jeudi 31 décembre 2015

Paris-Berlin

Ceux qui les auraient ratés lors de leur diffusion en novembre 2015 peuvent toujours regarder sur le site de replay d'Arte les quatre épisodes d'une excellente série d'histoire comparée de l'urbanisme et de l'architecture concernant les "destins croisés" de Paris et de Berlin, de la fondation des deux villes jusqu'à la fin du vingtième siècle : 

http://www.arte.tv/guide/fr/051897-001-A/paris-berlin-destins-croises-1-4

http://www.arte.tv/guide/fr/051897-002-A/paris-berlin-destins-croises-2-4

http://www.arte.tv/guide/fr/051897-003-A/paris-berlin-destins-croises-3-4

http://www.arte.tv/guide/fr/051897-004-A/paris-berlin-destins-croises-4-4

samedi 28 novembre 2015

L'A.U.A. à la Cité de l'architecture



La Cité de l'architecture présente, jusqu'au 29 février 2016, une exposition consacrée à la très riche histoire de l'Atelier d'urbanisme et d'architecture. Constitué au début des années 1960, ce groupement d'architectes, d'urbanistes, de paysagistes et de décorateurs a vu passer en son sein, jusqu'à sa dissolution en 1985, bon nombre d'architectes français parmi les plus célèbres de la deuxième moitié du vingtième siècle, notamment Paul Chemetov, Henri Ciriani et Michel Corajoud. L'exposition confronte documents, maquettes et films à des interviews récentes des protagonistes encore vivants (interviews menées par J.-L. Cohen). Elle inscrit ainsi le travail de l'A.U.A dans une époque qui va de la France gaullienne marquée par le souvenir de la Reconstruction à celle de Mitterrand, frappée par la crise. Grâce à la diversité des documents présentés, on comprend bien le foisonnement créatif extraordinaire de ce qui fut une des principales matrices de l'architecture contemporaine française, de l'utopie des débuts au pragmatisme des dernières années. Et on s'attache très vite à des personnalités à la fois ambitieuses et tenaillées par le doute comme le montre un film des années 1970 d'Eric Rohmer dans lequel Chemetov, Ciriani, Corajoud et Borja Huidobro expliquent comment ils ont conçu leur projet pour la construction d'un quartier à Évry. Contrastant singulièrement avec celle trop hagiographique récemment consacrée à Simone et Lucien Kroll, cette exposition s'avère donc une des meilleures organisées par la Cité de l'architecture ces dernières années.  

dimanche 15 novembre 2015

"Villes durables"

Le quarantième numéro de la série des "Grands dossiers" de la revue Sciences humaines, sorti en septembre et disponible jusqu'à la fin de novembre 2015 est consacré aux "villes durables" (78 p., 7,50 €). Ce numéro sous-titré "Quelles villes pour demain ?" s'intéresse à l'architecture, à l'urbanisme et à l'aménagement du territoire, aux écoquartiers et à la biodiversité urbaine, aux smart cities, à l'eau et aux transports en ville, à la gentrification, etc. 

Afficher l'image d'origine 

dimanche 8 novembre 2015

Le Grand Trianon de Louis XIV à de Gaulle

Le château de Versailles présentait jusqu'au 8 novembre une exposition consacrée à l'histoire du Grand Trianon, de sa construction par Louis XIV à sa transformation en palais présidentiel par de Gaulle, en passant par les diverses formes d'occupation sous Louis XV, Napoléon et Louis-Philippe notamment. Cette exposition permet de constater l'invraisemblable gabegie liée à la transformation fréquente du Grand Trianon pour des monarques qui l'ont finalement peu voire pas du tout utilisé, gabegie qui se traduit heureusement par l'existence d'un très abondant mobilier. Un deuxième volet de cette exposition est annoncé pour l'année 2016, il sera consacré au destin de l'ancien palais royal sous la cinquième république et à sa restauration à l'époque où André Malraux était ministère de la Culture de de Gaulle. 

