A écouter en ligne, une émission de La Fabrique de l'histoire, sur France Culture, consacrée à la mission "Banlieue 89" conduite par Roland Castro, dans le cadre d'une semaine qui s'est récemment penchée sur les années 80.
dimanche 30 décembre 2012
Banlieue 89
samedi 15 décembre 2012
"Archiscopie" de décembre 2012
C’est la reconversion d’une centrale électrique de Saint-Denis en Cité
du cinéma qui fait la une du numéro d’Archiscopie
de décembre 2012. Ce numéro fait par ailleurs une place très large à l’histoire
de l’architecture. On peut notamment signaler dans ce domaine un article de Marie-Jeanne
Dumont à propos des deux expositions monographiques respectivement consacrées à
Henri Labrouste (1801-1875) et à Victor Baltard (1805-1874) par la Cité de l’architecture
et le musée d’Orsay : tout en soulignant les différences de partis qui
caractérisent les deux manifestations, elle en signale le mérite incontestable
et insiste sur l’intérêt de les mettre en parallèle.
Signalons aussi la parution récente du numéro 26 du supplément bibliographique semestriel d’Archiscopie.
dimanche 9 décembre 2012
Victor Baltard au musée d'Orsay
Le musée d'Orsay propose, jusqu'au 13 janvier 2013, une exposition intitulée Victor Baltard (1805-1874), le Fer et le pinceau. Certaines salles sont mal agencées et quelques cartels sont mal éclairés, mais à ces petites réserves près, l'exposition mérite incontestablement le détour : il s'agit d'une très classique et très solide monographie conçue par la spécialiste de l'architecte, Alice Thomine-Berrada. A l'issue d'un parcours chronologique copieux sans être indigeste, on apprend tout ce qu'il faut savoir sur la formation de Baltard dans l'atelier de son père, son séjour en Italie après l'obtention du prix de Rome, son travail pour la ville de Paris et notamment pour le chantier des halles centrales et pour celui des halles de La Villette. Quelques salles plus thématiques évoquent les églises parisiennes construites ou rénovées par Baltard, sa participation à des grands concours, pour l'Opéra ou l'Hôtel de ville de Paris, son intérêt pour la polychromie et pour l'architecture métallique, etc. Cette exposition très classique dans sa scénographie et sa conception nous présente donc l'ensemble de la carrière d'un architecte majeur, à mettre en parallèle avec celle de son contemporain Labrouste (1801-1875), qui fait simultanément l'objet d'une rétrospective à la Cité de l'architecture.
mardi 4 décembre 2012
Architectures de papier à la Cité de l'architecture
Parmi les petites expositions
actuellement visibles à la Cité de l'architecture, on peut signaler
"Architectures de papier". Sponsorisée par un fabricant de papier,
cette exposition présente le travail de cinq designers ou architectes qui
recourent à toutes sortes de papiers et aux techniques les plus variées
(découpage au laser, au scalpel ou au cutter, pliage, origami, etc.) pour
représenter ou imaginer des architectures. Une exposition sans prétention mais qui
vaut éventuellement un détour par la salle Viollet-le-Duc située au fond du rez-de-chaussée de
la Cité.
dimanche 2 décembre 2012
"Le Cri et le Geste" à la Cité de l'architecture
La Cité de l'architecture présente jusqu'au 11 février 2013 une exposition intitulée Le Cri et le Geste. Cette exposition s'intéresse essentiellement à la construction de l'arc de triomphe de la place de l'Etoile et notamment à La Marseillaise de François Rude (1784-1855). La manifestation est d'ampleur très limitée (on pouvait s'attendre à plus après une pré-exposition en juillet 2012). Mais elle est plutôt bien conçue.
dimanche 11 novembre 2012
Pierre Parat à la Cité de l'architecture
La Cité de l'architecture propose jusqu'au 7 janvier 2013 une exposition consacrée à l'architecte français Pierre Parat, né en 1928 et assez peu connu. Cette exposition n'est pas une monographie exhaustive et nous en apprend assez peu sur ce que Parat a véritablement construit en association avec Michel Andrault (né en 1926 et dont on ne nous dit vraiment pas grand chose...). Mais elle nous permet de découvrir quelques films tournés par Parat, une interview assez éclairante sur ses opinions et surtout les nombreux projets dessinés par Parat aux pastels et aux feutres de couleurs acidulées sur de grands calques. L'exposition est bien conçue, mais on aurait aimé pouvoir comparer les projets avec ce qui a été effectivement construit et qui n'apparaît malheureusement que sur de petites vignettes en noir et blanc, le plus souvent placées au ras du sol et mal éclairées, comme toute l'exposition qui baigne dans une certaine pénombre. A cette réserve près, on ne peut que recommander la visite de cette exposition qui met en valeur les dessins très originaux d'un architecte marquant des années 1960 aux années 1980.
