Aurélien Bellanger a publié La Théorie de l'information (2012) et L'Aménagement du territoire (2014), deux romans évoquant largement l'architecture, l'urbanisme et, comme l'indique le titre du second de ces deux romans, l'aménagement du territoire. Son troisième roman, paru au début de l'année 2017 est intitulé Le Grand Paris. A. Bellanger semble y répondre au dernier roman de Michel Houellbecq, Soumission (2015), notamment pour ce qui concerne la place politique et sociale de la religion musulmane en France. Comme Houellebecq, Bellanger évoque les travers de la communication politique moderne et les stratégies dites de "triangulation" adoptées par certains partis. Mais le roman de Bellanger vaut aussi beaucoup pour la place accordée par l'auteur à des réflexions sur l'architecture et l'urbanisme (ce qui le rapprocherait plus d'un autre roman de Houellebecq, La Carte et le territoire).
Le protagoniste principal du roman de Bellanger appartient à une famille d'ingénieurs associés depuis plus d'un siècle à l'aménagement de l'agglomération de Paris. Il décide au début des années 2000 de devenir urbaniste et, après un voyage initiatique dans le désert algérien, il s'implique en politique aux côtés du Prince (i. e. N. Sarkozy), président de droite qu'il convainc de lancer le "Grand Paris".
Comme il l'avait déjà fait dans ses deux premiers romans, Bellanger recourt abondamment aux théoriciens des sciences sociales des années 1960-1970, cette fois-ci pour interpréter les rapports de domination entre les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis, rapports qui s'inversent lentement sous les yeux du narrateur dans ce qui constitue la partie centrale du livre. Mais, si Bourdieu et Foucault sont plusieurs fois cités, c'est toujours en passant : c'est bien à un roman qu'on a affaire et non à un essai.
Dans la dernière partie du livre, le "Grand Paris" est enfin lancé par "le Prince" après avoir été présenté à la Cité de l'architecture...
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