Criticat n°16


Le seizième numéro de la revue Criticat vient de paraître. On peut y lire une critique sévère, par Simon Hermelin, de la restauration de la Maison de la radio. Certaines des dérives pointées par S. Hermelin sont aussi évoquées par Valéry Didelon qui dénonce l'importance démesurée prise par la communication dans la formation des architectes. L'analyse des techniques de communication appliquées à la promotion des projets de construction est abondamment utilisée par Françoise Fromonot et Stéphanie Sonnette dans un véritable petit essai qui constitue le cœur de ce seizième numéro : en une quarantaine de pages, les deux auteurs déconstruisent complètement la stratégie du groupe Center Parcs en analysant d'un point de vue architectural le site du Bois-aux-Daims dans la Vienne et en se référant aux récentes polémiques sur la construction d'un nouveau centre de vacances à Roybon en Isère. Ce long et passionnant article est accompagné d'un texte de Jean Baudrillard de 1992 sur le complexe Biosphère II construit en Arizona dans le but de préserver l'homme de son environnement dégradé. La deuxième partie du volume est d'un intérêt moindre : Pierre Chabard y consacre un article à "Museo Aero Sol", projet de montgolfières en sacs plastique de l'artiste argentin Tomas Saraceno, projet très "écologiquement correct" qui apparaît cependant essentiellement loufoque malgré l'intérêt que lui ont porté le sociologue Bruno Latour et les dernières conférences internationales sur le réchauffement climatique. Deux articles de 2012 traduits de l'anglais clôturent ce Criticat : l'un de l'architecte britannique Jeremy Till oppose la rareté à l'austérité et y voit une chance pour les architectes de repenser leur manière de travailler, l'autre d'un certain Iain Sinclair évoque de manière très subjective et assez superficielle les transformations du quartier de Hackney à Londres à l'occasion des Jeux olympiques de 2012.

samedi 7 novembre 2015

Le musée des Arts décoratifs de Budapest

Le musée des Arts décoratifs de Budapest (en fait "musée des arts appliqués") présente jusqu'au 15 novembre 2015 deux expositions consacrées au design hongrois, fonctionnaliste et très inventif, ainsi qu'au design ibéro-américain. On peut aussi profiter de l'occasion pour parcourir l'exposition permanente d'une collection intéressante quoique modeste en regard de son équivalent parisien et ne laissant malheureusement qu'une place réduite aux objets de l'entre-deux-guerres, malgré le rôle important des Hongrois dans le Bauhaus. On peut aussi apprécier la rénovation récente du bâtiment du musée, d'inspiration orientaliste, dû à l'architecte hongrois Ödon Lechner (1845-1914) et datant des années 1893-1896.

http://www.imm.hu/en/exhibits/view/376,HOME+SWEET+HOME

http://www.imm.hu/en/exhibits/view/377,Collective+Imagination+%E2%80%93+Ibero-American+Design+Biennal+%28BID14%29

samedi 31 octobre 2015

"Isola Nova" de Philippe Calandre à Versailles

On peut voir à Versailles, jusqu'au 8 novembre 2015, une exposition d'une vingtaine de photographies grand format de Philippe Calandre (né en 1964). Intitulé Isola Nova, cet ensemble se compose de montages de différents types de bâtiments vénitiens, de palais médiévaux et d'églises Renaissance ou baroques couplés à des bâtiments industriels de la première partie du vingtième siècle. Isola Nova s'avère très sagement post-moderne combinant de manière assez répétitive l'influence des Becher et celle d'Aldo Rossi. Mais, visiter cette exposition permet aussi de voir comment a été aménagé l'espace Richaud dans l'ancien hôpital royal de Versailles dû à Charles-François Darnaudin (1741-1805) à partir de 1781.

http://www.versailles.fr/outils/actualites/article/isola-nova-une-venise-onirique-a-lespace-richaud/

Afficher l'image d'origine

dimanche 18 octobre 2015

Archiscopie #3

Le troisième numéro de la nouvelle série d'Archiscopie est sorti l'été dernier. Au sommaire de ce numéro : une mise au point de Jean-Pierre Le Dantec sur "L'Affaire Le Corbusier" qui revient sur les accusations de sympathie pour l'extrême-droite du grand architecte ; une étude de la gentrification de La Havane à Cuba ; une présentation de la copie de la grotte Chauvet ; deux articles sur des constructions de logements à Paris et Boulogne-Billancourt ; d'autres sur la reconversion d'une usine en salle de spectacles à Grenoble, sur la construction d'un centre de recherche sur l'énergie solaire en Savoie ou sur celle d'une école en Bourgogne. Dans la partie plus historique de ce numéro, on peut signaler un compte-rendu bibliographique de Marie-Jeanne Dumont sur un livre évoquant la conservation de l'architecture moderne en Suisse, un point sur l'avancée des travaux de l'Inventaire concernant l'architecture des stations de ski en Rhône-Alpes ainsi qu'une analyse minutieuse de deux ouvrages sur l'urbanisme napoléonien par Pierre Pinon.