Les jeunes architectes et paysagistes à la Cité de l'architecture
La Cité de l'architecture présente jusqu'au 9 décembre 2012 les
"Albums des jeunes architectes et des paysagistes 2012". Certains des
projets présentés sont intéressants. Il est difficile d'en citer un en
particulier tant la scénographie perturbe une bonne appréhension des
différentes équipes primées en imposant notamment des images lunaires qui
ne présentent aucun intérêt et n'ont aucun rapport avec l'exposition...
dimanche 4 novembre 2012
"Archiscopie" de novembre 2012
Le numéro de novembre d'Archiscopie vient de sortir. A la une : l'école de musique de Louviers. Le mensuel évoque par ailleurs la médiathèque d'Oullins, la structure urbaine de Damas et les récentes publications sur la reconstruction en France après la Deuxième Guerre mondiale.
dimanche 28 octobre 2012
Labrouste à la Cité de l'architecture
La Cité de l'architecture présente jusqu'au 7 janvier 2013 une exposition consacrée à Henri Labrouste (1801-1875) et sous-titrée "La structure mise en lumière". Cette manifestation conçue avec le MoMA de New York rassemble un grand nombre de maquettes, de photos et de projets de Labrouste. On commence par son séjour à Rome, on poursuit par ses grands projets emblématiques (la bibliothèque Sainte-Geneviève et la bibliothèque nationale) et on finit avec l'héritage de Labrouste, en France et aux États-Unis notamment. Le parti est globalement chronologique mais ménage des moments thématiques sur l'architecture en fer, le rationalisme, etc. L'ensemble n'a rien de révolutionnaire et ne restera probablement pas dans les annales de l'histoire de l'architecture, mais l'exposition est correctement construite et le contenu des textes et des cartels est très pertinent. On peut regretter la scénographie de Manuelle Gautrand toute en cubes saillants dans lesquels on peut facilement se cogner (un comble pour une exposition en hommage à un précurseur du plan libre !), mais la Cité de l'architecture semble par ailleurs, avec cette monographie de Labrouste, renouer avec des expositions patrimoniales solides après une année d'errance en 2011-2012 (de "L'Hôtel particulier" à "Circuler").
Labrouste, salle de lecture de la Bibliothèque nationale (1860-1867) |
samedi 20 octobre 2012
Des expositions Jean Prouvé dans les musées de Nancy
L'ensemble des musées de Nancy présente en ce moment des expositions sur Jean Prouvé (1901-1984), né à Paris mais mort à Nancy où il a passé la plus grande partie de sa vie.
Le musée des Beaux-arts de la place Stanislas montre son projet de maison tropicale préfabriquée dont l'un des rares exemplaires a été pour l'occasion remonté dans les jardins du musée. L'institution inaugure par ailleurs, à l'occasion de cette exposition, une salle qui sera définitivement consacrée à Jean Prouvé. On y voit les œuvres de Prouvé à travers un siècle qu'il a presque entièrement traversé, de l'Art nouveau finissant au jury du concours pour le centre Pompidou, en passant par ses ferronneries Art déco, son usine de maisons préfabriquées en aluminium et ses cours au Conservatoire national des Arts et métiers.
Le musée de l'Ecole de Nancy présente une exposition modeste mais très intéressante sur le travail de Prouvé comme ferronnier pendant les années 1920, d'abord dans le sillage de l'Art nouveau puis dans un style Art déco qui lui a permis d'être engagé par Mallet-Stevens et de fréquenter les architectes d'avant-garde.
Quant au musée lorrain, il expose des objets conçus par Prouvé pendant la Deuxième Guerre mondiale (du poêle à charbon au cadre de vélo...) ainsi que des projets liés à la reconstruction en France et en Sarre. On découvre surtout, dans ce musée, l'action de Prouvé comme maire de Nancy puisque il a été nommé pour quelques mois à cette fonction à l'issue de la guerre, en raison de sa participation à la Résistance.
Le musée de l'Ecole de Nancy présente une exposition modeste mais très intéressante sur le travail de Prouvé comme ferronnier pendant les années 1920, d'abord dans le sillage de l'Art nouveau puis dans un style Art déco qui lui a permis d'être engagé par Mallet-Stevens et de fréquenter les architectes d'avant-garde.
