samedi 2 mai 2015

La Barcelone de Picasso et Gaudi à Ferrare

On peut voir à Ferrare, jusqu'au 19 juillet, dans le magnifique Palazzo dei Diamanti, une très belle exposition sur la Barcelone de Picasso et Gaudi, intitulée La Rosa di fuoco. On peut y découvrir des tableaux, des affiches, des gravures, des peintures d'artistes catalans de la Belle époque, mais aussi quelques cartes et maquettes et de nombreuses photographies évoquant le cadre urbain et les réalisations architecturales d'une Barcelone en pleine expansion. Les œuvres présentées sont peu connues mais souvent de très bonne qualité, originales et très bien choisies (pour la plupart dans des collections espagnoles). 


Picasso, Les Toits de Barcelone dans le clair de lune, 1903.


Escher à Bologne



On peut voir en ce moment et jusqu'au 19 juillet 2015 à Bologne, au palais Albergati, une rétrospective de l’œuvre du graveur néerlandais Maurits Cornelis Escher (1898-1972). Grâce à cette exposition bien conçue, on découvre le milieu familial aisé d'Escher, ses tendances dépressives qui ont conduit ses parents à l'envoyer en Italie, sa passion naissante pour la gravure, ses premières œuvres déjà très originales des années 1920, sa passion pour la perspective et les déformations optiques et son succès populaire considérable dès la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Certaines planches d'Escher jouant sur les ambiguïtés de perception rappellent le surréalisme (notamment Magritte), d'autres se rapprochent du cubisme en tentant de reproduire à plat toutes les faces d'un volume tridimensionnel. De nombreux paysages d'Italie d'Escher évoquent par ailleurs Cézanne. Mais l'exposition insiste surtout sur l'influence de l'Art nouveau dans sa formation et sur un parallèle assez frappant entre ses gravures d'architecture et les perspectives aberrantes des Carcieri de Piranèse. Elle souligne aussi le côté visionnaire d'un artiste anticipant la représentation des fractales par les ordinateurs de la fin du vingtième siècle. Rassemblant plus de 150 œuvres, cette manifestation fait une très grande part à l'architecture et vaut notamment pour les très nombreuses gravures réalisées par Escher pendant les quinze ans qu'il a passé en Italie entre les deux guerres.

http://www.palazzoalbergati.com/la-mostra-escher/

M. C. Escher, Détail de la basilique de Saint-Pïerre de Rome.

lundi 6 avril 2015

Le paysage selon Michel Corajoud

Dans le cadre d'une semaine consacrée au paysage, La Fabrique de l'histoire a récemment rediffusé une longue interview de 2012 du spécialiste des jardins Michel Corajoud. L'émission s'avère très intéressante, notamment sur les rapports entre architecture et paysage :


Michel Corajoud, Henri Ciriani et Bordja Huidobro (architectes), parc des Coudrays à Élancourt (Yvelines), 1974

jeudi 19 mars 2015

Potrait de ville : Tokyo

La collection Potrait de ville de la revue Archiscopie s'est récemment enrichie d'un nouveau numéro consacré à Tokyo (80 pages, 20 euros). Ce numéro suit un modèle désormais bien rodé. On parcourt l'histoire architecturale de Tokyo, de sa fondation à la fin du seizième siècle à nos jours, à travers son développement urbain et en s'attardant sur les principales constructions et les plus importants jardins. Il manque peut-être, pour une parfaite compréhension de cette histoire, une carte topographique de la région et quelques graphiques sur l'accroissement de la population ainsi que sur les principales activités de la mégapole et sur sa composition sociologique. Mais, par ailleurs, ce Portrait de ville s'avère tout à fait convaincant : l'iconographie est, comme d'habitude, très riche et de très bonne qualité ; quant au style, il est, ce qui est une vraie gageure, à la fois informatif et agréable à lire. Le récit de l'histoire urbaine et architecturale de la ville dresse un portrait des plus vivants de la capitale japonaise qui est aussi la ville la plus peuplée du monde. 