lundi 21 septembre 2015

"Un bâtiment, combien de vies ?"

On peut encore voir jusqu'au 28 septembre, à la Cité de l'architecture, le troisième et dernier volet de l'exposition intitulée "Un bâtiment, combien de vies ?". Ce troisième volet poursuit l'exploration des différentes formes de réhabilitation de bâtiments anciens, en France et en Europe. On peut regretter qu'aucun exemple extra-européen n'ait été évoqué en conclusion de cette exposition annuelle, sous forme d'une présentation complète, incluant des maquettes, car on aurait probablement pu découvrir l'intérêt des Nord-américains, des Asiatiques, des Africains, etc. pour ce phénomène. Par ailleurs, ce troisième volet ne comporte aucune nouveauté (la frise chronologique et les interviews demeurent les mêmes que pour la première et la deuxième parties) et contient un peu moins de maquettes que les deux précédents volets. L'ensemble mérite cependant le détour, notamment pour ceux qui ont vu les précédentes étapes de cette démarche en trois temps.  

Criticat #15

Le numéro du printemps 2015 de la revue Criticat est disponible depuis quelques mois. Ce numéro fait une grande place à l'architecture des espaces de travail ainsi qu'aux films d'architecture. On y trouve tout d'abord l'analyse d'un chantier récemment achevé, dans des conditions difficiles, sur l'île de Nantes. Puis, on lit l'évocation de la résidence de vacances Athéna construite au début des années 1970 sur des plans de l'architecte Jean Dubuisson à Bandol. Vient ensuit un dossier se demandant si l'on assiste à "La fin du bureau ?", dossier composé d'une bande dessinée sur les ordinateurs portables généreusement prêtés par les entreprises à leurs salariés, d'une critique socio-économique et architecturale du campus Novartis de Bâle, d'une mise en parallèle de deux films sur le rôle du management spatial des sièges d'entreprises en Allemagne et d'une anthologie de textes littéraires français et anglo-saxons sur le monde des bureaux... L'ensemble est complété par un texte du documentariste britannique Patrick Keiller sur l'intérêt des premières actualités filmées pour l'appréhension des villes modernes et d'un texte sur l'école d'architecture de Porto depuis le retour de la démocratie au Portugal. Signalons enfin un court article du mathématicien Thierry Lévy qui critique la prétention à la scientificité des innombrables diagrammes présentés lors de la dernière biennale d'architecture de Venise de 2014, texte qu'il aurait fallu emporter pour mieux appréhender les centaines de graphiques accompagnant l'exposition "1000 Singapour" récemment présentée à la Cité de l'architecture...   

