vendredi 1 décembre 2017

"Relever l'héritage IV. Restaurer Rome"

Viollet-le-Duc, Ruines du frigidarium des thermes de Caracalla, 1836-1837.

Le quatrième des cours publics de l'école de Chaillot était cette année donné par Jean-Philippe Garric. Il était intitulé "Restaurer Rome", portait sur la période allant du quinzième au vingtième siècle et se concentrait sur l'influence exercée, auprès des architectes, par les ruines de Rome et leur éventuelle restauration. Cette subtile problématique était illustrée par des exemples très précis, montrant notamment le rôle déterminant des paysages urbains romains dans la formation des architectes français, et le rôle non moins important de ces derniers dans la diffusion de modèles inspirés de ces ruines, ou plutôt des monuments qu'on reconstruisait sur le papier et parfois dans la réalité à partir de ces ruines.

vendredi 24 novembre 2017

"Relever l'héritage III. L'Invention du patrimoine après la Révolution"

Le jeudi 23 novembre, on a pu écouter à la Cité de l'architecture, une conférence de Fabienne Chevallier intitulée "L'Invention du patrimoine après la Révolution". Plus classique dans son approche que la première conférence donnée par cette historienne dans le même cadre deux semaines plus tôt, cette leçon était consacrée aux monuments vandalisés, abandonnés, ruinés puis exaltés et parfois restaurés pendant le siècle qui a suivi la Révolution. Il y a, sans surprise, été question d'Hugo, de Mérimée, de Boeswillwald, de Caristie, de Duban, de Viollet-le-Duc et de Lassus, du cloître de Moissac, de la Sainte-Chapelle, du palais synodal de Sens et du musée de Sculpture comparée...

Viollet-le-Duc, Projet de restauration de la salle synodale de la cathédrale de Sens, 1851.

samedi 18 novembre 2017

Le Palais du peuple de Belgrade


A voir en cliquant sur le lien ci-dessous, un documentaire sur le colossal Palais du peuple, construit à Belgrade pendant les années 1950 pour incarner la fédération de Yougoslavie en recourant à l'architecture moderne :

https://www.arte.tv/fr/videos/058344-002-A/des-palais-pour-le-peuple/

vendredi 10 novembre 2017

La malédiction des Halles

"Canopée" des Halles, achevée en 2016, Patrick Berger architecte.

A écouter en cliquant sur le lien ci-dessous, une émission consacrée à la "malédiction des Halles", quartier central de Paris et immense centre commercial imbriqué dans un des plus gros pôle de transports en commun de l'agglomération-capitale. En compagnie, notamment, de Françoise Fromonot, on revient sur l'histoire du quartier, de la destruction des Halles de Baltard à la reconstruction par Patrick Berger. On suit ainsi les affres d'un projet pris entre les exigences contradictoires de la RATP, qui voulait faciliter la circulation vers les niveaux souterrains de la gare, et celles d'Unibail, concessionnaire du site naturellement intéressé à ce que tous les visiteurs perdent un maximum de temps dans le labyrinthe des couloirs environnés de boutiques... 

 https://www.franceculture.fr/emissions/le-genie-des-lieux/les-halles-une-malediction-parisienne

"Relever l'héritage II. Des cathédrales à reconstruire"

Cathédrale Sainte-Croix d'Orléans, reconstruite après les Guerres de religion dans un style inspiré du gothique flamboyant, jusque dans la façade du dix-huitième siècle. 
Enseignant à l'Université de Cergy-Pontoise, Mathieu Lours a donné, le 9 novembre, le deuxième des douze cours publics de l'école de Chaillot pour la session 2017-2018. Intitulé "Des cathédrales à reconstruire, entre idéalité et desseins temporels (seizième-dix-neuvième siècles)", ce cours s'est avéré des plus stimulants.

Après une introduction justifiant le choix des cathédrales comme sujet d'étude des processus de reconstruction, M. Lours a expliqué que de nombreuses cathédrales avaient été totalement ou partiellement détruites à partir de 1562, par des protestants les considérant comme des symboles des dérives "papistes" (à Rouen, Meaux et surtout dans les régions protestantes du Languedoc). Il a ensuite procédé à une revue de cas de reconstructions, après l'édit de Nantes, des cathédrales détruites pendant les Guerres de religion, Il a souligné que, malgré quelques similitudes, il s'agissait presque à chaque fois de cas d'espèce allant d'une reconstruction à l'identique (Valence) à un abandon complet des ruines (Maillezais) en passant par des reconstitutions archéologiques (Die) ou archaïsantes (Orléans), sans oublier un certain nombre de modernisations stylistiques (Montauban) ou plus liturgiques (Orange). Dans tous les cas, M. Lours a noté la dimension essentiellement fonctionnelle de la démarche des reconstructeurs et leur tendance bien française à établir au sein d'un édifice une véritable unité de style.

Dans un deuxième temps, et non sans multiplier les comparaisons avec le seizième siècle, M. Lours s'est penché sur la période révolutionnaire. Il a souligné qu'on avait très peu d'images de destruction des cathédrales et a insisté sur le fait que le vandalisme n'avait pas pris, pendant la période révolutionnaire, une dimension aussi systématique que pendant les Guerres de religion. On a surtout, d'après lui, après 1793, utilisé des cathédrales comme carrières de pierre, ou on les a laissées tomber en ruines, à Cambrai, Arras ou Avranches notamment. On a d'autre part, au dix-neuvième siècle, achevé la construction de certaines cathédrales. Et on a parfois détruit certaines de leurs parties intactes avant de les rétablir différemment, dans le but de favoriser la fameuse unité de style qui tendait de plus en plus à s'imposer. 

Au vingtième siècle, enfin, après avoir songé à une "patrimonialisation des ruines", on a finalement reconstruit la cathédrale de Reims (après 1918) et celle de Saint-Dié-des-Vosges (après 1945), en redonnant globalement à ces édifices, dans les deux cas, leur apparence d'avant-guerre.

vendredi 3 novembre 2017

"Relever l'héritage I. Vénération monumentale ou nouvelles cohésions collectives ?"

Paroisse Saint-Germain-l'Auxerrois, estampe, vers 1645.

