés d'écologie, même si on en ressort avec une furieuse envie d'architecture résolument "moderne". 

http://www.citechaillot.fr/fr/expositions/expositions_temporaires/25894-tout_est_paysage_une_architecture_habitee.html

http://www.citechaillot.fr/data/expositions_bc521/fiche/24660/cp_kroll_09_04_15_67d24.pdf

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mercredi 2 septembre 2015

"Japon, l'archipel de la maison" à la Cité de l'architecture

On peut voir à la Cité de l'architecture, jusqu'au 7 septembre, une intéressante exposition concernant la maison au Japon. Cette exposition est composée de trois parties. Dans la première, on découvre une douzaine de maisons mêlant modernisme et références traditionnelles dans le Japon de l'après-guerre. Dans la deuxième partie, c'est une trentaine de maisons récentes qui sont mises en parallèle. Dans un film d'une demie-heure, on voit enfin concrètement comme ces maisons modernes sont habitées au quotidien par leurs propriétaires. L'ensemble manque de maquettes mais montre cependant bien comment les architectes parviennent à construire de véritables "machines à habiter" dans des espaces le plus souvent très exigus et tout en s'inscrivant dans le cadre d'une tradition locale très vivace. 

http://www.citechaillot.fr/data/expositions_bc521/fiche/24661/cp_japon_larchipel_de_la_maison_3fafc.pdf

dimanche 28 juin 2015

1000 Singapours à la Cité de l'architecture

La Cité de l'architecture propose, jusqu'au 14 septembre 2015 une exposition intitulée "1000 Singapours". Cette exposition porte sur l'aménagement du territoire, l'urbanisme et l'architecture de Singapour, petit état insulaire d'Asie du Sud-est. Elle se compose de huit maquettes et de plusieurs dizaines de petits panneaux présentant des photos (malheureusement non légendées) de Singapour ainsi que de très nombreuses cartes élaborées à partir de statistiques, notamment économiques. L'ensemble des données concernant Singapour est confronté aux chiffres équivalents pour l'agglomération parisienne, dans le but de permettre une comparaison globale de deux grandes villes construites sur des modèles différents mais qui se ressemblent par ailleurs au niveau des densités de population très élevées. L'ensemble est très intéressant et serait recommandable sans quelques défauts très gênants : 1) A l'exception de l'introduction générale, tous les textes et les légendes des cartes sont exclusivement rédigés en anglais ce qui est inadmissible et 2) Les panneaux explicatifs rédigés (en anglais donc) en police de taille 12 ou 11 sont pour un quart d'entre eux accrochés à 1 m de haut et pour un autre quart à trente centimètres plus haut environ : en tout plus de la moitié des très nombreuses informations contenues dans l'exposition sont en-dessous, voire très en-dessous, du champ de vision de la majorité des visiteurs (les légendes des maquettes sont par ailleurs quasiment invisibles, cachées de manière invraisemblable dans un angle dissimulé à la vue du public). 


dimanche 24 mai 2015

Le Vitrail contemporain à la Cité de l'architecture

Depuis le 20 mai, on peut voir à la Cité de l'architecture une exposition consacrée au vitrail contemporain en France depuis 1945. On y découvre chronologiquement des projets faisant intervenir certains des grands noms de la peinture française (Rouault, Manessier, Soulages, etc.), essentiellement dans le domaine de l'art sacré. Bénéficiant d'une scénographie sobre mais efficace, l'exposition parvient très bien à présenter la grande diversité des vitraux produits en France, y compris les plus contemporains, à travers des "vitraux d'essai" souvent conçus à l'échelle 1/1 avant la mise en place des vitraux définitifs.  

jeudi 14 mai 2015

"Un bâtiment, combien de vies ?" (deuxième partie)