mercredi 9 septembre 2015

Rétrospective Lucien Kroll à la Cité de l'architecture

La Cité de l'architecture propose jusqu'au 14 septembre une exposition retraçant l’œuvre de l'architecte belge Lucien Kroll (né en 1927) tout en évoquant sa femme Simone, pour sa part plutôt paysagiste. Sous le titre "Tout est paysage. Une architecture habitée", il s'agit d'une véritable rétrospective du travail du couple, souvent connu comme précurseur des préoccupations écologiques et des démarches participatives. L'exposition se compose de trois parties : dans les espaces latéraux, on trouve ainsi une succession chronologique de plans et coupes des années 1960 à 2000 ; dans l'espace principal, c'est à une présentation succincte mais efficace des principales réalisations des Kroll qu'on est invité, photos et textes évoquant les différents problèmes auxquels leur carrière les a confrontés ; l'ensemble est complété par trois films. On déconseille fortement de commencer par ces films : les Kroll y présentent leurs idées de manière bien peu convaincante, donnant l'impression de caricaturer leurs propres positions (L. Kroll explique ainsi qu'il n'a jamais rien vu d'aussi laid que le bâtiment du Bauhaus de Dessau par Gropius et se demande comment le modernisme n'est pas relégué dans les oubliettes de l'histoire compte tenu du fait qu'il y a "quarante millions de morts entre Gropius et nous"... sans compter de très approximatives affirmations sur le financement du parti nazi par les Anglais et les Juifs dont on se demande pourquoi elles n'ont pas été coupées au montage). Les projets donnent une vision plus intéressante de leur travail : ceux des années 1970, radicalement écologiques, radicalement participatifs, radicalement hostiles au modernisme apparaissent, avec le recul, marqués par un grand dogmatisme et ne semblent d'ailleurs pas toujours avoir bien fonctionné ; mais les débuts de la carrière de L. Kroll en Belgique pour la construction d'églises et la transformation de couvents, son passage au Rwanda au milieu des années 1960 méritent vraiment le détour de même que certains projets récents menés en France pour la réhabilitation de quartiers de banlieue ou la revitalisation de communes rurales isolées. L'ensemble est d'un intérêt inégal et manque de recul critique, la faute peut-être à la Cité de l'architecture qui a confié la réalisation de l'exposition à L. Kroll en personne, mais on ne devrait pas négliger cette occasion d'apprécier le travail d'un des premiers architectes véritablement préoccupés d'écologie, même si on en ressort avec une furieuse envie d'architecture résolument "moderne". 

http://www.citechaillot.fr/fr/expositions/expositions_temporaires/25894-tout_est_paysage_une_architecture_habitee.html

http://www.citechaillot.fr/data/expositions_bc521/fiche/24660/cp_kroll_09_04_15_67d24.pdf

Résultat de recherche d'images pour "tout architecture est paysage"

mercredi 2 septembre 2015

"Japon, l'archipel de la maison" à la Cité de l'architecture

On peut voir à la Cité de l'architecture, jusqu'au 7 septembre, une intéressante exposition concernant la maison au Japon. Cette exposition est composée de trois parties. Dans la première, on découvre une douzaine de maisons mêlant modernisme et références traditionnelles dans le Japon de l'après-guerre. Dans la deuxième partie, c'est une trentaine de maisons récentes qui sont mises en parallèle. Dans un film d'une demie-heure, on voit enfin concrètement comme ces maisons modernes sont habitées au quotidien par leurs propriétaires. L'ensemble manque de maquettes mais montre cependant bien comment les architectes parviennent à construire de véritables "machines à habiter" dans des espaces le plus souvent très exigus et tout en s'inscrivant dans le cadre d'une tradition locale très vivace. 

http://www.citechaillot.fr/data/expositions_bc521/fiche/24661/cp_japon_larchipel_de_la_maison_3fafc.pdf

samedi 22 août 2015

"Inventions/Design. Regards croisés" au musée des Arts et métiers

Le musée des Arts et métiers présente, jusqu'au 6 mars 2015, une exposition intitulée Inventions/Design. Regards croisés qui complète bien celle présentée récemment à la Gaieté Lyrique  (Oracles du design). On y voit moins de mobilier ou de références à l'architecture et plus d'objets liés aux nouvelles technologies. Par ailleurs, l'approche est plus scientifique qu'esthétique. L'ensemble s'avère cependant intéressant. 

http://www.arts-et-metiers.net/invention-design

Recensions bibliographiques : Paris-Berlin, Allemagne-Pologne-République tchèque

Parmi les recensions bibliographiques récemment publiées en ligne par l'Institut historique allemand de Paris, signalons deux textes concernant d'une part le patrimoine en Europe orientale et d'autre part l'imaginaire architectural de la République en France et en Allemagne : 

http://www.perspectivia.net/publikationen/francia/francia-recensio/2015-2/ZG/bartetzky_padiou

http://www.perspectivia.net/publikationen/francia/francia-recensio/2015-2/ZG/peters_padiou