Quant au musée lorrain, il expose des objets conçus par Prouvé pendant la Deuxième Guerre mondiale (du poêle à charbon au cadre de vélo...) ainsi que des projets liés à la reconstruction en France et en Sarre. On découvre surtout, dans ce musée, l'action de Prouvé comme maire de Nancy puisque il a été nommé pour quelques mois à cette fonction à l'issue de la guerre, en raison de sa participation à la Résistance.
Le programme de ces expositions est très copieux, mais n'évite pas tous les pièges d'une manifestation éclatée sur plusieurs sites répartis à travers toute l'agglomération nancéienne (les "galeries Poirel" et le musée du fer de Jarville, en banlieue nancéienne, présentent eux aussi des expositions Prouvé...). En l'absence d'un véritable "parcours", les visiteurs peuvent commencer par le musée de leur choix, ce qui oblige chaque institution à présenter une biographie plus ou moins complète de Prouvé. De telles redondances ne sont pas vraiment gênantes, mais on peut regretter, par ailleurs, l'absence d'un parti clairement affirmé : pourquoi une exposition sur Prouvé en 2012 ? Est-ce une exposition sur les rapports de Prouvé avec la Lorraine (cela semble être le cas mais ce n'est jamais dit) ? Ou est-ce une tentative d'exposition exhaustive (auquel cas c'est peu probant) ? Autant de questions auxquelles le catalogue apporte probablement des éléments de réponse.
Il est sûr qu'à vouloir laisser chaque musée nancéien exposer les objets concernant Prouvé contenus dans ses propres collections, on allait incontestablement perdre en unité. En concentrant tout sur un seul site, on aurait peut-être obtenu une exposition aussi réussie que celle sur Jacques Gruber, présentée l'année dernière par les Galeries Poirel. Malgré ce caractère un peu foisonnant, il est très utile de visiter ces expositions pour replacer dans son temps le travail de Prouvé, mesurer ses erreurs (l'architecture en aluminium demeure peu convaincante et n'a d'ailleurs jamais vraiment fonctionné) et ses succès (les meubles conçus par Prouvé paraissent aussi intéressants que ceux de Le Corbusier ou de Charlotte Perriand avec lesquels il a d'ailleurs collaboré). On peut aussi voir à travers les différentes expositions concernant Jean Prouvé une véritable dynastie d'artistes à l'œuvre : son grand-père Gengoult Prouvé qui travaillait déjà pour Emile Gallé, son père Victor (1858-1943) qui prit la tête de l'Ecole de Nancy à la mort de Gallé en 1904, son frère Henri (né en 1915) et son fils Claude (né en 1929), tous deux architectes et tous deux décédés en 2012.
Il est sûr qu'à vouloir laisser chaque musée nancéien exposer les objets concernant Prouvé contenus dans ses propres collections, on allait incontestablement perdre en unité. En concentrant tout sur un seul site, on aurait peut-être obtenu une exposition aussi réussie que celle sur Jacques Gruber, présentée l'année dernière par les Galeries Poirel. Malgré ce caractère un peu foisonnant, il est très utile de visiter ces expositions pour replacer dans son temps le travail de Prouvé, mesurer ses erreurs (l'architecture en aluminium demeure peu convaincante et n'a d'ailleurs jamais vraiment fonctionné) et ses succès (les meubles conçus par Prouvé paraissent aussi intéressants que ceux de Le Corbusier ou de Charlotte Perriand avec lesquels il a d'ailleurs collaboré). On peut aussi voir à travers les différentes expositions concernant Jean Prouvé une véritable dynastie d'artistes à l'œuvre : son grand-père Gengoult Prouvé qui travaillait déjà pour Emile Gallé, son père Victor (1858-1943) qui prit la tête de l'Ecole de Nancy à la mort de Gallé en 1904, son frère Henri (né en 1915) et son fils Claude (né en 1929), tous deux architectes et tous deux décédés en 2012.
On ne peut donc que recommander un séjour à Nancy aux amateurs de Prouvé, à condition d'avoir, avant la fin de la semaine prochaine, au moins deux jours devant soi : il vaut, en effet, mieux éviter de voir toutes les expositions le même jour sous peine de saturation...
http://www.jeanprouvenancy2012.com/
http://www.jeanprouvenancy2012.com/
dimanche 14 octobre 2012
Chantal Stoman à la Cité de l'architecture
La Cité de
l'architecture présente jusqu'au 9 décembre 2012 une vingtaine de photos de Chantal Stoman. Réunies sous le titre Lost Highway (emprunté à David Lynch), ces photos
nous montrent cinq mégapoles de nuit, vues depuis les grandes voies qui les
traversent : Tokyo, Hong Kong, Bombay, Sao Paulo et Le Caire. Il est dommage
que ces photos en noir et blanc, imprimées en grand format et au tirage très
recherché soient exposées dans un couloir des sous-sols de la Cité. Il est
aussi dommage que le spectateur qui souhaite regarder le film de 25 minutes
accompagnant l'exposition doive le faire debout, en l'absence de fauteuil mis à
sa disposition...
