lundi 13 février 2017

L'Esprit du Bauhaus au musée des Arts décoratifs

Le musée des Arts décoratifs propose jusqu'au 26 février une exposition intitulée "L'Esprit du Bauhaus". Elle présente de manière très complète l'histoire de l'école fondée en 1919 à Weimar par Walter Gropius. L'exposition commence par une rapide évocation des mouvements ayant tenté d'appliquer l'art à l'industrie dès le dix-neuvième siècle, en Angleterre et dans les pays germaniques. Elle se termine par un recensement subjectif de l'héritage du Bauhaus dans l'art et le design contemporains. Entre les deux, on a affaire à un panorama très complet de l'activité de l'école, de sa création à sa fermeture définitive en 1932, de Weimar à Berlin en passant par Dessau. Cette exposition très habilement conçue et mise en scène n'a que deux défauts, qui sont ceux de ses qualités : sa longueur et une certaine absence de relief. Dans leur volonté de présenter le Bauhaus de manière exhaustive, les concepteurs de l'exposition ont en effet décidé de présenter des œuvres si nombreuses qu'il est difficile d'en prendre connaissance en une seule visite ; par ailleurs, ce parti d'exhaustivité conduit à une certaine neutralité de point de vue : c'est le Bauhaus, tout le Bauhaus, qui nous est présenté, sans qu'une problématique particulière ait été véritablement privilégiée. C'est donc à un cours d'histoire de l'art en œuvres qu'on a l'impression d'avoir assisté en sortant de l'exposition, mais un très bon cours, le meilleur, probablement, donné sur cette période depuis la rétrospective "Mondrian /De Stijl" du Centre Pompidou en 2010. 

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Ecole  du Bauhaus à Dessau, Walter Gropius architecte, 1925-1926.

vendredi 10 février 2017

L'Esprit du Bauhaus


A l'occasion de l'exposition sur le Bauhaus qui se tient au musée des Arts décoratifs, l'émission de France Culture La Fabrique de l'histoire a récemment consacré une semaine entière de ses programme à "L'esprit du Bauhaus, art et politique de l'entre-deux-guerres aux années 1980". Malgré ce titre prometteur, une seule des quatre émissions au programme s'avère vraiment intéressante : en effet, la première de la série évoque en fait une exposition qui n'a rien à voir avec le Bauhaus, la seconde est intégralement consacrée à la partie française de l’œuvre de Marcel Breuer (ce qui rappelle une exposition récente de la Cité de l'architecture), quant à la quatrième elle est centrée sur la politique nazie plutôt que sur l'art. La troisième émission répond mieux à la thématique de cette semaine : elle propose une "balade radiophonique" qui parcourt méthodiquement les salles de l'exposition du musée des Arts décoratifs en compagnie de ses concepteurs. 



lundi 6 février 2017

Les meubles de Jean Nouvel au musée des Arts décoratifs

On peut voir jusqu'au 12 février, au musée des Arts décoratifs, une exposition intitulée "Jean Nouvel. Mes meubles d'architecte. Sens et essence", exposition mise en scène par Jean Nouvel lui-même. Dans les vidéos d'accompagnement, le prix Pritzker 2008 explique très simplement sa philosophie : il se dit partisan d'un "non-design". Mais cette position n'a rien de dogmatique, elle le pousse juste à concevoir des meubles essentiellement solides, utiles et beaux. On pense naturellement au "less is more" de Ludwig Mies van der Rohe et, plus généralement, à l'esprit du Bauhaus auquel le musée des Arts décoratifs consacre en ce moment une vaste exposition, mais aussi à la démarche de Jean Prouvé. L'ensemble s'avère particulièrement intéressant. 

http://www.lesartsdecoratifs.fr/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/actualites/expositions-en-cours/design/jean-nouvel-mes-meubles-d-architecte-sens-et-essence/