 

mardi 28 juillet 2015

"Oracles du design" à la Gaité Lyrique

On peut voir jusqu'au 16 août 2015 à la Gaité Lyrique, à Paris, une exposition intitulée Oracles du design. Cette exposition est organisée en sections thématiques permettant de découvrir des objets "noirs, simples, humbles, curieux, gonflés, abstraits, naïfs, nomades, mutants, organiques et archaïques". Il s'agit de meubles mais aussi de vaisselle et de tissus (sans compter un solex et une bonbonne de gaz). L'ensemble est l’œuvre de designers européens des trente dernières années avec un fort accent mis sur la première décennie du vingt-et-unième siècle. On retrouve ainsi Ettore Sottsass et, parmi les français, Matali Crasset, les frères Bouroullec ou Philippe Starck.   



vendredi 24 juillet 2015

Histoire des ruines

La Fabrique de l'histoire a récemment diffusé une série de quatre émissions sur les ruines. Cette semaine était introduite par une heure passionnante en compagnie de l'archéologue Alain Schnapp. La deuxième émission, tout aussi intéressante, se composait d'une promenade patrimoniale dans la ville de Beyrouth, ville en voie de gentrification anarchique où les traces de la guerre civile ont pratiquement été effacées. Le troisième temps de cette semaine portait sur la préservation matérielle des ruines, telle qu'elle est pratiquée par les archéologues. La quatrième et dernière émission se penche sur les ruines de la période de la Commune à Paris. 

http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-ruines-14-2014-05-12

http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-ruines-24-2014-05-13

http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-ruines-34-2014-05-14

http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-ruines-44-2014-05-15

mardi 21 juillet 2015

Architecture scolaire et laïcité républicaine

Le cabinet d'architecture du musée d'Orsay (salles 17 et 21) présente en ce moment des projets d'architecture scolaire envisagés sous l'angle de la laïcité. On aurait aimé en savoir un peu plus sur la doctrine républicaine dans ce domaine et surtout sur les enjeux idéologiques liés à la construction des lieux d'éducation car on n'a pas l'impression, à regarder les intéressants projets présentés, que le vote des fameuses lois Ferry du début des années 1880 sur l'instruction "gratuite, laïque et obligatoire" ait marqué une véritable rupture esthétique ou même programmatique. Les collèges et les lycées de la fin du siècle s'inspirent-ils de ceux tenus précédemment par des religieux, voire des casernes ou des couvents ? Ce sera au visiteur de se faire une opinion... 

http://www.musee-orsay.fr/fr/collections/cabinets-darchitecture.html

Eugène Train (1832-1903), Collège Chaptal, Paris, 1875, Musée d'Orsay.


samedi 11 juillet 2015

Mobilité urbaine

Récemment diffusée sur France Culture, une émission de quarante minutes sur la mobilité dans les villes françaises, émission au cours de laquelle débattent l'architecte Jean-Maire Duthilleul, l'urbaniste Nicolas Ledoux et l'historien des transports Mathieu Flonneau, ce dernier tentant une hasardeuse réhabilitation de l'urbanisme des années 1970... 

http://www.franceculture.fr/emission-du-grain-a-moudre-d-ete-pietons-velos-taxis-voitures-comment-bouger-ensemble-dans-la-ville-

dimanche 28 juin 2015

1000 Singapours à la Cité de l'architecture

La Cité de l'architecture propose, jusqu'au 14 septembre 2015 une exposition intitulée "1000 Singapours". Cette exposition porte sur l'aménagement du territoire, l'urbanisme et l'architecture de Singapour, petit état insulaire d'Asie du Sud-est. Elle se compose de huit maquettes et de plusieurs dizaines de petits panneaux présentant des photos (malheureusement non légendées) de Singapour ainsi que de très nombreuses cartes élaborées à partir de statistiques, notamment économiques. L'ensemble des données concernant Singapour est confronté aux chiffres équivalents pour l'agglomération parisienne, dans le but de permettre une comparaison globale de deux grandes villes construites sur des modèles différents mais qui se ressemblent par ailleurs au niveau des densités de population très élevées. L'ensemble est très intéressant et serait recommandable sans quelques défauts très gênants : 1) A l'exception de l'introduction générale, tous les textes et les légendes des cartes sont exclusivement rédigés en anglais ce qui est inadmissible et 2) Les panneaux explicatifs rédigés (en anglais donc) en police de taille 12 ou 11 sont pour un quart d'entre eux accrochés à 1 m de haut et pour un autre quart à trente centimètres plus haut environ : en tout plus de la moitié des très nombreuses informations contenues dans l'exposition sont en-dessous, voire très en-dessous, du champ de vision de la majorité des visiteurs (les légendes des maquettes sont par ailleurs quasiment invisibles, cachées de manière invraisemblable dans un angle dissimulé à la vue du public). 


