dimanche 6 janvier 2013

Jean-Jules Eggericx (1884-1963) exposé à Bruxelles

Eggericx, Avant-projet pour le bâtiment principal de la cité "Floréal", Bruxelles, 1925

Les Archives d'architecture moderne de Bruxelles présentent jusqu'au 7 avril 2013 une exposition rétrospective de la carrière relativement brève mais très dense de l'architecte belge Jean-Jules Eggericx dont on ne connaît le plus souvent, en France, que quelques projets de villas modernes exposés à Paris en 1925. Né à Bruxelles en 1884, Eggericx a connu une scolarité un peu chaotique et, s'il a fréquenté l'atelier de Victor Horta, il a peu travaillé avant la Première Guerre mondiale. Réformé, il passe tout le conflit comme ingénieur dans une usine anglaise. De ce long séjour en terre britannique, Eggericx rapporte en Belgique une réputation de "gentleman" et de nombreuses idées qu'il va appliquer à Bruxelles en y construisant les premières cités-jardins dans la lignée de Letchworth et des écrits d'Ebenezer Howard. Pendant les années 1920 et 1930, Eggericx travaille beaucoup : il construit à Bruxelles et dans toute la Belgique, des maisons et des villas, dessinant aussi le mobilier, les serrureries, etc. On lui doit en outre une colonie de vacances pour orphelins sur la côte. A la fin des années 1930, il conçoit un quartier de gratte-ciels pour une avenue conduisant au nouvel aéroport de Bruxelles : ce projet ne sera pas complètement réalisé, mais Eggericx est bien l'auteur d'un des premiers immeubles de grande hauteur de Belgique. En tant qu'urbaniste, il travaille aux projets d'extension de Bruxelles et d'Anvers et remodèle Ostende en partie détruite pendant la Deuxième Guerre mondiale. Pendant les années 1920 et 1930, Eggericx participe par ailleurs à de nombreuses expositions internationales, à Paris en 1925 et 1937 notamment, mais aussi en Belgique. Pendant une vingtaine d'années, il enseigne à la demande d'Henry van de Velde l'architecture à l'école des arts décoratifs de La Cambre près de Bruxelles. Toute sa carrière prouve qu'il était possible, en Belgique en tous cas, d'accompagner la modernisation de l'architecture sans déclarations d'intention fracassantes et sans renier toute la tradition. Les très nombreux projets sont sobrement mais très efficacement exposés et méritent à coup sûr un détour par les Archives d'architecture moderne. 


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