La douzième cycle de cours publics de l'école de Chaillot a commencé le jeudi 2 novembre. Cette session de douze cours qui s'annonce passionnante est cette année consacrée au thème "Relever l'héritage après les ruptures de l'histoire", ce qui complète assez bien l'exposition en trois volets des années 2014-2015 à la Cité de l'architecture "Un bâtiment, combien de vies ?".

Ci-dessous un lien vers le site de la Cité de l'architecture et vers la brochure présentant l'ensemble des douze cours (pour l'ensemble desquels on peut apparemment toujours s'inscrire) :

https://www.citedelarchitecture.fr/fr/cycles/cours-public-dhistoire-actualite-de-larchitecture

https://www.citedelarchitecture.fr/sites/default/files/documents/2017-10/bochure_programme_cp_2017-2018_0.pdf

Le premier cours était donné par Fabienne Chevallier. Il a pris la forme d'une très roborative présentation des monuments historiques comme objets de vénération et instruments de cohésion sociale. Après une brève introduction théorique sur ces deux notions, F. Chevallier a présenté les sept études de cas suivantes : 

1. L'Hôtel-Dieu de Paris, victime de nombreux incendies mais inlassablement reconstruit sur place et selon des plans semblables pendant le dix-huitième et le dix-neuvième siècles, en raison d'une "continuité paresseuse" et à cause de la notion de charité chrétienne associée à la proximité de Notre-Dame. 
2. Le développement volontariste d'une nouvelle capitale pour le grand-duché de Finlande passé de la tutelle suédoise à celle de l'empire russe en 1809, ce qui s'est traduit par la construction à Helsinki d'édifices néoclassiques sobrement décorés et de nos jours considérés comme des monuments de l'identité finlandaise. 
3. La tour Saint-Jacques et l'église Saint-Germain-l'Auxerrois, réinventées comme monuments médiévaux au milieu du dix-neuvième siècle, en pleine période néogothique. 
4. La cathédrale du Sang versé construite à Saint-Pétersbourg à partir de 1883 en hommage au Tsar Alexandre II.et en hommage, aussi, à l'architecture traditionnelle du Moyen Âge russe, en rupture avec le style néoclassique promu à Helsinki au début du siècle. 
5. La reconstruction d'Arras après la Première Guerre mondiale, entamée avec beaucoup d'intelligence selon F. Chevallier par l'architecte Pierre Paquet et poursuivie, jusque dans les années 1970-1990 par Pierre Rousse. 
6. La reconstruction du Havre sous la direction d'Auguste Perret après la Deuxième Guerre mondiale, beaucoup plus problématique quoique non dénuée de qualités selon F. Chevallier. 
7. Enfin, la réutilisation après la chute du Rideau de fer, par un parlement démocratique, de l'immense palais éclectique construit à Bucarest pendant la dictature de Ceausescu. 

https://www.citedelarchitecture.fr/fr/evenement/relever-lheritage-veneration-monumentale-ou-nouvelles-cohesions-collectives

mardi 24 octobre 2017

Gottfried Salzmann à la Galerie Arcturus

"De l'hélico" II, 2017, aquarelle sur papier, 73 x 54 cm.

On peut voir à la Galerie Arcturus, à Paris, des œuvres de l'Autrichien Gottfried Salzamann, né en 1943. L'essentiel de son travail est consacré à des ensembles d'architecture ou à des paysages urbains, montrés sous des angles inhabituels et souvent inspirés de photographies retravaillées. 

"La Cathédrale", 2014, aquarelle sur papier, 50 x 75 cm.

mardi 17 octobre 2017

Anne et Patrick Poirier à la Maison européenne de la photo

Anne et Patrick Poirier, "Roma, memoria mundi", 1988. 
La Maison de la photo présente jusqu'au 29 octobre une rétrospective de cinquante ans de travail d'Anne et Patrick Poirier. Ces deux artistes constituent depuis un demi-siècle un couple et un binôme créatif. Ils se sont beaucoup intéressés à l'architecture et à l'archéologie, retouchant des images de ruines et allant même jusqu'à inventer des sites archéologiques. On leur doit même quelques faux rapports de fouilles. Tout leur travail témoigne d'un intérêt constant pour la relation entre histoire et mémoire, notamment à travers les monuments.

Anne et Patrick Poirier, "Ostia antica", 1970.

On peut aussi voir à la MEP des photographies du Chinois Liu Bolin qui, pour sa part, se fond comme un caméléon dans les paysages, surtout urbains, de la Chine contemporaine. 

Liu Bolin, "Hide in the city", 2006. 

lundi 9 octobre 2017

Histoire urbaine de la Gaule

Vue du site de Bibracte.
A écouter en cliquant sur le lien ci-dessous, une émission sur Bibracte, site d'une des premières agglomérations du nord de la France, à découvrir en compagnie des archéologues actuellement chargés des fouilles : 

https://www.franceculture.fr/emissions/carbone-14-le-magazine-de-larcheologie/lhistoire-sest-arretee-bibracte

mercredi 4 octobre 2017

La bibliothèque de Caen par Rem Koolhaas

Rem Koolhaas, Bibliothèque Alexis de Tocqueville, Caen.
A découvrir en cliquant sur le lien ci-dessous, une demie-heure d'émission consacrée à la bibliothèque de Caen, construite sur des plans de Rem Koolhaas (né en 1944, Prix Pritzker en 2000) et inaugurée en 2017. Réalisée sans le concours de l'architecte néerlandais, l'émission tourne surtout autour du programme et des usages d'une bibliothèque à l'ère du numérique. 

https://www.franceculture.fr/emissions/le-genie-des-lieux/larchitecte-la-bibliotheque-et-le-21eme-siecle-rem-koolhaas-caen

mardi 3 octobre 2017

Une villa romaine en Bretagne

Vestiges des thermes de la villa de Langrolay-sur-Rance.
Des archéologues travaillant en Bretagne ont récemment retrouvé, sur les bords de la Rance, les vestiges d'une très grande villa gallo-romaine. Cette villa est à découvrir, en compagnie des archéologues qui l'ont mise à jour, en cliquant sur le lien ci-dessous renvoyant à une émission qui évoque en particulier le décor des thermes de la villa. 

https://www.franceculture.fr/emissions/carbone-14-le-magazine-de-larcheologie/villegiature-dexception-langrolay-sur-rance


lundi 2 octobre 2017

La Cité-jardin de Suresnes

Plan schématique de la Cité-jardin initialement prévue.
Le musée d'histoire urbaine et sociale de Suresnes organise régulièrement des visites de la cité-jardin de la ville.

http://webmuseo.com/ws/musee-suresnes/app/report/index.html

Presque enclavée dans le territoire des communes voisines de Saint-Cloud et Rueil-Malmaison, cette cité a été voulue par Henri Sellier (1883-1943), maire de Suresnes de 1919 à 1941 et grand promoteur des Habitations bon marché. La construction a commencé en 1921 et s'est achevée pendant les années 1950. L'urbanisme et l'architecture de cet ensemble s'avèrent très intéressants, même s'ils ont été profondément dénaturés par différentes évolutions telles que l'équipement des habitants en automobiles qui a conduit à installer partout des parkings. 