dimanche 7 juin 2015

"Reliefs" aux Turbulences d'Orléans

Le Frac d'Orléans, les Turbulences, présente un programme d'expositions consacrées au relief. On peut ainsi voir une installation de l'artiste japonais Yasuaki Onishi, une rétrospective de l’œuvre de Gérard Singer, sculpteur-architecte fasciné par les courbes de niveau, et enfin une exposition intitulée Architecturer l'horizon qui revient sur la place de la montagne en architecture depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Cette dernière exposition est visible jusqu'au 30 août. Elle ne présente pas un panorama de l'architecture alpine, mais évoque plutôt, de manière thématique et parfois subjective, l'idée de montagne chez les artistes autant que chez les architectes.   


dimanche 24 mai 2015

Le Vitrail contemporain à la Cité de l'architecture

Depuis le 20 mai, on peut voir à la Cité de l'architecture une exposition consacrée au vitrail contemporain en France depuis 1945. On y découvre chronologiquement des projets faisant intervenir certains des grands noms de la peinture française (Rouault, Manessier, Soulages, etc.), essentiellement dans le domaine de l'art sacré. Bénéficiant d'une scénographie sobre mais efficace, l'exposition parvient très bien à présenter la grande diversité des vitraux produits en France, y compris les plus contemporains, à travers des "vitraux d'essai" souvent conçus à l'échelle 1/1 avant la mise en place des vitraux définitifs.  

dimanche 17 mai 2015

Pavillons de banlieue

La sociologue Anne Lambert s'est penchée, dans une thèse récemment soutenue, sur la France pavillonnaire, en étudiant une ville de la lointaine banlieue de Lyon. C'est ce qu'elle évoque dans une récente édition de l'émission La Suite dans les idées. En mêlant sociologie, économie, problématique de genre et même politique (et pas seulement politique du logement), l'étude, par ailleurs centrée sur un cas précis, n'apparaît pas toujours convaincante, en tous cas telle qu'elle est brièvement résumée dans l'émission, mais on ne peut que saluer la volonté d'étudier cette France pavillonnaire dans laquelle vit une partie de plus en plus grande de la population...  

http://www.franceculture.fr/emission-la-suite-dans-les-idees-le-logement-est-toujours-social-2015-05-02

Utopies urbaines à Suresnes

On peut voir au musée d'histoire urbaine et sociale de Suresnes, jusqu'au 5 juillet 2015, une exposition intitulée Les Villes idéales, rêves et réalités. Cette exposition présente un historique assez complet du sujet, de la Saline royale de Ledoux à la Cité radieuse de Le Corbusier en passant par le Phalanstère de Fourier, le Familistère de Guise et, bien sûr, les cités-jardins, à commencer par celle de Suresnes voulue par le maire de la ville Henri Sellier. Elle confronte aussi les villes construites aux représentations qu'en ont donné le cinéma et la littérature. L'ensemble peut constituer une bonne introduction au thème des utopies architecturales et urbaines. On peut aussi profiter de l'occasion pour visiter l'exposition permanente du musée, très bien conçue et mise en scène, qui évoque Suresnes comme un petit village de vignerons isolé au pied du Mont Valérien avant d'être, au dix-neuvième siècle, rattaché par un pont et par le train à Paris puis rapidement gagné par l'industrialisation. Evolution qui va pousser, après la Première Guerre mondiale, le grand promoteur des cités-jardins qu'était H. Sellier à développer sur le territoire de sa commune un projet devenu emblématique de ce type d'utopie urbaine.

