dimanche 24 mai 2015

Le Vitrail contemporain à la Cité de l'architecture

Depuis le 20 mai, on peut voir à la Cité de l'architecture une exposition consacrée au vitrail contemporain en France depuis 1945. On y découvre chronologiquement des projets faisant intervenir certains des grands noms de la peinture française (Rouault, Manessier, Soulages, etc.), essentiellement dans le domaine de l'art sacré. Bénéficiant d'une scénographie sobre mais efficace, l'exposition parvient très bien à présenter la grande diversité des vitraux produits en France, y compris les plus contemporains, à travers des "vitraux d'essai" souvent conçus à l'échelle 1/1 avant la mise en place des vitraux définitifs.  

dimanche 17 mai 2015

Pavillons de banlieue

La sociologue Anne Lambert s'est penchée, dans une thèse récemment soutenue, sur la France pavillonnaire, en étudiant une ville de la lointaine banlieue de Lyon. C'est ce qu'elle évoque dans une récente édition de l'émission La Suite dans les idées. En mêlant sociologie, économie, problématique de genre et même politique (et pas seulement politique du logement), l'étude, par ailleurs centrée sur un cas précis, n'apparaît pas toujours convaincante, en tous cas telle qu'elle est brièvement résumée dans l'émission, mais on ne peut que saluer la volonté d'étudier cette France pavillonnaire dans laquelle vit une partie de plus en plus grande de la population...  

http://www.franceculture.fr/emission-la-suite-dans-les-idees-le-logement-est-toujours-social-2015-05-02

Utopies urbaines à Suresnes

On peut voir au musée d'histoire urbaine et sociale de Suresnes, jusqu'au 5 juillet 2015, une exposition intitulée Les Villes idéales, rêves et réalités. Cette exposition présente un historique assez complet du sujet, de la Saline royale de Ledoux à la Cité radieuse de Le Corbusier en passant par le Phalanstère de Fourier, le Familistère de Guise et, bien sûr, les cités-jardins, à commencer par celle de Suresnes voulue par le maire de la ville Henri Sellier. Elle confronte aussi les villes construites aux représentations qu'en ont donné le cinéma et la littérature. L'ensemble peut constituer une bonne introduction au thème des utopies architecturales et urbaines. On peut aussi profiter de l'occasion pour visiter l'exposition permanente du musée, très bien conçue et mise en scène, qui évoque Suresnes comme un petit village de vignerons isolé au pied du Mont Valérien avant d'être, au dix-neuvième siècle, rattaché par un pont et par le train à Paris puis rapidement gagné par l'industrialisation. Evolution qui va pousser, après la Première Guerre mondiale, le grand promoteur des cités-jardins qu'était H. Sellier à développer sur le territoire de sa commune un projet devenu emblématique de ce type d'utopie urbaine.

 


jeudi 14 mai 2015

"Un bâtiment, combien de vies ?" (deuxième partie)

On peut voir, à la Cité de l'architecture, jusqu'au 25 mai 2015, le deuxième des trois volets de l'exposition Un bâtiment, combien de vies ? On retrouve la chronologie générale, le diaporama et les interviews déjà présents depuis le début et qui vont apparemment rester jusqu'à la fin du troisième volet de l'exposition en décembre 2015. Mais ce sont 24 nouveaux projets, français et européens, qui sont présentés, comme dans la première partie, à travers des textes, des photos et des maquettes. Les exemples sont très bien choisis et la scénographie est des plus efficaces. Par ailleurs, certaines des interviews réalisées spécialement pour l'occasion sont très intéressantes, notamment celle de Renzo Piano. Il serait donc dommage de passer à côté de la deuxième partie de cette exposition.

mercredi 13 mai 2015

"Archiscopie" # 2

Le deuxième numéro de la nouvelle série de la revue Archiscopie vient de sortir. A lire essentiellement dans ce numéro, quatre article sur de grands bâtiments récemment livrés ou reconvertis : le Tri postal de Claude Prouvé de Nancy (1970) reconverti par Marc Barani (en lien avec l'exposition à la Cité de l'architecture Un bâtiment, combien de vies ?), la Philharmonie de Paris par Jean Nouvel, la Fondation Seydoux par Renzo Piano ainsi que l'hôpital spécialisé dans la lutte contre le cancer de Toulouse par Jean-Paul Viguier.

