La Cité des sciences de la Villette présente, jusqu'au 5 mars, une exposition intitulée "Mutations urbaines". Il s'agit de présenter au grand public les problématiques posées par l'urbanisation et les solutions conçues de par le monde pour y faire face. Il y est question d'énergie et d'écologie, de transports, de classes sociales, de criminalité et de vidéosurveillance, d'industrie et d'agriculture, mais aussi d'urbanisme et d'architecture ainsi que de mobilier urbain. L'exposition s'appuie sur quelques maquettes, sur un film et sur de nombreuses animations numériques. L'ensemble constitue un bon moyen d'aborder certains thèmes qui font régulièrement l'actualité.
lundi 27 février 2017
"Mutations urbaines"
mardi 21 février 2017
Criticat #18
Le numéro de l'automne 2016 de la revue Criticat est récemment sorti. Il contient un long article de l'urbaniste Marie Jorio sur la Défense, en particulier le quartier des Groues à Nanterre. M. Jorio montre très bien les rivalités entre le conseil municipal de Nanterre, les communes voisines des Hauts-de-Seine, l'EPAD et même l'Etat, rivalités aisément compréhensibles compte tenu des enjeux financiers considérables.
Le numéro se poursuit avec une longue interview d'Olivier Bastin, architecte belge ayant exercé la fonction de "maître architecte" de la région de Bruxelles de 2009 à 2014 ce qui l'a conduit à travailler sur le quartier entre-temps devenu célèbre de Molenbeek. Cette interview est accompagnée d'un très bon texte de l'écrivain flamand Stefan Hertmans, texte sur la difficulté d'être Flamand et Belge, et sur son bonheur d'être Bruxellois.
On a ensuite affaire à trois articles évoquant de nouvelles manières de faire de l'architecture, pour le meilleur et pour le pire. Du côté du meilleur, on peut citer le collectif Rotor (lui aussi belge) qui travaille au réemploi de matériaux de construction issus de démolitions (cf. l'article "L'architecture à l'envers" signé par l'un des fondateurs du collectif Lionel Devlinger).
Concernant le pire, on peut mentionner l'uniformisation de l'aménagement intérieur des appartements sous la pression du géant mondial de la sous-location Airbnb, uniformisation brillamment déconstruite par Pierre Chabard et Deborah Feldman ("Airbnb, plus (jamais) chez soi").
A mi-chemin, dans l'esprit, de la démarche progressiste de Rotor et des désespérants efforts d'Airbnb, on peut enfin citer le projet Wikihouse évoqué dans un article de Stéphane Berthier ; ce texte explique très précisément comment la volonté de simplifier l'architecture en permettant à tout un chacun de dessiner sa maison et d'en faire fabriquer les éléments dans un Fablab a paradoxalement abouti à un processus d'une très grande complexité, les promoteurs du projet n'ayant jamais remis en cause leur démarche initialement conçue pour du mobilier plutôt que pour l'architecture.
L'avant dernier article de ce numéro est en fait la traduction par Françoise Fromonot d'un texte de 2008 de l'architecte et théoricien américain Peter Eisenman dans lequel ce dernier évoque son "Grand tour" dans l'Italie du début des années 1960, à la découverte de l'architecture de la Renaissance et des édifices modernistes de la période fasciste.
Le numéro se clôt sur l'évocation tout en retenue de l'évolution de l'urbanisme et de l'architecture à Zurich au cours des dernières décennies. L'ensemble constitue une des meilleures livraisons de Criticat qui fêtera bientôt ses dix ans.
Le numéro se poursuit avec une longue interview d'Olivier Bastin, architecte belge ayant exercé la fonction de "maître architecte" de la région de Bruxelles de 2009 à 2014 ce qui l'a conduit à travailler sur le quartier entre-temps devenu célèbre de Molenbeek. Cette interview est accompagnée d'un très bon texte de l'écrivain flamand Stefan Hertmans, texte sur la difficulté d'être Flamand et Belge, et sur son bonheur d'être Bruxellois.
On a ensuite affaire à trois articles évoquant de nouvelles manières de faire de l'architecture, pour le meilleur et pour le pire. Du côté du meilleur, on peut citer le collectif Rotor (lui aussi belge) qui travaille au réemploi de matériaux de construction issus de démolitions (cf. l'article "L'architecture à l'envers" signé par l'un des fondateurs du collectif Lionel Devlinger).
Concernant le pire, on peut mentionner l'uniformisation de l'aménagement intérieur des appartements sous la pression du géant mondial de la sous-location Airbnb, uniformisation brillamment déconstruite par Pierre Chabard et Deborah Feldman ("Airbnb, plus (jamais) chez soi").