 


jeudi 14 mai 2015

"Un bâtiment, combien de vies ?" (deuxième partie)

On peut voir, à la Cité de l'architecture, jusqu'au 25 mai 2015, le deuxième des trois volets de l'exposition Un bâtiment, combien de vies ? On retrouve la chronologie générale, le diaporama et les interviews déjà présents depuis le début et qui vont apparemment rester jusqu'à la fin du troisième volet de l'exposition en décembre 2015. Mais ce sont 24 nouveaux projets, français et européens, qui sont présentés, comme dans la première partie, à travers des textes, des photos et des maquettes. Les exemples sont très bien choisis et la scénographie est des plus efficaces. Par ailleurs, certaines des interviews réalisées spécialement pour l'occasion sont très intéressantes, notamment celle de Renzo Piano. Il serait donc dommage de passer à côté de la deuxième partie de cette exposition.

mercredi 13 mai 2015

"Archiscopie" # 2

Le deuxième numéro de la nouvelle série de la revue Archiscopie vient de sortir. A lire essentiellement dans ce numéro, quatre article sur de grands bâtiments récemment livrés ou reconvertis : le Tri postal de Claude Prouvé de Nancy (1970) reconverti par Marc Barani (en lien avec l'exposition à la Cité de l'architecture Un bâtiment, combien de vies ?), la Philharmonie de Paris par Jean Nouvel, la Fondation Seydoux par Renzo Piano ainsi que l'hôpital spécialisé dans la lutte contre le cancer de Toulouse par Jean-Paul Viguier.

mardi 12 mai 2015

Le Corbusier au Centre Pompidou

Le centre Pompidou présente, jusqu'au 3 août 2015, une exposition intitulée Le Corbusier. Mesures de l'homme. Il s'agit d'une rétrospective non exhaustive mais sans grande impasse sur l’œuvre de l'architecte. Le Modulor est naturellement bien mis en valeur, mais le thème des "mesures de l'homme" ne joue par ailleurs qu'un rôle assez subliminal en tant que fil conducteur de l'exposition. Implicitement, l'exposition essaye par ailleurs de revaloriser les peintures et les sculptures du Corbusier en les confrontant systématiquement à ses livres et à ses constructions. Cette entreprise est peu probante : quand elles ne sont pas intégrées à des bâtiments, les œuvres peintes ou sculptées de l'architecte peinent vraiment à dépasser l'évocation de celle de Fernand Léger ou de  Picasso. Sagement chronologique, l'exposition reste par ailleurs étroitement centrée sur la personne du Corbusier et sur l'exploration esthétique de son travail : ses relations avec les maîtres d’œuvre ou avec ses collaborateurs et son rapport à la politique sont très peu évoqués. Il ne s'agit donc pas de la grande exposition rétrospective qu'on pouvait espérer, sans trop y croire cependant, compte tenu de l'importance démesurée de l’œuvre du Corbusier. Mais c'est une bonne introduction à la dimension esthétique de celle-ci. Rien que pour les magnifiques axonométries des années 1920 et pour les très nombreuses publications de Le Corbusier sous forme de revues et de livres, cette exposition vaut incontestablement le détour. 

https://www.centrepompidou.fr/cpv/ressource.action?param.id=FR_R-8f8d423bac2b3aa1d3d51c882cb768c7&param.idSource=FR_E-4db6946e85e36d2f59263e519c45e65

samedi 9 mai 2015

Hors-série "Télérama" sur Le Corbusier

Le magazine Télérama vient de sortir un hors-série consacré au Corbusier, en relation avec l'exposition du Centre Pompidou (100 p., 8,50 €). Ce numéro n'apporte aucune révélation sur l’œuvre de l'architecte mais fournit un panorama abondamment illustré des débats actuels la concernant. On y trouve une biographie dessinée, un porte-folio récapitulant chronologiquement la carrière du "bâtisseur du vingtième siècle", des articles pro et contra sur les opinions politiques du Corbusier et sur sa conception de l'urbanisme, des synthèses sur la peinture et le mobilier corbuséens, le témoignage d'une dizaine d'architectes sur l'influence du Corbusier dans leur œuvre et enfin plusieurs articles sur le plaisir ou la difficulté de vivre, en 2015, dans des édifices conçus par le Corbusier. 