Paul Chemetov à la Cité de l'architecture
Après une saison 2011-2012 marquée par deux grandes expositions plutôt décevantes ("L'hôtel particulier" et "Circuler"), la Cité de l'architecture semble repartir sur de bonnes bases, avec une programmation plus riche. On peut voir en ce moment et jusqu'au 12 novembre 2012 une exposition sur les maisons construites et aménagées par Paul Chemetov entre 1962 et 2012.
Cette exposition modeste et bien conçue est accessible gratuitement.
http://www.citechaillot.fr/data/expositions_bc521/fiche/23459/dpchacunsamaison5-_v2def_702b5.pdf
Paul Chemetov, maison Labeaume (Ardèche), 1964-2005 |
dimanche 30 septembre 2012
"Archiscopie" d'octobre 2012
Le magazine de la Cité de l'architecture d'octobre 2012 vient de sortir. Parmi les articles intéressants, on peut citer un tour d'horizon de l'architecture islandaise ainsi que deux textes sur l'actualité de Jean Prouvé à Nancy et à Tourcoing.
dimanche 26 août 2012
"La Tendenza" au Centre Pompidou
Le Centre Pompidou présente, jusqu'au 10 septembre prochain, une
exposition intitulée La Tendenza. Architectures
italiennes 1965-1985. Il y est question d'architectes, nés entre 1900 et
1930, qui ont profondément rénové l'architecture italienne entre la reconstruction de l'après-guerre et le
début des années 1980. Au début de cette période, ces architectes cherchent à
concilier de manière intelligente l'héritage de l'histoire et un modernisme
bien tempéré. A quelques exceptions près, comme la très imposante tour Velasca
de Milan, les architectes de la
Tendenza conçoivent des projets et ils écrivent beaucoup, mais ils construisent
peu. La consécration intervient pendant les années 1970 et 1980 au cours
desquelles les œuvres d'Aldo Rossi, construites autant qu'écrites connaissent un grand retentissement et pas seulement en Italie. Ce succès s'accompagne cependant d'un
appauvrissement considérable des premières ambitions du mouvement : la subtile
recherche d'un équilibre entre les besoins présents et la préservation du
patrimoine finit par de grossiers empilements de formes géométriques, pas si
loin des parodies post-modernes de Las Vegas. Cette histoire qui avait bien
commencé finit donc assez mal... A l'image d'un mouvement ambigu dans son
rapport à l'histoire, l'exposition ne convainc pas complètement : les nombreux
dessins et maquettes sont très bien présentés mais trop peu remis en contexte ,
on ignore tout de la structuration de la Tendenza et de la formation des
architectes ayant participé à ce mouvement, de leur rapport à l'héritage si ambigu de l'architecture de la période fasciste ; les textes n'évoquent par ailleurs ni l'économie
de l'Italie des Trente glorieuses, ni les courants architecturaux alors dominants dans le pays... Autant d'informations qu'il faudra chercher dans le catalogue
de l'exposition. La Tendenza mérite cependant incontestablement
le détour ne serait-ce que par la qualité de certaines des œuvres qui y sont exposées.
http://www.centrepompidou.fr/Pompidou/Manifs.nsf/0/DCA9354D46FCB800C125795F004B4956?OpenDocument&L=1
vendredi 24 août 2012
L'Arc de Triomphe et les techniques de restauration des moulages à la Cité de l'architecture
Moulage de "La Marseillaise" de l'Arc de Triomphe (1896, d'après François Rude, 1835). |
Contrairement à ce que laisse penser le site Internet de la Cité de l'architecture, la grande exposition sur l'Arc de Triomphe n'est pas encore visible. On ne peut voir, pour le moment, qu'une maquette de l'Arc dans la galerie des moulages, ce qui ne vaut pas, en soi, le détour. Il n'est cependant pas inutile d'aller faire un tour à la Cité, car dans la salle Viollet-le-Duc qui se trouve au fond de cette même galerie des moulages, une exposition intitulée "Attention restaurations" aborde un thème austère mais très intéressant : la restauration des moulages et vitraux du musée des Monuments français ainsi que des maquettes et autres objets des fonds modernes acquis après 2000. Cette petite exposition pédagogique vaut notamment pour les maquettes en plâtre du fonds de l'architecte Maurice Maignan (1872-1946) : dans un style mêlant quelques audaces modernes à la grandiloquence de la grande époque des concours de l'école des Beaux-arts, Maignan a élaboré, entre 1900 et 1930, différents palais et notamment un étonnant Palais du Progrès dont la version de 1927, qui devait atteindre 150 m de haut, apparaît, sur la maquette, cernée de dinosaures...