mardi 12 mai 2015

Le Corbusier au Centre Pompidou

Le centre Pompidou présente, jusqu'au 3 août 2015, une exposition intitulée Le Corbusier. Mesures de l'homme. Il s'agit d'une rétrospective non exhaustive mais sans grande impasse sur l’œuvre de l'architecte. Le Modulor est naturellement bien mis en valeur, mais le thème des "mesures de l'homme" ne joue par ailleurs qu'un rôle assez subliminal en tant que fil conducteur de l'exposition. Implicitement, l'exposition essaye par ailleurs de revaloriser les peintures et les sculptures du Corbusier en les confrontant systématiquement à ses livres et à ses constructions. Cette entreprise est peu probante : quand elles ne sont pas intégrées à des bâtiments, les œuvres peintes ou sculptées de l'architecte peinent vraiment à dépasser l'évocation de celle de Fernand Léger ou de  Picasso. Sagement chronologique, l'exposition reste par ailleurs étroitement centrée sur la personne du Corbusier et sur l'exploration esthétique de son travail : ses relations avec les maîtres d’œuvre ou avec ses collaborateurs et son rapport à la politique sont très peu évoqués. Il ne s'agit donc pas de la grande exposition rétrospective qu'on pouvait espérer, sans trop y croire cependant, compte tenu de l'importance démesurée de l’œuvre du Corbusier. Mais c'est une bonne introduction à la dimension esthétique de celle-ci. Rien que pour les magnifiques axonométries des années 1920 et pour les très nombreuses publications de Le Corbusier sous forme de revues et de livres, cette exposition vaut incontestablement le détour. 

https://www.centrepompidou.fr/cpv/ressource.action?param.id=FR_R-8f8d423bac2b3aa1d3d51c882cb768c7&param.idSource=FR_E-4db6946e85e36d2f59263e519c45e65

samedi 9 mai 2015

Hors-série "Télérama" sur Le Corbusier

Le magazine Télérama vient de sortir un hors-série consacré au Corbusier, en relation avec l'exposition du Centre Pompidou (100 p., 8,50 €). Ce numéro n'apporte aucune révélation sur l’œuvre de l'architecte mais fournit un panorama abondamment illustré des débats actuels la concernant. On y trouve une biographie dessinée, un porte-folio récapitulant chronologiquement la carrière du "bâtisseur du vingtième siècle", des articles pro et contra sur les opinions politiques du Corbusier et sur sa conception de l'urbanisme, des synthèses sur la peinture et le mobilier corbuséens, le témoignage d'une dizaine d'architectes sur l'influence du Corbusier dans leur œuvre et enfin plusieurs articles sur le plaisir ou la difficulté de vivre, en 2015, dans des édifices conçus par le Corbusier. 

vendredi 8 mai 2015

Marcel Breuer en Normandie

Quelques années après une exposition consacrée à une rétrospective de l’œuvre de Marcel Breuer (1902-1981), la Cité de l'architecture présente jusqu'au premier juin 2015, dans le cadre de ses "Nouvelles acquisitions" la seule commande de l'architecte pour des particuliers en France. On y découvre les plans (à l'échelle 1/200 et non 1/20 comme l'indiquent tous les cartels) et une maquette de la Villa Sayer, construite au début des années 1970, en Normandie, pour des maîtres d'ouvrage très soucieux de faire appel à un architecte contemporain, auréolé de son passage par le Bauhaus.

http://www.citechaillot.fr/fr/expositions/nouvelles_acquisitions/25770-marcel_breuer_en_normandie.html

"Archi-timbrée" à la Cité de l'architecture

La Cité de l'architecture présente jusqu'au 21 septembre 2015 une exposition intitulée Archi-timbrée.  Il s'agit de mettre en parallèle les timbres évoquant les monuments français et les moulages de ces mêmes œuvres au sein des collections de la Cité. On pouvait espérer une mise en perspective ambitieuse de l'histoire de l'art et de la représentation de l'architecture sur un format réduit mais très populaire (et pas seulement auprès des philatélistes). On pouvait au moins attendre un travail sur l'équilibre entre la place du patrimoine et celle de l'architecture contemporaine sur les timbres. Il n'en est rien, l'exposition ne dépassant jamais la confrontation redondante d'une cinquantaine de monument moulés et de leurs équivalents "timbrés". L'initiative est sympathique mais demeure donc très anecdotique.