Une des rues de la Cité-jardin en 2017.
Assez disparate en raison de l'étendue de sa construction sur une longue période, la Cité a par ailleurs longtemps pâtit d'un sous-investissement dans l'entretien, chronique dans le logement social en France. L'ensemble conçu par Sellier ne présente donc pas de nos jours, et n'a d'ailleurs jamais vraiment présenté, la belle unité prévue dans le projet originel. Mais la visite de ce site mérite cependant le détour. Elle s'accompagne de celle d'un appartement-témoin, reconstitué dans le goût des années 1930 par l'équipe du du musée de Suresnes et visible depuis 2016.

Place de la Société des Nations, Cité-jardin de Suresnes, probablement vers 1930.

mercredi 27 septembre 2017

La Villette


A écouter ci-dessous, une demie-heure d'émission sur le parc de la Villette, marqué par la conception de Bernard Tschumi et par les constructions de Christian de Portzamparc et, plus récemment, de Jean Nouvel. Une émission en musique, au son des années 1980, et au plus près des usagers du parc, le tout avec les commentaires, notamment, du critique et historien Pierre Chabard. 

mardi 26 septembre 2017

Éloge des HBM

HBM de la Porte d'Orléans.
A écouter en cliquant sur le lien ci-dessous une émission consacrée aux Habitations bon marché construites tout autour de Paris pendant l'entre-deux guerres. Emission qui se déroule en compagnie d'une concierge, d'habitants et de la critique d'architecture Marie-Jeanne Dumont, et dont il ressort qu'il fait plutôt bon vivre dans les HBM. L'ensemble s'avère intéressant, même si on aurait aimé en savoir un peu plus sur ceux qui ont construit ces immeubles.

https://www.franceculture.fr/emissions/le-genie-des-lieux/les-habitations-bon-marche-les-premiers-hlm-paris

lundi 25 septembre 2017

L'art d'éblouir au château de Versailles


Il était naturellement impossible de faire le tour de l'histoire du château de Versailles en une demie-heure... L'émission Le Génie des lieux a intelligemment contourné la difficulté en se focalisant surtout sur "l'art d'éblouir" depuis toujours déployé sur le site et en ses murs, art qui persiste en pleine époque du tourisme de masse. 

https://www.franceculture.fr/emissions/le-genie-des-lieux/versailles-ou-lart-deblouir-de-la-noblesse-aux-touristes

Le siège du PCF à Paris


Alors que le Parti socialiste est obligé d'abandonner ses locaux de la rue de Solférino, le Parti communiste demeure, pour sa part, installé dans ses locaux de la place du Colonel Fabien, à Paris. L'émission Le Génie des lieux s'est penchée récemment sur la construction en 1965-1971 de ce bâtiment dû à Oscar Niemeyer (1907-2012), en compagnie de Paul Chemetov, à l'époque collaborateur du grand architecte brésilien. 

https://www.franceculture.fr/emissions/le-genie-des-lieux/la-maison-du-parti-communiste-francais-le-beton-et-la-courbe

Eugène Belville au musée d'Orsay

Eugène Belville, Panneau mural avec banquette (vers 1896-1904), Musée d'Orsay.
Le musée d'Orsay propose en ce moment une exposition-dossier consacrée à Eugène Belville (1863-1931). Méconnu, Belville a cependant joué un rôle important, en tant que directeur de la revue L'Art décoratif et en tant que directeur, après la Première Guerre mondiale, de l'Ecole des arts appliqués à l'industrie. Les éléments de mobilier qu'il a dessinés sont cependant, comme le reconnaît d'ailleurs le titre de cette petite exposition, très "sages", sagement Art nouveau, puis sagement Art déco... 

jeudi 21 septembre 2017

"Le monstre sur la colline"


A écouter en cliquant sur le lien ci-dessous, une émission de la série "Le Génie des lieux" consacrée à la Défense, dédale de béton, de verre et d'acier inéluctablement voué à l'obsolescence d'après le critique Pierre Chabard. 

https://www.franceculture.fr/emissions/le-genie-des-lieux/le-quartier-daffaires-de-la-defense-monstre-sur-la-colline

vendredi 15 septembre 2017

Frank Lloyd Wright


A écouter en cliquant sur le lien ci-dessous, une biographie de Frank Lloyd Wright (1867-1959) récemment diffusée sur France Culture. On y entend la voix de l'architecte américain, génial et caractériel, sans que l'émission parvienne ni ne prétende éclaircir toutes les zones d'ombres d'une carrière très longue. 

https://www.franceculture.fr/emissions/une-vie-une-oeuvre/frank-lloyd-wright-1867-1959-architecte-du-paysage-americain

dimanche 27 août 2017

La collection Ise et le mobilier chinois au musée Guimet


Jusqu'au 4 septembre, on peut voir au musée Guimet la collection Ise qui couvre toute l'histoire de la porcelaine chinoise à travers des pièces soigneusement sélectionnées.

http://www.guimet.fr/fr/expositions/expositions-a-venir/porcelaine-chefs-d-oeuvre-de-la-collection-ise

Intérieur de l'hôtel d'Heidelbach, René Sergent architecte, 1913.
Cette exposition ne se tient pas dans le bâtiment principal du musée Guimet mais dans le proche hôtel d'Heidelbach construit à la veille de la Première Guerre mondiale par l'architecte René Sergent (1865-1927). Intégré au musée Guimet depuis l'été 2017, ce bâtiment très bien restauré présente aussi une exposition permanente consacrée à la cérémonie du thé en Chine et au Japon ainsi qu'un très bel ensemble de mobilier chinois. 

http://www.guimet.fr/fr/pantheon-bhouddique/histoire-des-galeries-du-pantheon-bouddhique

FN pavillonnaire ?