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vendredi 27 janvier 2017

"Le Grand Paris" d'Aurélien Bellanger

Aurélien Bellanger a publié La Théorie de l'information (2012) et L'Aménagement du territoire (2014), deux romans évoquant largement l'architecture, l'urbanisme et, comme l'indique le titre du second de ces deux romans, l'aménagement du territoire. Son troisième roman, paru au début de l'année 2017 est intitulé Le Grand Paris. A. Bellanger semble y répondre au dernier roman de Michel Houellbecq, Soumission (2015), notamment pour ce qui concerne la place politique et sociale de la religion musulmane en France. Comme Houellebecq, Bellanger évoque les travers de la communication politique moderne et les stratégies dites de "triangulation" adoptées par certains partis. Mais le roman de Bellanger vaut aussi beaucoup pour la place accordée par l'auteur à des réflexions sur l'architecture et l'urbanisme (ce qui le rapprocherait plus d'un autre roman de Houellebecq, La Carte et le territoire). 
Le protagoniste principal du roman de Bellanger appartient à une famille d'ingénieurs associés depuis plus d'un siècle à l'aménagement de l'agglomération de Paris. Il décide au début des années 2000 de devenir urbaniste et, après un voyage initiatique dans le désert algérien, il s'implique en politique aux côtés du Prince (i. e. N. Sarkozy), président de droite qu'il convainc de lancer le "Grand Paris". 
Comme il l'avait déjà fait dans ses deux premiers romans, Bellanger recourt abondamment aux théoriciens des sciences sociales des années 1960-1970, cette fois-ci pour interpréter les rapports de domination entre les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis, rapports qui s'inversent lentement sous les yeux du narrateur dans ce qui constitue la partie centrale du livre. Mais, si Bourdieu et Foucault sont plusieurs fois cités, c'est toujours en passant : c'est bien à un roman qu'on a affaire et non à un essai. 
Dans la dernière partie du livre, le "Grand Paris" est enfin lancé par "le Prince" après avoir été présenté à la Cité de l'architecture...      

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mercredi 11 janvier 2017

Albert Besnard au Petit Palais

Jusqu'au 29 janvier, on peut voir au Petit Palais une exposition retraçant la carrière d'Albert Besnard (1849-1934), Grand prix de Rome 1874, académicien, directeur de l'académie de France à Rome puis de l'école des Beaux-arts. Sous-titrée "Modernités de la Belle Epoque", l'exposition est équitablement consacrée à trois dimensions de l’œuvre de Besnard : on y découvre ainsi un portraitiste virtuose, un aquafortiste morbide mais aussi un décorateur ayant beaucoup travaillé pour la ville de Paris, à la décoration des hôtels de ville notamment. 

http://www.petitpalais.paris.fr/expositions/albert-besnard 

A. Besnard, La Vérité entraînant les Sciences à sa suite répand sa lumière sur les hommes, Paris, hôtel de ville, 1890.

jeudi 29 décembre 2016

Spectaculaire Second empire



Le musée d'Orsay présente jusqu'au 15 janvier une grande exposition consacrée au Second empire, époque décriée à cause du coup d'Etat à l'origine du régime de Napoléon III. L'exposition couvre le champ des beaux-arts, celui des arts décoratifs et celui de l'architecture. Elle entend notamment rendre compte des goûts de l'empereur, de sa femme et de leur entourage, ce qui la conduit à évoquer le néogothique de Viollet-le-Duc et le classicisme de Garnier, la redécouverte de l'art pompéien et la fascination de l'impératrice pour Marie-Antoinette ainsi que l'architecture métallique du Palais de l'industrie et tout cela sans négliger les débuts des Impressionnistes. L'exposition n'est bien sûr pas sans intérêt mais, dans sa volonté de présenter un panorama intégral de l'art et de l'architecture du règne de Napoléon III, elle risque de désorienter le visiteur. La logique d'exhaustivité justifie en effet, a posteriori, l'éclectisme de l'époque mais, elle complique l'établissement de continuités avec les périodes précédant ou suivant le Second empire aussi bien que les comparaisons avec l'évolution des arts dans les pays voisins de la France.

http://www.musee-orsay.fr/fr/evenements/expositions/au-musee-dorsay/presentation-generale/article/spectaculaire-second-empire-44074.html?tx_ttnews%5BbackPid%5D=649&cHash=dda67fe98b

samedi 10 décembre 2016

Pompéi vu par les architectes français à l'école des Beaux-arts

Jusqu'au 13 janvier, on peut voir à l'école des Beaux-arts de Paris une petite exposition concernant Pompéi vu par les artistes français au dix-neuvième siècle. On peut y découvrir des projets de décoration et des dessins réalisés a posteriori par les lauréats du prix de Rome, à leur retour en France. On peut y voir aussi les relevés de peintures antiques parfois disparues ou irrémédiablement endommagées de nos jours. On peut, enfin, y admirer certains projets de restauration de grands édifices ou d'ensembles urbains pompéiens tels que le forum, projets conçus par les architectes dans le cadre de leur séjour romain. L'impact de la découverte de l'architecture et de la peinture pompéiennes sur les artistes français du dix-neuvième siècle est visible in situ dans les bâtiments de l'école, en grande partie dus à Félix Duban (1797-1870), Grand prix de Rome en 1823 et partisan d'une polychromie inspirée de l'antique. 

http://www.beauxartsparis.com/images/telechargements/pdf/presse/Pompei/CP-Pompei.pdf 

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François-Wilbrod Chabrol (1835-1919), Projet de restauration du temple d'Apollon, 1867.