http://www.citechaillot.fr/fr/expositions/expositions_temporaires/25791-archi-timbree.html

dimanche 3 mai 2015

"Point. Ligne. Surface. Volume", Fabien Vienne à la Cité de l'architecture

La Cité de l'architecture présente jusqu'au 21 septembre 2015 dans le cadre de ses "expositions- ateliers" une rétrospective de l’œuvre pour le moins originale de Fabien Vienne. Cet architecte né en 1925 a brièvement travaillé à la reconstruction de la France après la Seconde Guerre mondiale et a conduit des projets d'urbanisme à la Réunion pendant les années 1950 tout en réfléchissant à un système de construction modulaire inspiré du système Meccano. Il a déposé plusieurs brevets dans ce domaine, conçu de fond en comble le grand hôtel d'une station de ski, puis s'est tourné vers la conception de jeux de construction et de globes terrestres motorisés... L'ensemble est dominé par une authentique et un peu folle passion pour la géométrie. On pense parfois à Jean Prouvé pour la standardisation d'éléments préfabriqués métalliques, à Buckminster Fuller pour les structures géométriques, à Guy Debord pour la passion des jeux... Mais on n'en apprend pas beaucoup plus par les cartels qui restent un peu énigmatiques. Il s'agit surtout, en effet, d'inciter le public (et pas seulement le jeune public peut-on supposer) à s'emparer des jeux de F. Vienne mis à sa disposition pour qu'il goûte par lui-même aux joies de la géométrie appliquée. L'initiative est louable, mais on ressort de l'exposition avec l'impression que le parcours singulier de cet architecte aurait peut-être mérité un peu plus de recul...


samedi 2 mai 2015

La Barcelone de Picasso et Gaudi à Ferrare

On peut voir à Ferrare, jusqu'au 19 juillet, dans le magnifique Palazzo dei Diamanti, une très belle exposition sur la Barcelone de Picasso et Gaudi, intitulée La Rosa di fuoco. On peut y découvrir des tableaux, des affiches, des gravures, des peintures d'artistes catalans de la Belle époque, mais aussi quelques cartes et maquettes et de nombreuses photographies évoquant le cadre urbain et les réalisations architecturales d'une Barcelone en pleine expansion. Les œuvres présentées sont peu connues mais souvent de très bonne qualité, originales et très bien choisies (pour la plupart dans des collections espagnoles). 


Picasso, Les Toits de Barcelone dans le clair de lune, 1903.


Escher à Bologne



On peut voir en ce moment et jusqu'au 19 juillet 2015 à Bologne, au palais Albergati, une rétrospective de l’œuvre du graveur néerlandais Maurits Cornelis Escher (1898-1972). Grâce à cette exposition bien conçue, on découvre le milieu familial aisé d'Escher, ses tendances dépressives qui ont conduit ses parents à l'envoyer en Italie, sa passion naissante pour la gravure, ses premières œuvres déjà très originales des années 1920, sa passion pour la perspective et les déformations optiques et son succès populaire considérable dès la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Certaines planches d'Escher jouant sur les ambiguïtés de perception rappellent le surréalisme (notamment Magritte), d'autres se rapprochent du cubisme en tentant de reproduire à plat toutes les faces d'un volume tridimensionnel. De nombreux paysages d'Italie d'Escher évoquent par ailleurs Cézanne. Mais l'exposition insiste surtout sur l'influence de l'Art nouveau dans sa formation et sur un parallèle assez frappant entre ses gravures d'architecture et les perspectives aberrantes des Carcieri de Piranèse. Elle souligne aussi le côté visionnaire d'un artiste anticipant la représentation des fractales par les ordinateurs de la fin du vingtième siècle. Rassemblant plus de 150 œuvres, cette manifestation fait une très grande part à l'architecture et vaut notamment pour les très nombreuses gravures réalisées par Escher pendant les quinze ans qu'il a passé en Italie entre les deux guerres.

http://www.palazzoalbergati.com/la-mostra-escher/

M. C. Escher, Détail de la basilique de Saint-Pïerre de Rome.