Lotissement pavillonnaire à Saint-Herblain (Loire-Atlantique)

Un article récemment publié dans Le Monde soulignait les progrès du FN dans les zones pavillonnaires périurbaines. Quelques semaines plus tard, sur France Culture, La Suite dans les idées prenait le contre-pied de cet article à partir d'une étude de Violaine Girard sur les communes situées à la limite de la banlieue lyonnaise. Sa recherche porte plus sur la sociologie de ces zones et sur l'impact qu'elle peut avoir sur les engagements politiques, mais elle n'est pas dépourvue de références à la matérialité "pavillonnaire" de cette France périurbaine, évoquant notamment les choix faits par les maires dans le domaine de l'urbanisme et de l'architecture.

http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/05/02/dans-les-zones-pavillonnaires-beaucoup-comptent-sur-marine-le-pen-pour-remettre-de-l-ordre_5120678_4854003.html

https://www.franceculture.fr/emissions/la-suite-dans-les-idees/le-fn-pavillonnaire-est-il-vraiment-si-populaire

samedi 26 août 2017

"Beau comme l'Antique" à la Garenne Lemot

Le domaine de la Garenne Lemot est situé dans la vallée de la Sèvre nantaise, à la limite des départements de la Loire-Atlantique et de la Vendée. On peut y voir jusqu'au ... une exposition intitulée "Beau comme l'Antique". A partir d’œuvres du musée Dobrée de Nantes, il s'agit de retracer, de la Renaissance à notre époque, l'influence de l'Antiquité dans différents domaines artistiques. Bien conçue, cette exposition ambitionne surtout de faire comprendre au grand public l'importance de l'Antiquité comme référence artistique majeure. Malgré son ampleur assez modeste, elle atteint parfaitement son but car elle se déroule dans un lieu qui prouve à une échelle beaucoup plus grande à quel point l'Antiquité a été influente.

En effet, le site de la Garenne Lemot a été acquis par François-Frédéric Lemot (1771-1827), sculpteur prisé de Napoléon après avoir obtenu le prix de Rome de sculpture en 1790. Ce site a été transformé par Lemot avec l'aide de l'architecte nantais Mathurin Crucy (1749-1826) en une villa italianisante inspirée de l'architecture italienne et, directement et indirectement donc, de l'architecture romaine. Le parc est quant à lui orné de nombreuses sculptures et "fabriques". L'ensemble donne au domaine de la Garenne Lemot des airs de petit Tivoli ou de de désert de Retz. On peut aussi voir, aux abords immédiats du domaine, le château médiéval de Clisson et par ailleurs constater que l'architecture de la Garenne Lemot a essaimé dans l'ensemble de la ville où abondent, dans les édifices publics et privés, les références à Rome et à l'Italie. 

https://grand-patrimoine.loire-atlantique.fr/jcms/les-sites-a-visiter/domaine-de-la-garenne-lemot-a-getigne-clisson/actualites-fr-p2_205921

https://grand-patrimoine.loire-atlantique.fr/jcms/l-agenda/les-expositions/2017-beau-comme-l-antique/exposition-beau-comme-l-antique-fr-p2_305061

vendredi 11 août 2017

Hyper-lieux ?

Le point commun entre la Zone à défendre de Notre-Dame-des-Landes, Times Square et Venise ? Ce sont d'après le géographe Michel Lussault, invité à en expliquer le concept dans l'émission La Suite dans les idées, des "hyper-lieux", c'est-à-dire des lieux incarnant un nouveau "régime de spatialité", marqués par une véritable "hyper-scalarité" et éventuellement propices à la "policité". A écouter en cliquant sur le lien ci-dessous, ne serait-ce que pour se convaincre que la géographie peut abondamment contribuer à la créativité lexicale dans le domaine des sciences humaines : 



jeudi 10 août 2017

L'architecte, portraits et clichés

En tant que lecteur de revues et visiteurs d'expositions d'architecture, on peut parfois être étonné, et souvent séduit, d'avoir à faire à un déploiement de théories extraordinairement sophistiquées, comme s'il était impossible de concevoir ou de comprendre un bâtiment sans maîtriser la french theory sur le bout des doigts. C'est notamment le cas de presque toutes les expositions consacrées par la Cité de l'architecture ou par le Pavillon de l'Arsenal à des œuvres contemporaines.  Mais ce n'est pas du tout l'impression qui se dégage de la grande exposition patrimoniale de l'été de la Cité, consacrée aux représentations de l'architecte à travers l'histoire.


Le parcours de cette exposition est surtout centré sur la France, il est essentiellement chronologique au début puis de plus en plus thématique et fait une large place à la culture populaire pour ce qui concerne l'époque contemporaine notamment. Une seule salle est consacrée à de rapides références aux architectes de l'Antiquité et du Moyen Âge. Ensuite, de la Renaissance à la fin du dix-neuvième siècle, les portraits d'architectes permettent de bien comprendre comment l'architecte se distingue progressivement du maître maçon, comment il se fait, souvent, théoricien en même temps que maître d’œuvre. Le vingtième siècle est traité de manière beaucoup plus anecdotique : dans des salles ornées de citations du philosophe Alain mais aussi de Michel Galabru, on peut par exemple voir une collection des pipes et lunettes de Le Corbusier, avant d'enchaîner sur de petits espaces consacrés à  l'architecte sur les timbres et sur les billets de banque, l'architecte à la une de la presse, en bande dessinée et au cinéma. Jacques Tati est évoqué, mais pas pour sa vision de l'architecture dans Mon Oncle ou Playtime, il l'est uniquement à travers une affiche des Vacances de Monsieur Hulot (1953), parce qu'il se serait, pour le personnage principal de ce film, inspiré de son voisin architecte (voisin dont le cartel de l'affiche nous précise inutilement qu'il était, voisin qui était le grand-père de l'actuel ministre de l'écologie). Quant à l’œuvre la plus citée dans la section cinéma et même dans l'ensemble de l'exposition, il s'agit d'Astérix et Obélix : mission Cléopâtre (2002), comédie d'Alain Chabat de 2002 dans laquelle Jamel Debouzze et Gérard Darmon incarnent Numérobis et Amonbofis, deux architectes au service de Cléopâtre ; une comédie couronnée de succès mais qui accumule, sur les architectes, les clichés les plus éculés. Ce qui était certes le but de l'exposition, même si l'on aurait peut-être préféré un peu plus de portraits et un peu moins de clichés. 

