L'ensemble des musées de Nancy présente en ce moment des expositions sur Jean Prouvé (1901-1984), né à Paris mais mort à Nancy où il a passé la plus grande partie de sa vie.
Le musée des Beaux-arts de la place Stanislas montre son projet de maison tropicale préfabriquée dont l'un des rares exemplaires a été pour l'occasion remonté dans les jardins du musée. L'institution inaugure par ailleurs, à l'occasion de cette exposition, une salle qui sera définitivement consacrée à Jean Prouvé. On y voit les œuvres de Prouvé à travers un siècle qu'il a presque entièrement traversé, de l'Art nouveau finissant au jury du concours pour le centre Pompidou, en passant par ses ferronneries Art déco, son usine de maisons préfabriquées en aluminium et ses cours au Conservatoire national des Arts et métiers.
Le musée de l'Ecole de Nancy présente une exposition modeste mais très intéressante sur le travail de Prouvé comme ferronnier pendant les années 1920, d'abord dans le sillage de l'Art nouveau puis dans un style Art déco qui lui a permis d'être engagé par Mallet-Stevens et de fréquenter les architectes d'avant-garde.
Quant au musée lorrain, il expose des objets conçus par Prouvé pendant la Deuxième Guerre mondiale (du poêle à charbon au cadre de vélo...) ainsi que des projets liés à la reconstruction en France et en Sarre. On découvre surtout, dans ce musée, l'action de Prouvé comme maire de Nancy puisque il a été nommé pour quelques mois à cette fonction à l'issue de la guerre, en raison de sa participation à la Résistance.
Le musée de l'Ecole de Nancy présente une exposition modeste mais très intéressante sur le travail de Prouvé comme ferronnier pendant les années 1920, d'abord dans le sillage de l'Art nouveau puis dans un style Art déco qui lui a permis d'être engagé par Mallet-Stevens et de fréquenter les architectes d'avant-garde.
Quant au musée lorrain, il expose des objets conçus par Prouvé pendant la Deuxième Guerre mondiale (du poêle à charbon au cadre de vélo...) ainsi que des projets liés à la reconstruction en France et en Sarre. On découvre surtout, dans ce musée, l'action de Prouvé comme maire de Nancy puisque il a été nommé pour quelques mois à cette fonction à l'issue de la guerre, en raison de sa participation à la Résistance.
Le programme de ces expositions est très copieux, mais n'évite pas tous les pièges d'une manifestation éclatée sur plusieurs sites répartis à travers toute l'agglomération nancéienne (les "galeries Poirel" et le musée du fer de Jarville, en banlieue nancéienne, présentent eux aussi des expositions Prouvé...). En l'absence d'un véritable "parcours", les visiteurs peuvent commencer par le musée de leur choix, ce qui oblige chaque institution à présenter une biographie plus ou moins complète de Prouvé. De telles redondances ne sont pas vraiment gênantes, mais on peut regretter, par ailleurs, l'absence d'un parti clairement affirmé : pourquoi une exposition sur Prouvé en 2012 ? Est-ce une exposition sur les rapports de Prouvé avec la Lorraine (cela semble être le cas mais ce n'est jamais dit) ? Ou est-ce une tentative d'exposition exhaustive (auquel cas c'est peu probant) ? Autant de questions auxquelles le catalogue apporte probablement des éléments de réponse.
Il est sûr qu'à vouloir laisser chaque musée nancéien exposer les objets concernant Prouvé contenus dans ses propres collections, on allait incontestablement perdre en unité. En concentrant tout sur un seul site, on aurait peut-être obtenu une exposition aussi réussie que celle sur Jacques Gruber, présentée l'année dernière par les Galeries Poirel. Malgré ce caractère un peu foisonnant, il est très utile de visiter ces expositions pour replacer dans son temps le travail de Prouvé, mesurer ses erreurs (l'architecture en aluminium demeure peu convaincante et n'a d'ailleurs jamais vraiment fonctionné) et ses succès (les meubles conçus par Prouvé paraissent aussi intéressants que ceux de Le Corbusier ou de Charlotte Perriand avec lesquels il a d'ailleurs collaboré). On peut aussi voir à travers les différentes expositions concernant Jean Prouvé une véritable dynastie d'artistes à l'œuvre : son grand-père Gengoult Prouvé qui travaillait déjà pour Emile Gallé, son père Victor (1858-1943) qui prit la tête de l'Ecole de Nancy à la mort de Gallé en 1904, son frère Henri (né en 1915) et son fils Claude (né en 1929), tous deux architectes et tous deux décédés en 2012.
Il est sûr qu'à vouloir laisser chaque musée nancéien exposer les objets concernant Prouvé contenus dans ses propres collections, on allait incontestablement perdre en unité. En concentrant tout sur un seul site, on aurait peut-être obtenu une exposition aussi réussie que celle sur Jacques Gruber, présentée l'année dernière par les Galeries Poirel. Malgré ce caractère un peu foisonnant, il est très utile de visiter ces expositions pour replacer dans son temps le travail de Prouvé, mesurer ses erreurs (l'architecture en aluminium demeure peu convaincante et n'a d'ailleurs jamais vraiment fonctionné) et ses succès (les meubles conçus par Prouvé paraissent aussi intéressants que ceux de Le Corbusier ou de Charlotte Perriand avec lesquels il a d'ailleurs collaboré). On peut aussi voir à travers les différentes expositions concernant Jean Prouvé une véritable dynastie d'artistes à l'œuvre : son grand-père Gengoult Prouvé qui travaillait déjà pour Emile Gallé, son père Victor (1858-1943) qui prit la tête de l'Ecole de Nancy à la mort de Gallé en 1904, son frère Henri (né en 1915) et son fils Claude (né en 1929), tous deux architectes et tous deux décédés en 2012.
On ne peut donc que recommander un séjour à Nancy aux amateurs de Prouvé, à condition d'avoir, avant la fin de la semaine prochaine, au moins deux jours devant soi : il vaut, en effet, mieux éviter de voir toutes les expositions le même jour sous peine de saturation...
http://www.jeanprouvenancy2012.com/
http://www.jeanprouvenancy2012.com/
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