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vendredi 24 novembre 2017

"Relever l'héritage III. L'Invention du patrimoine après la Révolution"

Le jeudi 23 novembre, on a pu écouter à la Cité de l'architecture, une conférence de Fabienne Chevallier intitulée "L'Invention du patrimoine après la Révolution". Plus classique dans son approche que la première conférence donnée par cette historienne dans le même cadre deux semaines plus tôt, cette leçon était consacrée aux monuments vandalisés, abandonnés, ruinés puis exaltés et parfois restaurés pendant le siècle qui a suivi la Révolution. Il y a, sans surprise, été question d'Hugo, de Mérimée, de Boeswillwald, de Caristie, de Duban, de Viollet-le-Duc et de Lassus, du cloître de Moissac, de la Sainte-Chapelle, du palais synodal de Sens et du musée de Sculpture comparée...

Viollet-le-Duc, Projet de restauration de la salle synodale de la cathédrale de Sens, 1851.

vendredi 3 novembre 2017

"Relever l'héritage I. Vénération monumentale ou nouvelles cohésions collectives ?"

Paroisse Saint-Germain-l'Auxerrois, estampe, vers 1645.

La douzième cycle de cours publics de l'école de Chaillot a commencé le jeudi 2 novembre. Cette session de douze cours qui s'annonce passionnante est cette année consacrée au thème "Relever l'héritage après les ruptures de l'histoire", ce qui complète assez bien l'exposition en trois volets des années 2014-2015 à la Cité de l'architecture "Un bâtiment, combien de vies ?".

Ci-dessous un lien vers le site de la Cité de l'architecture et vers la brochure présentant l'ensemble des douze cours (pour l'ensemble desquels on peut apparemment toujours s'inscrire) :

https://www.citedelarchitecture.fr/fr/cycles/cours-public-dhistoire-actualite-de-larchitecture

https://www.citedelarchitecture.fr/sites/default/files/documents/2017-10/bochure_programme_cp_2017-2018_0.pdf

Le premier cours était donné par Fabienne Chevallier. Il a pris la forme d'une très roborative présentation des monuments historiques comme objets de vénération et instruments de cohésion sociale. Après une brève introduction théorique sur ces deux notions, F. Chevallier a présenté les sept études de cas suivantes : 

1. L'Hôtel-Dieu de Paris, victime de nombreux incendies mais inlassablement reconstruit sur place et selon des plans semblables pendant le dix-huitième et le dix-neuvième siècles, en raison d'une "continuité paresseuse" et à cause de la notion de charité chrétienne associée à la proximité de Notre-Dame. 
2. Le développement volontariste d'une nouvelle capitale pour le grand-duché de Finlande passé de la tutelle suédoise à celle de l'empire russe en 1809, ce qui s'est traduit par la construction à Helsinki d'édifices néoclassiques sobrement décorés et de nos jours considérés comme des monuments de l'identité finlandaise. 
3. La tour Saint-Jacques et l'église Saint-Germain-l'Auxerrois, réinventées comme monuments médiévaux au milieu du dix-neuvième siècle, en pleine période néogothique. 
4. La cathédrale du Sang versé construite à Saint-Pétersbourg à partir de 1883 en hommage au Tsar Alexandre II.et en hommage, aussi, à l'architecture traditionnelle du Moyen Âge russe, en rupture avec le style néoclassique promu à Helsinki au début du siècle. 
5. La reconstruction d'Arras après la Première Guerre mondiale, entamée avec beaucoup d'intelligence selon F. Chevallier par l'architecte Pierre Paquet et poursuivie, jusque dans les années 1970-1990 par Pierre Rousse. 
6. La reconstruction du Havre sous la direction d'Auguste Perret après la Deuxième Guerre mondiale, beaucoup plus problématique quoique non dénuée de qualités selon F. Chevallier. 
7. Enfin, la réutilisation après la chute du Rideau de fer, par un parlement démocratique, de l'immense palais éclectique construit à Bucarest pendant la dictature de Ceausescu. 

https://www.citedelarchitecture.fr/fr/evenement/relever-lheritage-veneration-monumentale-ou-nouvelles-cohesions-collectives

vendredi 24 juillet 2015

Histoire des ruines

La Fabrique de l'histoire a récemment diffusé une série de quatre émissions sur les ruines. Cette semaine était introduite par une heure passionnante en compagnie de l'archéologue Alain Schnapp. La deuxième émission, tout aussi intéressante, se composait d'une promenade patrimoniale dans la ville de Beyrouth, ville en voie de gentrification anarchique où les traces de la guerre civile ont pratiquement été effacées. Le troisième temps de cette semaine portait sur la préservation matérielle des ruines, telle qu'elle est pratiquée par les archéologues. La quatrième et dernière émission se penche sur les ruines de la période de la Commune à Paris. 

http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-ruines-14-2014-05-12

http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-ruines-24-2014-05-13

http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-ruines-34-2014-05-14

http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-ruines-44-2014-05-15

vendredi 24 août 2012

L'Arc de Triomphe et les techniques de restauration des moulages à la Cité de l'architecture

                                                                            
Moulage de "La Marseillaise" de l'Arc de Triomphe (1896, d'après François Rude, 1835). 















Contrairement à ce que laisse penser le site Internet de la Cité de l'architecture, la grande exposition sur l'Arc de Triomphe n'est pas encore visible. On ne peut voir, pour le moment, qu'une maquette de l'Arc dans la galerie des moulages, ce qui ne vaut pas, en soi, le détour. Il n'est cependant pas inutile d'aller faire un tour à la Cité, car dans la salle Viollet-le-Duc qui se trouve au fond de cette même galerie des moulages, une exposition intitulée "Attention restaurations" aborde un thème austère mais très intéressant : la restauration des moulages et vitraux  du musée des Monuments français ainsi que des maquettes et autres objets des fonds modernes acquis après 2000. Cette petite exposition pédagogique vaut notamment pour les maquettes en plâtre du fonds de l'architecte Maurice Maignan (1872-1946) : dans un style mêlant quelques audaces modernes à la grandiloquence de la grande époque des concours de l'école des Beaux-arts, Maignan a élaboré, entre 1900 et 1930, différents palais et notamment un étonnant Palais du Progrès dont la version de 1927, qui devait atteindre 150 m de haut, apparaît, sur la maquette, cernée de dinosaures...