On peut voir en ce moment et jusqu'au 19 juillet 2015 à Bologne, au palais Albergati, une rétrospective de l’œuvre du graveur néerlandais Maurits Cornelis Escher (1898-1972). Grâce à cette exposition bien conçue, on découvre le milieu familial aisé d'Escher, ses tendances dépressives qui ont conduit ses parents à l'envoyer en Italie, sa passion naissante pour la gravure, ses premières œuvres déjà très originales des années 1920, sa passion pour la perspective et les déformations optiques et son succès populaire considérable dès la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Certaines planches d'Escher jouant sur les ambiguïtés de perception rappellent le surréalisme (notamment Magritte), d'autres se rapprochent du cubisme en tentant de reproduire à plat toutes les faces d'un volume tridimensionnel. De nombreux paysages d'Italie d'Escher évoquent par ailleurs Cézanne. Mais l'exposition insiste surtout sur l'influence de l'Art nouveau dans sa formation et sur un parallèle assez frappant entre ses gravures d'architecture et les perspectives aberrantes des Carcieri de Piranèse. Elle souligne aussi le côté visionnaire d'un artiste anticipant la représentation des fractales par les ordinateurs de la fin du vingtième siècle. Rassemblant plus de 150 œuvres, cette manifestation fait une très grande part à l'architecture et vaut notamment pour les très nombreuses gravures réalisées par Escher pendant les quinze ans qu'il a passé en Italie entre les deux guerres.
http://www.palazzoalbergati.com/la-mostra-escher/
M. C. Escher, Détail de la basilique de Saint-Pïerre de Rome. |
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