On peut voir, à la Cité de l'architecture, jusqu'au 25 mai 2015, le deuxième des trois volets de l'exposition Un bâtiment, combien de vies ? On retrouve la chronologie générale, le diaporama et les interviews déjà présents depuis le début et qui vont apparemment rester jusqu'à la fin du troisième volet de l'exposition en décembre 2015. Mais ce sont 24 nouveaux projets, français et européens, qui sont présentés, comme dans la première partie, à travers des textes, des photos et des maquettes. Les exemples sont très bien choisis et la scénographie est des plus efficaces. Par ailleurs, certaines des interviews réalisées spécialement pour l'occasion sont très intéressantes, notamment celle de Renzo Piano. Il serait donc dommage de passer à côté de la deuxième partie de cette exposition.

vendredi 8 mai 2015

Marcel Breuer en Normandie

Quelques années après une exposition consacrée à une rétrospective de l’œuvre de Marcel Breuer (1902-1981), la Cité de l'architecture présente jusqu'au premier juin 2015, dans le cadre de ses "Nouvelles acquisitions" la seule commande de l'architecte pour des particuliers en France. On y découvre les plans (à l'échelle 1/200 et non 1/20 comme l'indiquent tous les cartels) et une maquette de la Villa Sayer, construite au début des années 1970, en Normandie, pour des maîtres d'ouvrage très soucieux de faire appel à un architecte contemporain, auréolé de son passage par le Bauhaus.

http://www.citechaillot.fr/fr/expositions/nouvelles_acquisitions/25770-marcel_breuer_en_normandie.html

"Archi-timbrée" à la Cité de l'architecture

La Cité de l'architecture présente jusqu'au 21 septembre 2015 une exposition intitulée Archi-timbrée.  Il s'agit de mettre en parallèle les timbres évoquant les monuments français et les moulages de ces mêmes œuvres au sein des collections de la Cité. On pouvait espérer une mise en perspective ambitieuse de l'histoire de l'art et de la représentation de l'architecture sur un format réduit mais très populaire (et pas seulement auprès des philatélistes). On pouvait au moins attendre un travail sur l'équilibre entre la place du patrimoine et celle de l'architecture contemporaine sur les timbres. Il n'en est rien, l'exposition ne dépassant jamais la confrontation redondante d'une cinquantaine de monument moulés et de leurs équivalents "timbrés". L'initiative est sympathique mais demeure donc très anecdotique.

http://www.citechaillot.fr/fr/expositions/expositions_temporaires/25791-archi-timbree.html

lundi 9 mars 2015

"Archiscopie" # 1

Jusqu'à l'été 2014, la revue de la Cité de l'architecture, Archiscopie, paraissait sous la forme d'un mensuel de 28 pages au rythme de dix numéros par an, ce qui représentait annuellement environ 280 pages auxquelles il fallait ajouter chaque semestre un bulletin bibliographique et, une fois par an, un Portrait de ville. Les 280 pages de la revue à proprement parler se composaient pour une bonne moitié de textes concernant l'actualité et l'histoire de l'architecture, pour une autre moitié d'annonces de colloques et d'expositions. Cette formule était un peu dépassée : les expositions durant souvent plus d'un mois et les colloques devant être annoncés plusieurs mois à l'avance, les numéros d'Archiscopie s'avéraient parfois inutilement répétitifs, surtout à une époque où de telles informations peuvent sans inconvénient être diffusées en ligne. Après une interruption de plus de six mois, Archiscopie reparaît donc, sous une forme trimestrielle. Le premier numéro, couvrant le premier trimestre de 2015, compte 124 pages (pour 12,50 €) ce qui devrait, en fin d'année, fournir environ 500 pages de lecture : c'est plus que ce que proposait autrefois la revue, même si on tient compte de la division par deux que le format a subi (24 x 16 cm au lieu de 32 x 24 cm), car la nouvelle formule ne comporte plus toutes les annonces d'événements d'actualité qui devraient désormais trouver place sur le site Internet de la revue. Du point de vue du contenu, on retrouve des prises de position critiques sur l'actualité (la Tour Triangle), une quarantaine de pages de présentation de bâtiments récemment construits, une trentaine de pages "Culture" sur les publications récentes et quelques pages consacrées à la recherche en architecture et paysage ainsi qu'une trentaine de pages de bibliographie. Les anciens lecteurs d'Archiscopie ne seront donc pas dépaysés, les équilibres entre les différentes pôles de l'ancienne formule étant respectés dans la nouvelle. Concernant la forme, la revue conserve la mise en page aérée et plutôt agréable de l'ancienne Archiscopie. On peut regretter que la rédaction n'ait pas fait le choix d'un papier, d'une impression et d'un système de reliure de meilleure qualité qui auraient pu faire de chaque numéro un authentique petite livre... On n'a en effet pas affaire à un "bel objet", mais le contenu d'Archiscopie est varié et roboratif et c'est là l'essentiel. Le bilan de cette mue est donc globalement plutôt positif.    