Portrait de ville Tokyo

Signalons pour les amateurs de Tokyo un petit film franco-belge tiré d'un livre d'Amélie Nothomb et intitulé Tokyo fiancée qui porte un regard plein d'ironie sur un certain nombre de quartiers évoqués dans le Portrait de ville évoqué ci-dessus : 


Studio Mumbai à Arc en rêve


On peut voir à Arc en rêve, à Bordeaux, jusqu'au 31 mai 2015, une exposition consacrée aux architectes indiens de Studio Mumbai, brillants défenseurs d'un low tech, à la fois chic et vernaculaire. L'exposition s'avère très intéressante, on y découvre les réalisations les plus marquantes de l'agence à travers des photos et des films, mais on peut aussi y voir de nombreux échantillons des matériaux conçus dans ses ateliers de production. D'étonnantes maquettes en bambous et en bitume donnent une bonne idée du génie de la mise en scène de Studio Mumbai. Certains problèmes ne sont cependant pas abordés : on ignore ainsi quel est le modèle économique de l'agence (de telles réalisations seraient-elles possibles sans la main-d’œuvre indienne à très bas coût ?) et on n'a guère d'informations sur la durabilité de constructions qui paraissent parfois très précaires. L'ensemble mérite cependant incontestablement le détour      

On pouvait aussi voir au musée d'art contemporain de Bordeaux voisin d'Arc en rêve, jusqu'au 15 mars, un film du documentariste allemand Harun Farocki (1944-2014), film fascinant sur la production et l'utilisation des briques en Inde, au Burkina Faso, en France et en Allemagne. 

Studio Mumbai, Tara House, 2005


lundi 9 mars 2015

"Archiscopie" # 1

Jusqu'à l'été 2014, la revue de la Cité de l'architecture, Archiscopie, paraissait sous la forme d'un mensuel de 28 pages au rythme de dix numéros par an, ce qui représentait annuellement environ 280 pages auxquelles il fallait ajouter chaque semestre un bulletin bibliographique et, une fois par an, un Portrait de ville. Les 280 pages de la revue à proprement parler se composaient pour une bonne moitié de textes concernant l'actualité et l'histoire de l'architecture, pour une autre moitié d'annonces de colloques et d'expositions. Cette formule était un peu dépassée : les expositions durant souvent plus d'un mois et les colloques devant être annoncés plusieurs mois à l'avance, les numéros d'Archiscopie s'avéraient parfois inutilement répétitifs, surtout à une époque où de telles informations peuvent sans inconvénient être diffusées en ligne. Après une interruption de plus de six mois, Archiscopie reparaît donc, sous une forme trimestrielle. Le premier numéro, couvrant le premier trimestre de 2015, compte 124 pages (pour 12,50 €) ce qui devrait, en fin d'année, fournir environ 500 pages de lecture : c'est plus que ce que proposait autrefois la revue, même si on tient compte de la division par deux que le format a subi (24 x 16 cm au lieu de 32 x 24 cm), car la nouvelle formule ne comporte plus toutes les annonces d'événements d'actualité qui devraient désormais trouver place sur le site Internet de la revue. Du point de vue du contenu, on retrouve des prises de position critiques sur l'actualité (la Tour Triangle), une quarantaine de pages de présentation de bâtiments récemment construits, une trentaine de pages "Culture" sur les publications récentes et quelques pages consacrées à la recherche en architecture et paysage ainsi qu'une trentaine de pages de bibliographie. Les anciens lecteurs d'Archiscopie ne seront donc pas dépaysés, les équilibres entre les différentes pôles de l'ancienne formule étant respectés dans la nouvelle. Concernant la forme, la revue conserve la mise en page aérée et plutôt agréable de l'ancienne Archiscopie. On peut regretter que la rédaction n'ait pas fait le choix d'un papier, d'une impression et d'un système de reliure de meilleure qualité qui auraient pu faire de chaque numéro un authentique petite livre... On n'a en effet pas affaire à un "bel objet", mais le contenu d'Archiscopie est varié et roboratif et c'est là l'essentiel. Le bilan de cette mue est donc globalement plutôt positif.    

vendredi 6 mars 2015

Actualité de Viollet-le-Duc en Allemagne

La France n'est pas la seule à s'intéresser à Viollet-le-Duc. On peut notamment signaler, pour les germanophones, deux publications académiques récentes (2012) : d'une part une étude du rôle de Viollet-le-Duc dans la fondation du musée du Trocadéro par Susanne Mersmann ; d'autre part une confrontation de l'importance de la géologie chez Viollet-le-Duc, Ruskin et le photographe Aimé Civiale par Jan von Brevern. Cf. ci-dessous deux comptes-rendus bibliographiques en français sur le site de l'Institut historique allemand :