https://www.citedelarchitecture.fr/fr/exposition/larchitecte-portraits-et-cliches

mardi 8 août 2017

La Seine en photos

On peut voir jusqu'au 30 novembre 2017, au domaine de Madame Élisabeth, à Versailles, une exposition de 35 photos de la Seine, prises dans les départements des Hauts-de-Seine et des Yvelines. Cette exposition a été organisée "en étroite collaboration" par les deux départements, dans le but de montrer que la Seine est un atout exceptionnel : lieu d'habitation (les péniches), site de villégiature et de loisirs (notamment les îles non habitables), plateforme logistique (le port de Gennevilliers), la vallée de la Seine est très densément peuplée et aussi chargée d'histoire. La Seine sert par ailleurs de "trait d'union" entre le département des Yvelines et celui des Hauts-de-Seine, constituant entre eux un "capital commun" s'ajoutant à "nos complémentarités" selon un éditorial du président du conseil départemental des Yvelines Pierre Bédier (éditorial accompagnant les photos et lisible en cliquant sur le lien ci-dessous qui renvoie au dossier de presse de la manifestation). On sent bien que si les départements d'Île-de-France n'avaient pas été créés de toute pièce en 1964-1968, en fonction de critères politiques autant que géographiques ou historiques, les concepteurs de l'exposition n'auraient pas hésité à évoquer un lien immémorial entre les Yvelines et les Hauts-de-Seine. En fait, dans le cadre des redécoupages administratifs qui touchent l'ensemble du pays après avoir commencé en Île-de-France avec le projet du Grand Paris (fusion de communes, division par deux du nombre de cantons, intercommunalités obligatoires, diminution du nombre de régions, etc.), les deux départements se sont engagés dans une fusion à marche forcée, certes unis par la Seine mais surtout par une sociologie assez comparable : en 2015, les Hauts-de-Seine et les Yvelines se classaient en deuxième et troisième position (derrière Paris) au palmarès des départements les plus riches (en terme de revenus déclarés par foyer à l'administration fiscale), alors que la Seine-Saint-Denis est classée quatre-vingt-douzième sur 101 départements... Seine-Saint-Denis avec laquelle la Seine pourrait constituer un "trait d'union" tout aussi pertinent pour les Hauts-de-Seine, comme d'ailleurs avec n'importe lequel des sept autres départements d'Île-de-France que la Seine traverse tous plus ou moins.

 

Même si le prétexte est donc loin d'être convaincant, on ne peut que recommander cette exposition, qui fournira l'occasion à ceux qui ne le connaissent pas de visiter le parc du domaine de Madame Élisabeth, "notre beau parc du Domaine" comme l'écrit Pierre Bédier, où Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI, "vécut des journées heureuses" avant que la Révolution mette "fin à son bonheur" (cf. le dossier de presse ci-dessous). On pourra aussi en profiter pour lire ou relire à l'ombre des grands arbres du parc le dernier livre d'Aurélien Bellanger, justement intitulé Le Grand Paris, dans lequel l'auteur imagine une fusion-absorption des Hauts-de-Seine par la Seine-Saint-Denis... 

http://www.epi78-92.fr/fileadmin/user_upload/Presse/DP_expo_Seine7892.pdf

http://www.journaldunet.com/economie/impots/classement/departements/revenu-fiscal 

http://histoiredelarchitecture.blogspot.fr/2017/01/le-grand-paris-daurelien-bellanger.html

vendredi 28 juillet 2017

Criticat #19

Le dix-neuvième numéro de la revue Criticat vient de sortir. A l'exception d'un court article sur la ville de Yangon (en Birmanie), ce numéro est entièrement consacré à une critique de l'idée d'innovation qui serait dominante en architecture depuis le mouvement moderne. On commence avec un long et très bon article de Françoise Fromonot sur la récente réhabilitation de l'immense entrepôt Macdonald dans le nord-est de Paris : l'auteur reconstitue l'histoire de ce projet, symptomatique des écueils de la politique urbaine et architecturale de la municipalité de Paris. La juriste Stéphanie Sonnette passe ensuite en revue les éléments de la novlangue technophile et anglicisée des architectes, faite de politiquement correct écologique et d'exaltation de la participation. On peut aussi lire le texte d'une conférence de David Edgerton sur la nécessité de relativiser l'idée d'innovation dans l'histoire des technologies. Valéry Didelon se montre lui aussi sceptique sur l'intérêt des innovations dans le domaine de l'architecture : l'évolution constante des normes aurait surtout pour objectif de stimuler le marché de la rénovation, elle soumettrait les architectes aux grandes entreprises du BTP et briderait, en fait, toute véritable innovation. Comme à son habitude, la revue publie une anthologie de courts textes sur le thème principal du numéro en cours : on constate que, depuis les années 1970, de nombreux critiques et professeurs ont tenté de tenir un juste milieu entre les modernes favorables à l'innovation technologique et les post-modernes refusant l'idée de progrès en architecture. Dans une interview accordée à la revue, Robert Maxwell (né en 1922) explique lui aussi que l'architecture est plus proche d'un art que d'une science qui permettrait des progrès par accumulation de connaissances. Le dessinateur et architecte Etienne Martin porte quant à lui un regard un peu désenchanté sur les "Lods", logements construits par Marcel Lods à Rouen, devenus localement une icône du modernisme mais irrémédiablement condamnés à la destruction compte tenu d'un système constructif incompatible avec les normes modernes de sécurité...