A mi-chemin, dans l'esprit, de la démarche progressiste de Rotor et des désespérants efforts d'Airbnb, on peut enfin citer le projet Wikihouse évoqué dans un article de Stéphane Berthier ; ce texte explique très précisément comment la volonté de simplifier l'architecture en permettant à tout un chacun de dessiner sa maison et d'en faire fabriquer les éléments dans un Fablab a paradoxalement abouti à un processus d'une très grande complexité, les promoteurs du projet n'ayant jamais remis en cause leur démarche initialement conçue pour du mobilier plutôt que pour l'architecture.
L'avant dernier article de ce numéro est en fait la traduction par Françoise Fromonot d'un texte de 2008 de l'architecte et théoricien américain Peter Eisenman dans lequel ce dernier évoque son "Grand tour" dans l'Italie du début des années 1960, à la découverte de l'architecture de la Renaissance et des édifices modernistes de la période fasciste.
Le numéro se clôt sur l'évocation tout en retenue de l'évolution de l'urbanisme et de l'architecture à Zurich au cours des dernières décennies. L'ensemble constitue une des meilleures livraisons de Criticat qui fêtera bientôt ses dix ans.
lundi 13 février 2017
L'Esprit du Bauhaus au musée des Arts décoratifs
Le musée des Arts décoratifs propose jusqu'au 26 février une exposition intitulée "L'Esprit du Bauhaus". Elle présente de manière très complète l'histoire de l'école fondée en 1919 à Weimar par Walter Gropius. L'exposition commence par une rapide évocation des mouvements ayant tenté d'appliquer l'art à l'industrie dès le dix-neuvième siècle, en Angleterre et dans les pays germaniques. Elle se termine par un recensement subjectif de l'héritage du Bauhaus dans l'art et le design contemporains. Entre les deux, on a affaire à un panorama très complet de l'activité de l'école, de sa création à sa fermeture définitive en 1932, de Weimar à Berlin en passant par Dessau. Cette exposition très habilement conçue et mise en scène n'a que deux défauts, qui sont ceux de ses qualités : sa longueur et une certaine absence de relief. Dans leur volonté de présenter le Bauhaus de manière exhaustive, les concepteurs de l'exposition ont en effet décidé de présenter des œuvres si nombreuses qu'il est difficile d'en prendre connaissance en une seule visite ; par ailleurs, ce parti d'exhaustivité conduit à une certaine neutralité de point de vue : c'est le Bauhaus, tout le Bauhaus, qui nous est présenté, sans qu'une problématique particulière ait été véritablement privilégiée. C'est donc à un cours d'histoire de l'art en œuvres qu'on a l'impression d'avoir assisté en sortant de l'exposition, mais un très bon cours, le meilleur, probablement, donné sur cette période depuis la rétrospective "Mondrian /De Stijl" du Centre Pompidou en 2010.
Ecole du Bauhaus à Dessau, Walter Gropius architecte, 1925-1926. |
vendredi 10 février 2017
L'Esprit du Bauhaus
A l'occasion de l'exposition sur le Bauhaus qui se tient au musée des Arts décoratifs, l'émission de France Culture La Fabrique de l'histoire a récemment consacré une semaine entière de ses programme à "L'esprit du Bauhaus, art et politique de l'entre-deux-guerres aux années 1980". Malgré ce titre prometteur, une seule des quatre émissions au programme s'avère vraiment intéressante : en effet, la première de la série évoque en fait une exposition qui n'a rien à voir avec le Bauhaus, la seconde est intégralement consacrée à la partie française de l’œuvre de Marcel Breuer (ce qui rappelle une exposition récente de la Cité de l'architecture), quant à la quatrième elle est centrée sur la politique nazie plutôt que sur l'art. La troisième émission répond mieux à la thématique de cette semaine : elle propose une "balade radiophonique" qui parcourt méthodiquement les salles de l'exposition du musée des Arts décoratifs en compagnie de ses concepteurs.
lundi 6 février 2017
Les meubles de Jean Nouvel au musée des Arts décoratifs
On peut voir jusqu'au 12 février, au musée des Arts décoratifs, une exposition intitulée "Jean Nouvel. Mes meubles d'architecte. Sens et essence", exposition mise en scène par Jean Nouvel lui-même. Dans les vidéos d'accompagnement, le prix Pritzker 2008 explique très simplement sa philosophie : il se dit partisan d'un "non-design". Mais cette position n'a rien de dogmatique, elle le pousse juste à concevoir des meubles essentiellement solides, utiles et beaux. On pense naturellement au "less is more" de Ludwig Mies van der Rohe et, plus généralement, à l'esprit du Bauhaus auquel le musée des Arts décoratifs consacre en ce moment une vaste exposition, mais aussi à la démarche de Jean Prouvé. L'ensemble s'avère particulièrement intéressant.
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