mardi 7 août 2012
"Phares" au musée de la Marine
Le musée de la Marine propose,
jusqu'au 4 novembre 2012, une exposition consacrée aux phares. C'est un
panorama complet de l'histoire des phares français qui est ainsi
présentée, du dix-huitième siècle à nos jours. Les perfectionnements
techniques successifs sont évoqués de manière très pédagogique. L'architecture
n'est bien sûr pas négligée car, si les phares sont conçus, à partir du
dix-neuvième siècle, comme des éléments structurants des côtes françaises, ils
sont dès cette époque envisagés comme des œuvres à part entière, dignes de
figurer au programme des concours d'architecture de l'école des Beaux-arts.
C'est notamment l'architecte et ingénieur Léonce Reynaud (1803-1880) qui fut
chargé de coordonner la construction de dizaines de phares à partir des années
1830. On reste malheureusement un peu sur sa faim dans ce domaine : on aurait
aimé savoir si Reynaud, à défaut de concevoir un véritable standard
esthétique, a tenté d'établir des normes architecturales. Et, puisque les
phares effectivement construits sont d'une très grande variété dans leurs
forme, leurs matériaux et leurs partis pris esthétiques, on aurait souhaité que
le rôle respectif du régionalisme et du fonctionnalisme en architecture soit
évoqué, notamment pour les quelques phares construits au vingtième siècle.
Mais, c'est peut-être trop en demander à une exposition déjà très complète et
dont l'architecture ne constitue qu'un des aspects. Reste à apprécier
les nombreuses maquettes et la très riche iconographie d'une exposition qui
succède dignement à celle organisée par le musée de la Marine l'année dernière
pour commémorer les cinquante ans de la construction du paquebot France.
samedi 21 juillet 2012
Yutaka Takanashi à la Fondation Henri Cartier-Bresson
Il est toujours agréable de se rendre à la Fondation Henri Cartier-Bresson (installée dans un bel atelier d'artiste de Montparnasse des années 1920) pour y voir une des expositions qui y sont régulièrement présentées. Du 10 mai au 29 juillet 2012, ce sont deux séries du photographe japonais Yutaka Takanashi qui sont exposées. Le site Internet de la fondation laisse penser que ce photograhe s'est beaucoup intéressé à l'architecture et c'est effectivement le cas puisque le visiteur a l'occasion de voir deux séries de photographies prises à Tokyo à quinze ans d'intervalle : la première se compose de clichés en noir et blanc, essentiellement pris en extérieur pendant les années 1960, la seconde de clichés en couleur pris dans des bars à la fin des années 1970. Mais, si les photographies sont loin d'être inintéressants, on reste quand même sur sa fin : pourquoi présenter ces deux séries ? Sont-elles représentatives de l'œuvre de l'auteur ou de la photographie japonaise contemporaine ? D'une certaine appréhension de la ville ? On en sait pas beaucoup plus à la fin de la visite...
Y. Takanashi, Bar Toyota, 1965. |
http://www.henricartierbresson.org/prog/PROG_expopup1a_fr.htm
dimanche 24 juin 2012
Atget au musée Carnavalet
Le musée Carnavalet propose, jusqu'au 29 juillet 2012, une exposition de photographies prises par Atget (1857-1927) à Paris. Plusieurs centaines de clichés sont regroupés autour de différents thèmes (les métiers, les rues, les ornements architecturaux...). Cette abondance d'images permet de comprendre l'esprit de système qui présida, chez Atget, à la réalisation de très longues séries thématiques. Mais, la brièveté des textes d'accompagnement laisse le visiteur sur sa faim : à l'issue de l'exposition, on ignore non seulement comment s'est formé Atget, mais aussi ce qui le motivait à réaliser un travail documentaire aussi exhaustif et ce qui poussait des institutions comme le musée Carnavalet à acquérir les clichés qu'il réalisait...
http://carnavalet.paris.fr/fr/expositions/eugene-atget-paris
http://carnavalet.paris.fr/fr/expositions/eugene-atget-paris
Atget, Marchand ambulant place Saint-Médard, 1899. |
lundi 18 juin 2012
Le fonds André Bruyère à la Cité de l'architecture
Il y a quelques mois, la Cité de l'architecture présentait une brève rétrospective de l'oeuvre d'Henry Delacroix :
La présentation des nouvelles acquisitions de l'institution se poursuit depuis le 13 juin et jusqu'au 19 novembre 2012 avec l'oeuvre d'André Bruyère (1912-1998). Sont notamment exposés, un complexe touristique en Guadeloupe et un ensemble de logement HLM en Provence ainsi qu'un projet de gratte-ciel en forme d'oeuf pour New York. L'ensemble est accompagné d'une interview des années 1970, pleine de poésie mais peu révélatrice des références de l'architecte. Comme c'était déjà le cas pour Henry Delacroix, bien peu d'éléments biographiques sont fournis au visiteur qui ignore notamment où et comment s'est formé l'architecte.