On peut considérer, avec le recul, que les post-modernes n'étaient pas moins naïfs que les modernes, et qu'il est par ailleurs vain de chercher à tenir l'équilibre entre ces deux tendances. Mais on ne peut que saluer la volonté de prendre des distances avec le mantra faisant de l'innovation la valeur essentielle de tout projet architectural : Criticat n'a jamais aussi bien porté son nom !

vendredi 21 juillet 2017

L'architecture japonaise à Paris au Pavillon de l'Arsenal

Le Pavillon de l'Arsenal présente jusqu'au 24 septembre une exposition consacrée à l'architecture japonaise à Paris. Contrairement à ce que pourrait laisser penser l'affiche qui évoque la période "1867-2017", on commence véritablement le parcours avec les élèves japonais de Le Corbusier pendant les années 1930, notamment Junzô Sakakura (1901-1969), auteur du pavillon japonais de l'exposition internationale de Paris de 1937 (architecte auquel la Maison de la culture du Japon a récemment consacré une exposition). Après l'intermède de la guerre, essentiellement marqué du point de vue des relations architecturales franco-japonaises par le séjour au Japon de Charlotte Perriand, les Japonais se font discrets à Paris, revenant timidement, pendant les années 1950, dans le cadre de projets menés à Paris par l'Unesco. C'est pendant les années 1960, et surtout pendant les années 1970 et 1980 qu'on les voit participer en grand nombre aux concours pour les projets tels que le Centre Pompidou, l'Opéra Bastille ou la BNF. Dans un premier temps, ils  repartent le plus souvent bredouilles, mais forts du soutien du grand amateur du Japon qu'était Jacques Chirac, alors maire de Paris, et par ailleurs soutenus par quelques grands mécènes comme François Pinault, les architectes japonais parviennent à s'imposer, travaillant désormais aussi bien pour des commandes institutionnelles, du logement social ou des maîtres d'ouvrage privés. Ils imposent avec audace, dans leurs constructions, un mélange de rigueur, d'attention au contexte et de souci du détail. Présente depuis près d'un siècle à Paris, de plus en plus visible, l'architecture japonaise méritait bien une exposition. Celle-ci est dans l'ensemble conforme à ce que produit habituellement le Pavillon de l'Arsenal (notons cependant qu'il vaut mieux éviter de visiter les lieux quand des groupes d'enfants s'adonnent très bruyamment au sport sur un mur d'escalade qu'on a eu l'idée saugrenue d'installer en plein milieu du Pavillon de l'Arsenal). 



vendredi 7 juillet 2017

Le Baroque des Lumières à Paris

Le Petit Palais présente jusqu'au 16 juillet une exposition intitulée Le Baroque des Lumières. Chefs d’œuvre des  églises parisiennes au dix-huitième siècle. Cette exposition présente de manière complète, et en suivant globalement la chronologie, les principaux tableaux et décors réalisés pour les églises parisiennes. Elle le fait très sagement, sans se demander ce qui fait la spécificité de la peinture religieuse à l'époque, sans vraiment justifier le terme de "baroque" et sans non plus confronter ce baroque aux théories des Lumières. L'analyse des tableaux est très précise, mais, arrivé à la fin de l'exposition, on manque donc un peu d'une synthèse d'ensemble. 



 
 

jeudi 15 juin 2017

Junzô Sakakura à la Maison de la culture du Japon


On peut voir jusqu'au 8 juillet 2017, à la Maison de la culture du Japon, une exposition monographique consacrée à l'architecte Junzô Sakakura, né en 1901 et mort en 1969. Initialement formé à l'histoire de l'art au Japon, J. Sakakura a travaillé pendant près de dix ans en France, tout au long des années 1930, au sein de l'atelier de Le Corbusier dont il a été l'un des premiers élèves japonais. On lui doit notamment le pavillon japonais de l'exposition des arts et des techniques de Paris en 1937, pavillon qui lui a valu d'être primé par un jury présidé par Auguste Perret. De retour au Japon à la veille de la guerre (mais alors que celle-ci avait pratiquement déjà commencé en Orient), Sakakura a organisé dans son pays une grande exposition consacrée à Léonard de Vinci, qui s'est tenue en plein milieu du conflit. Et il a aussi, à la même période, collaboré avec Charlotte Perriand à la conception d'une exposition sur l'essence de l'art japonais. Par la suite, il a beaucoup construit au Japon : des mairies, des centres commerciaux, des gares et des péages d'autoroutes ainsi que des villas et, surtout, deux des plus importants musées du Japon de l'époque. Il a donc profondément marqué de son empreinte l'histoire de l'architecture japonaise, par sa pratique mélangeant principes modernistes, pragmatisme et références à l'histoire de l'architecture et des techniques constructives ancestrales du Japon. L'exposition suit sagement la chronologie de la carrière de Sakakura, en insistant, probablement à juste titre, sur l'humanisme de sa démarche. Mais elle passe quand même très vite sur la longue période de la guerre : on apprend ainsi juste en passant que Sakakura avait apparemment accepté de livrer les plans d'une cité-modèle qui devait être construite dans la Mandchourie occupée par les troupes impériales... 

http://www.mcjp.fr/fr/la-mcjp/actualites/junzo-sakakura--une-architecture-pour-lhomme

dimanche 28 mai 2017

« Jardins » au Grand Palais

Jusqu'au 24 juillet, on peut voir au Grand Palais une exposition intitulée « Jardins ». Ce titre très sobre n'est pas le signe d'une prétention à l'exhaustivité. C'est plutôt à un parcours assez subjectif et très bien conçu que le visiteur est invité : quoique très copieux, ce parcours alterne intelligemment les photos, les tableaux et quelques extraits de films, sans trop se préoccuper de chronologie et en nous épargnant les approches trop théoriques. Les nombreuses salles ne donnent à aucun moment l'impression de ne servir que de prétexte à la publication d'un savant catalogue, laissant à chaque spectateur la possibilité d'opérer des rapprochements entre les œuvres en fonction de ses connaissances préalables.

http://www.grandpalais.fr/fr/evenement/jardins

jeudi 25 mai 2017

« Paris Haussmann » au Pavillon de l'Arsenal

Le Pavillon de l'Arsenal présente, jusqu'au 4 juin, une exposition intitulée « Paris Haussmann ». Il y est question de l'urbanisme haussmannien au sens large, de 1850 à la Première Guerre mondiale. L'architecture et l'urbanisme de l'époque sont passés au crible de critères variés (densité de population, normes écologiques, pourcentage de pièces directement éclairées ou naturellement ventilées, etc.). Très clairement exposé sous la forme de graphiques et de statistiques, le bilan plaide incontestablement en faveur de celui qui passe encore souvent pour un affairiste sans scrupule entièrement voué à assouvir les préoccupations sécuritaires de Napoléon III : homogène mais très divers, extrêmement dense tout en restant vivable, qu'on peut parcourir à pied comme en transports en commun grâce à une intelligente hiérarchisation du réseau des voies, le Paris d'Haussmann a très bien vieilli, constituant d'après les commissaires de l'exposition un modèle de ville résiliente.