mardi 3 mars 2015

Viollet-le-Duc à la Cité de l'architecture


Il ne reste plus que quelques jours pour voir, à la Cité de l'architecture, l'exposition consacrée à Viollet-le-Duc (1814-1879) et sous-titrée "Les visions d'un architecte". Après les expositions Baltard et Labrouste de l'hiver 2012-2013, respectivement présentées par le musée d'Orsay et la Cité de l'architecture, c'est une nouvelle figure majeure de l'architecture du dix-neuvième siècle qui fait l'objet d'une rétrospective. Cette manifestation est sobrement et efficacement présentée, évitant les fac-similés qui ont entaché certaines expositions précédemment présentées par la Cité de l'architecture (on a heureusement épargné au visiteur les gargouilles en carton pâte...). Par ailleurs, l'exposition se veut exhaustive évoquant bien sûr en Viollet-le-Duc le restaurateur, mais aussi  le savant, le professeur, l'architecte de cour, l'organisateur de cérémonies, le concepteur de meubles, le caricaturiste, le précurseur de l'Art nouveau, l'alpiniste et le passionné de géologie... Le parcours est globalement thématique mais fournit néanmoins, dès le début, l'essentiel des données biographiques nécessaires à la compréhension de la carrière de l'architecte. Ce parcours met aussi très bien en valeur, chez Viollet-le-Duc, le goût des voyages, des montagnes et surtout, du dessin. Il a le mérite de ne pas opposer mais plutôt de réconcilier, chez l'architecte, le rationaliste scientifique et l'amateur de fantaisies ornementales, l'amoureux du passé et le restaurateur parfois dogmatique de certains édifices médiévaux. On peut regretter quelques angles morts, l'exposition s'attardant peu sur les convictions politiques ou religieuses de l'architecte, mais on ne peut que saluer la tenue, à la Cité de l'architecture, d'une nouvelle exposition patrimoniale de grande qualité, classique au meilleur sens du terme. 



lundi 23 février 2015

Projets primés en France et à l'international

La Cité de l'architecture n'a probablement jamais, depuis son inauguration en 2007, proposé un programme aussi riche que cette année 2014-2015, ce qui pourrait bien faire que son titre de "plus grand centre d'architecture au monde" ne s'applique plus désormais essentiellement à la taille des espaces d'expositions ou de ses collections mais aussi à l'ampleur des manifestations programmées. Parmi les nombreuses expositions en cours, on peut en signaler deux qui mettent en valeur les architectes français et l'architecture en France. Le deuxième palmarès "Archicontemporaine" présente de manière succincte 24 projets récents, distingués par le grand public, dans trois catégories ("Habitat", "Equipement", "Aménagement"). Quant à l'exposition intitulée Ailleurs/Outwards, organisée par l'AFEX en charge de promouvoir les architectes français à l'étranger, elle présente une dizaine d’œuvres majeures récemment réalisées par de grands noms de l'architecture française, en Europe et surtout dans les pays émergents, au Maroc, au Brésil et avant tout en Chine. L'ensemble des deux expositions est présenté de manière efficace (quoique les panneaux interactifs d'Ailleurs se déroulent à un rythme assez curieux) ; et le tout a le bon goût d'éviter le localisme stérile aussi bien que le triomphalisme cocardier. 



Marc Mimram, Pont Sino-Singapour, Tianjin, Chine.