http://www.citechaillot.fr/fr/expositions/nouvelles_acquisitions/24695-andre_bruyere_1912-1998.html
André Bruyère, Projet de maison en forme d'oeuf, 1969, collection de la Cité de l'architecture. |
dimanche 27 mai 2012
"Circuler" à la Cité de l'architecture
La Cité de l'architecture présente depuis le 4 avril 2012 et jusqu'au 26 août 2012 une exposition intitulé Circuler. Quand nos mouvements façonnent les villes. Après une introduction historique très brève et assez indigente sur les portes et les rues des villes depuis le Moyen Âge, l'exposition présente le triomphe successif de différents moyens de transports (train, tramway, vélo, automobile, avion, etc.) et leur impact sur la construction des villes entre les années 1830 et notre époque. Cette présentation assez exhaustive s'appuie sur quelques plans et maquettes mais elle recourt surtout à des photographies (on peut notamment voir plusieurs dizaines d'agrandissements de cartes postales de gares du tournant du XIXe et du XXe siècle présentés sous forme de séries typologiques). La troisième et dernière partie évoque de manière très évasive le problème des transports dans les métropoles modernes, à grand renfort d'objets généreusement prêtés par les partenaires de l'exposition (Orange, Siemens, etc.). L'ensemble n'est pas inintéressant quoique assez incohérent. Mais l'exposition souffre de deux défauts majeurs : 1) Une scénographie pleine d'affétrie qui rappelle fâcheusement celle de l'exposition sur "L'Hôtel particulier. Une ambition parisienne" (présentée à la Cité de l'architecture l'hiver dernier), 2) Un propos simpliste qui se résume à dix lignes banales à l'entrée de chaque section de l'exposition (on a l'impression que les textes s'adressent aux jeunes visiteurs, voire aux lecteurs du Journal de Mickey qui est aussi partenaire de l'évènement...). Si on laisse de côté la troisième partie (pour le coup un peu ésotérique), on a globalement l'impression d'avoir affaire, en moins bien, aux expositions pédagogiques que savent très bien faire, sur des sujets comparables, le musée des Arts et métiers ou la Cité des sciences. Ce n'est pas vraiment ce à quoi nous avait habitué la Cité de l'architecture et ce n'est pas ce qu'on en attend.
samedi 19 mai 2012
Un siècle de logement social en France
Le musée de la légion d'honneur de Saint-Denis présente une exposition commémorant le centenaire du vote de la loi Bonnevay qui a, en 1912, promu le logement social en France. L'exposition retrace l'évolution de la législation concernant les HBM et HLM, jusqu'à la création de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) en 2003, en mettant évoquant en parallèle l'industrialisation, l'urbanisation et l'immigration, le progrès des conditions de vie à l'issue des deux reconstructions puis l'arrivée du chômage de masse lié à la désindustrialisation, la très rapide dégradation des HLM construits pendant les années 1950-1960 et les premières tentatives de rénovation dont ils ont fait l'objet depuis vingt ans.
Sur ce sujet très sensible, qui suscite de nombreuses polémiques parmi les historiens de l'architecture, l'exposition conçue par Annie Fourcaut et Danièle Voldman apparaît assez équilibrée : elle insiste sur les intentions très louables des promoteurs du logement social aussi bien que sur les fréquentes difficultés de réalisation des programmes d'HLM, sans masquer la responsabilité des politiques, des urbanistes et des architectes dans certains échecs patents qui ont conduit à la destruction de certaines barres d'immeubles dès les années 1980.
Richement illustrée mais dépourvue de catalogue, l'exposition qui concerne essentiellement Saint-Denis et la banlieue parisienne est encore visible à Saint-Denis pendant quelques jours.
Sur ce sujet très sensible, qui suscite de nombreuses polémiques parmi les historiens de l'architecture, l'exposition conçue par Annie Fourcaut et Danièle Voldman apparaît assez équilibrée : elle insiste sur les intentions très louables des promoteurs du logement social aussi bien que sur les fréquentes difficultés de réalisation des programmes d'HLM, sans masquer la responsabilité des politiques, des urbanistes et des architectes dans certains échecs patents qui ont conduit à la destruction de certaines barres d'immeubles dès les années 1980.