http://www.pavillon-arsenal.com/fr/expositions/10574-paris-haussmann.html




mardi 16 mai 2017

"Le Grand Paris" au musée de Suresnes

Jusqu'au 28 mai, on peut voir au musée d'histoire urbaine et sociale de Suresnes, une exposition consacrée à l'histoire du Grand Paris. Grâce à elle, on découvre comment l'idée de Grand Paris a lentement émergé depuis le début du vingtième siècle pour faire face aux problèmes posés par la gestion d'une agglomération très densément peuplée :

http://webmuseo.com/ws/musee-suresnes/app/report/actualites.html

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samedi 22 avril 2017

"Horizons"


On peut voir à la galerie Polka, à Paris, jusqu'au 6 mai, une exposition de photographies de paysages de Sze Tsung Nicolas Leong (né en 1970). Ces photographies appartiennent à une série intitulée Horizons. Il y est question des lignes d'horizons qui barrent ou ouvrent les paysages naturels mais aussi urbains. 

Sze Tsung Nicolas, Dubaï (Emirats arabes unis), 2007

mercredi 29 mars 2017

"Peindre la banlieue"

Jusqu'au 10 avril, on peut voir à l'atelier Grognard de Rueil-Malmaison, une exposition intitulée Peindre la banlieue de Corot à Vlaminck, 1850-1950. Cette exposition destinée à un large public aborde la banlieue de manière thématique : la nature, les fleuves, les infrastructures, les activités traditionnelles et les nouvelles industries ainsi que les loisirs. Les concepteurs de l'exposition sont peut-être passés trop rapidement sur la notion de banlieue, qui joue pourtant un rôle tout à fait spécifique dans l'agglomération parisienne : bien qu'on voie sur de nombreux tableaux le Mont-Valérien, le rôle des fortifications de Paris dans la constitution de la banlieue n'est ainsi pas vraiment mentionné... Il est en fait plutôt question d'évoquer, grâce aux tableaux, les paysages de la banlieue. Il s'agit cependant d'un bel effort concernant une petite institution. 

http://www.villederueil.fr/actualit%C3%A9s/th%C3%A8mes/culture-tourisme/peindre-la-banlieue



lundi 27 février 2017

"Mutations urbaines"

La Cité des sciences de la Villette présente, jusqu'au 5 mars, une exposition intitulée "Mutations urbaines". Il s'agit de présenter au grand public les problématiques posées par l'urbanisation et les solutions conçues de par le monde pour y faire face. Il y est question d'énergie et d'écologie, de transports, de classes sociales, de criminalité et de vidéosurveillance, d'industrie et d'agriculture, mais aussi d'urbanisme et d'architecture ainsi que de mobilier urbain. L'exposition s'appuie sur quelques maquettes, sur un film et sur de nombreuses animations numériques. L'ensemble constitue un bon moyen d'aborder certains thèmes qui font régulièrement l'actualité. 

http://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/expos-temporaires/mutations-urbaines-la-ville-est-a-nous/

mardi 21 février 2017

Criticat #18

Le numéro de l'automne 2016 de la revue Criticat est récemment sorti. Il contient un long article de l'urbaniste Marie Jorio sur la Défense, en particulier le quartier des Groues à Nanterre. M. Jorio montre très bien les rivalités entre le conseil municipal de Nanterre, les communes voisines des Hauts-de-Seine, l'EPAD et même l'Etat, rivalités aisément compréhensibles compte tenu des enjeux financiers considérables.
Le numéro se poursuit avec une longue interview d'Olivier Bastin, architecte belge ayant exercé la fonction de "maître architecte" de la région de Bruxelles de 2009 à 2014 ce qui l'a conduit à travailler sur le quartier entre-temps devenu célèbre de Molenbeek. Cette interview est accompagnée d'un très bon texte de l'écrivain flamand Stefan Hertmans, texte sur la difficulté d'être Flamand et Belge, et sur son bonheur d'être Bruxellois.
On a ensuite affaire à trois articles évoquant de nouvelles manières de faire de l'architecture, pour le meilleur et pour le pire. Du côté du meilleur, on peut citer le collectif Rotor (lui aussi belge) qui travaille au réemploi de matériaux de construction issus de démolitions (cf. l'article "L'architecture à l'envers" signé par l'un des fondateurs du collectif Lionel Devlinger).
Concernant le pire, on peut mentionner l'uniformisation de l'aménagement intérieur des appartements sous la pression du géant mondial de la sous-location Airbnb, uniformisation brillamment déconstruite par Pierre Chabard et Deborah Feldman ("Airbnb, plus (jamais) chez soi").
A mi-chemin, dans l'esprit, de la démarche progressiste de Rotor et des désespérants efforts d'Airbnb, on peut enfin citer le projet Wikihouse évoqué dans un article de Stéphane Berthier ; ce texte explique très précisément comment la volonté de simplifier l'architecture en permettant à tout un chacun de dessiner sa maison et d'en faire fabriquer les éléments dans un Fablab a paradoxalement abouti à un processus d'une très grande complexité, les promoteurs du projet n'ayant jamais remis en cause leur démarche initialement conçue pour du mobilier plutôt que pour l'architecture.
L'avant dernier article de ce numéro est en fait la traduction par Françoise Fromonot d'un texte de 2008 de l'architecte et théoricien américain Peter Eisenman dans lequel ce dernier évoque son "Grand tour" dans l'Italie du début des années 1960, à la découverte de l'architecture de la Renaissance et des édifices modernistes de la période fasciste.
Le numéro se clôt sur l'évocation tout en retenue de l'évolution de l'urbanisme et de l'architecture à Zurich au cours des dernières décennies. L'ensemble constitue une des meilleures livraisons de Criticat qui fêtera bientôt ses dix ans.  