Richement illustrée mais dépourvue de catalogue, l'exposition qui concerne essentiellement Saint-Denis et la banlieue parisienne est encore visible à Saint-Denis pendant quelques jours.
mardi 1 mai 2012
Piranèse et les ballets russes au Caixa Forum de Madrid
Le Caixa Forum est un centre d'exposition aménagé par les architectes suisses Herzog et de Meuron dans une ancienne station électrique madrilène entre 2001 et 2007.
Herzog et de Meuron, Caixa Forum, Madrid, aménagement de 2001-2007. |
Cette institution présente jusqu'au 9 septembre 2012 une exposition sur Les Arts de Piranèse. Il s'agit, à partir des collections de la fondation Giorgi Cini de Venise, d'une rétrospective très complète de son oeuvre, dans les domaines de l'archéologie, de l'architecture et des arts décoratifs. Plus de 300 gravures sont présentées, accompagnées de maquettes, de films et de nombreux objets réalisés d'après ses dessins. Par ailleurs, une quarantaine de vues de Rome gravées par Piranèse sont confrontées à des photographies en noir et blanc de l'architecte et photographe G. Basilico qui montrent comment les lieux ont évolué depuis deux cents cinquante ans.
G. B. Piranesi (1720-1778), Carcere, 1761. |
On peut aussi voir, dans le même centre, jusqu'au 3 juin 2012, une très belle exposition intitulée Les Ballets russes de Diaghilev, 1909-1929. Quand l'art danse avec la musique qui permet, outre des costumes, dessins, gravures, de voir de nombreux décors de théâtre réalisés par Picasso, Cocteau, Matisse, etc. pour des pièces montées à Paris et présentées, avant, pendant et après la Première Guerre mondiale dans toute l'Europe occidentale, y compris en Espagne.
Notons que la visite de ces deux expositions bénéficiant d'une scénographie impeccable est entièrement gratuite et ajoutons que les cartels sont rédigés en anglais et en espagnol.
samedi 21 avril 2012
Berenice Abbott et Ai Weiwei au Jeu de Paume
Le Jeu de Paume présente, jusqu'au 29 avril 2012, deux expositions qui font une large place à la photographie d'architecture. On peut en effet voir de nombreuses photographies du Chinois Ai Weiwei (né en 1952) et de l'Américaine Berenice Abbott (1898-1991).
Ai Weiwei est un artiste polyvalent qui a collaboré avec Herzog et de Meuron à la réalisation du stade olympique de Pékin, a lui-même conçu quelques édifices et s'intéresse beaucoup à l'architecture dans les innombrables photographies qu'il présente dans ses livres ainsi que sur son blog. Ces photographies permettent de mesurer les changements qui s'opèrent depuis trente ans dans la structure urbaine et le paysage architectural des villes chinoises.
Ai Weiwei, Stade olympique, photographie, 2005-2008. |
Quant à Berenice Abbott, elle a contribué, lors d'un séjour de plusieurs années à Paris, à la redécouverte d'Atget à la fin des années 1920. Avant de se consacrer à la photographie d'expériences scientifiques dans les années 1960, elle a beaucoup photographié les Etats-Unis et notamment New York. L'exposition présente quelques magnifiques photographies des gratte-ciels de cette ville prises par Abbott au cours des années 1930.
Berenice Abbott, Vue de nuit, New York, 1932. |
dimanche 15 avril 2012
"Pour l'amour de l'art. Artistes et amateurs français à Rome au XVIIIe siècle"
Le musée des Beaux-arts de Caen est très riche en œuvres
du XVIIe et du XVIIIe siècles. Il est donc logique qu'il accueille, jusqu'au 29 avril 2012, une exposition initialement conçue par le musée des Beaux-arts du Canada. L'exposition adopte une conception très simple mais très pertinente, organisée autour de cinq thèmes : "Amateurs, mécènes et artistes", "L'enseignement académique", "La redécouverte de l'Antique", "Le paysage de Rome et ses environs" et "Fêtes et célébrations". Les œuvres sont issues de collections nord-américaines (Canada et États-Unis) ainsi que de musées français (Quimper, Montpellier, Besançon notamment). Elles font une très grande place à l'architecture, qu'il s'agisse d'études de ruines antiques, de projets pour des mécènes italiens ou français, de recueils de vases inspirés de l'Antique... En tout, une centaine d'œuvres sont présentées (tableaux, eaux-fortes, sanguines, livres, carnets de notes et de croquis). L'exposition mérite incontestablement un détour par la capitale de la Basse-Normandie.
lundi 9 avril 2012
Henry Delacroix à la Cité de l'architecture
La Cité de l'architecture présente, jusqu'au 28 mai 2012, une trentaine de dessins tirés du fonds d'Henry Delacroix (1901-1974) qu'elle a récemment acquis. Cette modeste exposition permet de voir comment l'architecte évolue rapidement, dans le courant des années 1930, de l'Art déco à un modernisme bien tempéré, qu'il s'agisse de la construction d'une villa bourgeoise ou de projets concernant des locaux professionnels (crèmerie, boucherie, etc.). L'exposition n'est pas sans intérêt mais elle est un peu frustrante : on aurait aimé en apprendre un peu plus sur cet architecte, ses études et sa carrière après les années 1930...
samedi 31 mars 2012
"Réparations, dédommagements. Revendications, évaluations et action publique"
La revue Histoire et mesure organise à l'EHESS, le 3 avril 2012, une journée d'études sur les réparations et les dédommagements. De nombreuses communications, publiées dans un prochain numéro de la revue, portent sur l'indemnisation des expropriations aux XVIIe et XVIIIe siècles, à Paris, Lyon et Marseille, d'autres abordent la question de la réparation des dommages de la Première et de la Deuxième Guerre mondiale.
dimanche 25 mars 2012
Hyperversailles
Le musée Lambinet est consacré à la vie à Versailles au XVIIIe siècle. Il présente jusqu'au 22 avril 2012 une exposition de photographies de Jean-François Rauzier intitulée Hyperversailles. On peut y voir une vingtaine de photographies en très grand format (2 x 3,50 m environ), pour une moitié prises à Versailles, pour l'autre moitié prise en Russie, aux Etats-Unis, en Italie ou dans les pays du Golfe. Dans tous les cas, ces photographies sont très travaillées : elles montrent des constructions architecturales ou des panoramas urbains utopiques, fondés sur une recomposition et une répétition à l'infini de détails ou de vues d'ensembles qui donnent l'impression d'avoir à faire à des axonométries déformées ou à des trompes-l'œil géants. On est cependant loin de l'hyperréalisme d'Andreas Gursky : les photographies de J.-F. Rauzier jouent délibérément avec les références historiques. Ainsi, la galerie des Glaces submergée ressemble à un décor de carnaval vénitien, la façade arrière du château est démultipliée et superposée pour évoquer une casbah orientale, le potager du roi est peuplé des créatures des fables de La Fontaine et l'escalier de l'hôtel de ville de Versailles apparaît comme une véritable jungle... L'exposition est intéressante dans la mesure où elle permet de revoir sous un jour différent des monuments classiques.
dimanche 18 mars 2012
Le Corbusier photographe
La fondation Le Corbusier prolonge jusqu'au 30 mars 2012 la présentation de quelques clichés pris par Le Corbusier à l'aide d'une caméra acquise par lui en 1936. Les photographies n'ont rien d'exceptionnel, mais fournissent une bonne occasion de visiter la maison La Roche.
dimanche 11 mars 2012
Photographies à l'oeuvre
samedi 25 février 2012
Cérémonies de pose de la première pierre
La revue L'Histoire de février 2012 (p. 34-35) a publié un bref mais intéressant article de Dominique Iogna-Prat sur les cérémonies de pose de la première pierre au début des grands chantiers de construction, un rite médiéval et religieux à l'origine, encore pratiqué, de nos jours, sous une forme laïcisée.
J. Chirac posant la première pierre du Mémorial du Général de Gaulle à Colombey-les-Deux-Eglises , le 9 novembre 2006. |
dimanche 19 février 2012
Le Prix européen Mies van der Rohe 2011 à la cité de l'architecture
La rénovation du Neues Museum de Berlin par le Britannique David Chipperfield (né en 1953) a reçu, en 2011, le prix de l'Union européenne Mies van der Rohe, décerné tous les deux ans à la meilleure réalisation dans le domaine de l'architecture. Ce projet, ainsi que les 44 autres concurrents retenus pour le premier tour de concours, est exposé jusqu'au 4 mars 2012 à la cité de l'architecture. Chacune des 45 constructions est brièvement mais très clairement présentée par un court texte, accompagné de quelques photos et, le plus souvent, d'une maquette. L'ensemble permet de bien percevoir la richesse des projets achevés en Europe depuis deux ans et souligne le dynamisme de certains pays comme l'Irlande, la Grande-Bretagne, le Portugal, l'Espagne, la Belgique, l'Allemagne et l'Autriche à côté desquels la France et l'Italie font assez pâle figure... Une exposition riche et, comme toujours à la cité de l'architecture, sobrement mais très efficacement présentée.
David Chipperfield, Neues Museum (Berlin). |
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