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lundi 13 février 2017

L'Esprit du Bauhaus au musée des Arts décoratifs

Le musée des Arts décoratifs propose jusqu'au 26 février une exposition intitulée "L'Esprit du Bauhaus". Elle présente de manière très complète l'histoire de l'école fondée en 1919 à Weimar par Walter Gropius. L'exposition commence par une rapide évocation des mouvements ayant tenté d'appliquer l'art à l'industrie dès le dix-neuvième siècle, en Angleterre et dans les pays germaniques. Elle se termine par un recensement subjectif de l'héritage du Bauhaus dans l'art et le design contemporains. Entre les deux, on a affaire à un panorama très complet de l'activité de l'école, de sa création à sa fermeture définitive en 1932, de Weimar à Berlin en passant par Dessau. Cette exposition très habilement conçue et mise en scène n'a que deux défauts, qui sont ceux de ses qualités : sa longueur et une certaine absence de relief. Dans leur volonté de présenter le Bauhaus de manière exhaustive, les concepteurs de l'exposition ont en effet décidé de présenter des œuvres si nombreuses qu'il est difficile d'en prendre connaissance en une seule visite ; par ailleurs, ce parti d'exhaustivité conduit à une certaine neutralité de point de vue : c'est le Bauhaus, tout le Bauhaus, qui nous est présenté, sans qu'une problématique particulière ait été véritablement privilégiée. C'est donc à un cours d'histoire de l'art en œuvres qu'on a l'impression d'avoir assisté en sortant de l'exposition, mais un très bon cours, le meilleur, probablement, donné sur cette période depuis la rétrospective "Mondrian /De Stijl" du Centre Pompidou en 2010. 

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Ecole  du Bauhaus à Dessau, Walter Gropius architecte, 1925-1926.

vendredi 10 février 2017

L'Esprit du Bauhaus


A l'occasion de l'exposition sur le Bauhaus qui se tient au musée des Arts décoratifs, l'émission de France Culture La Fabrique de l'histoire a récemment consacré une semaine entière de ses programme à "L'esprit du Bauhaus, art et politique de l'entre-deux-guerres aux années 1980". Malgré ce titre prometteur, une seule des quatre émissions au programme s'avère vraiment intéressante : en effet, la première de la série évoque en fait une exposition qui n'a rien à voir avec le Bauhaus, la seconde est intégralement consacrée à la partie française de l’œuvre de Marcel Breuer (ce qui rappelle une exposition récente de la Cité de l'architecture), quant à la quatrième elle est centrée sur la politique nazie plutôt que sur l'art. La troisième émission répond mieux à la thématique de cette semaine : elle propose une "balade radiophonique" qui parcourt méthodiquement les salles de l'exposition du musée des Arts décoratifs en compagnie de ses concepteurs. 



lundi 6 février 2017

Les meubles de Jean Nouvel au musée des Arts décoratifs

On peut voir jusqu'au 12 février, au musée des Arts décoratifs, une exposition intitulée "Jean Nouvel. Mes meubles d'architecte. Sens et essence", exposition mise en scène par Jean Nouvel lui-même. Dans les vidéos d'accompagnement, le prix Pritzker 2008 explique très simplement sa philosophie : il se dit partisan d'un "non-design". Mais cette position n'a rien de dogmatique, elle le pousse juste à concevoir des meubles essentiellement solides, utiles et beaux. On pense naturellement au "less is more" de Ludwig Mies van der Rohe et, plus généralement, à l'esprit du Bauhaus auquel le musée des Arts décoratifs consacre en ce moment une vaste exposition, mais aussi à la démarche de Jean Prouvé. L'ensemble s'avère particulièrement intéressant. 

http://www.lesartsdecoratifs.fr/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/actualites/expositions-en-cours/design/jean-nouvel-mes-meubles-d-architecte-sens-et-essence/

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vendredi 27 janvier 2017

"Le Grand Paris" d'Aurélien Bellanger

Aurélien Bellanger a publié La Théorie de l'information (2012) et L'Aménagement du territoire (2014), deux romans évoquant largement l'architecture, l'urbanisme et, comme l'indique le titre du second de ces deux romans, l'aménagement du territoire. Son troisième roman, paru au début de l'année 2017 est intitulé Le Grand Paris. A. Bellanger semble y répondre au dernier roman de Michel Houellbecq, Soumission (2015), notamment pour ce qui concerne la place politique et sociale de la religion musulmane en France. Comme Houellebecq, Bellanger évoque les travers de la communication politique moderne et les stratégies dites de "triangulation" adoptées par certains partis. Mais le roman de Bellanger vaut aussi beaucoup pour la place accordée par l'auteur à des réflexions sur l'architecture et l'urbanisme (ce qui le rapprocherait plus d'un autre roman de Houellebecq, La Carte et le territoire). 
Le protagoniste principal du roman de Bellanger appartient à une famille d'ingénieurs associés depuis plus d'un siècle à l'aménagement de l'agglomération de Paris. Il décide au début des années 2000 de devenir urbaniste et, après un voyage initiatique dans le désert algérien, il s'implique en politique aux côtés du Prince (i. e. N. Sarkozy), président de droite qu'il convainc de lancer le "Grand Paris". 
Comme il l'avait déjà fait dans ses deux premiers romans, Bellanger recourt abondamment aux théoriciens des sciences sociales des années 1960-1970, cette fois-ci pour interpréter les rapports de domination entre les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis, rapports qui s'inversent lentement sous les yeux du narrateur dans ce qui constitue la partie centrale du livre. Mais, si Bourdieu et Foucault sont plusieurs fois cités, c'est toujours en passant : c'est bien à un roman qu'on a affaire et non à un essai. 
Dans la dernière partie du livre, le "Grand Paris" est enfin lancé par "le Prince" après avoir été présenté à la Cité de l'architecture...      

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mercredi 11 janvier 2017

Albert Besnard au Petit Palais

Jusqu'au 29 janvier, on peut voir au Petit Palais une exposition retraçant la carrière d'Albert Besnard (1849-1934), Grand prix de Rome 1874, académicien, directeur de l'académie de France à Rome puis de l'école des Beaux-arts. Sous-titrée "Modernités de la Belle Epoque", l'exposition est équitablement consacrée à trois dimensions de l’œuvre de Besnard : on y découvre ainsi un portraitiste virtuose, un aquafortiste morbide mais aussi un décorateur ayant beaucoup travaillé pour la ville de Paris, à la décoration des hôtels de ville notamment. 

http://www.petitpalais.paris.fr/expositions/albert-besnard 

A. Besnard, La Vérité entraînant les Sciences à sa suite répand sa lumière sur les hommes, Paris, hôtel de ville, 1890.