vendredi 8 mai 2015

Marcel Breuer en Normandie

Quelques années après une exposition consacrée à une rétrospective de l’œuvre de Marcel Breuer (1902-1981), la Cité de l'architecture présente jusqu'au premier juin 2015, dans le cadre de ses "Nouvelles acquisitions" la seule commande de l'architecte pour des particuliers en France. On y découvre les plans (à l'échelle 1/200 et non 1/20 comme l'indiquent tous les cartels) et une maquette de la Villa Sayer, construite au début des années 1970, en Normandie, pour des maîtres d'ouvrage très soucieux de faire appel à un architecte contemporain, auréolé de son passage par le Bauhaus.

http://www.citechaillot.fr/fr/expositions/nouvelles_acquisitions/25770-marcel_breuer_en_normandie.html

"Archi-timbrée" à la Cité de l'architecture

La Cité de l'architecture présente jusqu'au 21 septembre 2015 une exposition intitulée Archi-timbrée.  Il s'agit de mettre en parallèle les timbres évoquant les monuments français et les moulages de ces mêmes œuvres au sein des collections de la Cité. On pouvait espérer une mise en perspective ambitieuse de l'histoire de l'art et de la représentation de l'architecture sur un format réduit mais très populaire (et pas seulement auprès des philatélistes). On pouvait au moins attendre un travail sur l'équilibre entre la place du patrimoine et celle de l'architecture contemporaine sur les timbres. Il n'en est rien, l'exposition ne dépassant jamais la confrontation redondante d'une cinquantaine de monument moulés et de leurs équivalents "timbrés". L'initiative est sympathique mais demeure donc très anecdotique.

http://www.citechaillot.fr/fr/expositions/expositions_temporaires/25791-archi-timbree.html

dimanche 3 mai 2015

"Point. Ligne. Surface. Volume", Fabien Vienne à la Cité de l'architecture

La Cité de l'architecture présente jusqu'au 21 septembre 2015 dans le cadre de ses "expositions- ateliers" une rétrospective de l’œuvre pour le moins originale de Fabien Vienne. Cet architecte né en 1925 a brièvement travaillé à la reconstruction de la France après la Seconde Guerre mondiale et a conduit des projets d'urbanisme à la Réunion pendant les années 1950 tout en réfléchissant à un système de construction modulaire inspiré du système Meccano. Il a déposé plusieurs brevets dans ce domaine, conçu de fond en comble le grand hôtel d'une station de ski, puis s'est tourné vers la conception de jeux de construction et de globes terrestres motorisés... L'ensemble est dominé par une authentique et un peu folle passion pour la géométrie. On pense parfois à Jean Prouvé pour la standardisation d'éléments préfabriqués métalliques, à Buckminster Fuller pour les structures géométriques, à Guy Debord pour la passion des jeux... Mais on n'en apprend pas beaucoup plus par les cartels qui restent un peu énigmatiques. Il s'agit surtout, en effet, d'inciter le public (et pas seulement le jeune public peut-on supposer) à s'emparer des jeux de F. Vienne mis à sa disposition pour qu'il goûte par lui-même aux joies de la géométrie appliquée. L'initiative est louable, mais on ressort de l'exposition avec l'impression que le parcours singulier de cet architecte aurait peut-être mérité un peu plus de recul...


samedi 2 mai 2015

La Barcelone de Picasso et Gaudi à Ferrare

On peut voir à Ferrare, jusqu'au 19 juillet, dans le magnifique Palazzo dei Diamanti, une très belle exposition sur la Barcelone de Picasso et Gaudi, intitulée La Rosa di fuoco. On peut y découvrir des tableaux, des affiches, des gravures, des peintures d'artistes catalans de la Belle époque, mais aussi quelques cartes et maquettes et de nombreuses photographies évoquant le cadre urbain et les réalisations architecturales d'une Barcelone en pleine expansion. Les œuvres présentées sont peu connues mais souvent de très bonne qualité, originales et très bien choisies (pour la plupart dans des collections espagnoles). 


Picasso, Les Toits de Barcelone dans le clair de lune, 1903.


Escher à Bologne



On peut voir en ce moment et jusqu'au 19 juillet 2015 à Bologne, au palais Albergati, une rétrospective de l’œuvre du graveur néerlandais Maurits Cornelis Escher (1898-1972). Grâce à cette exposition bien conçue, on découvre le milieu familial aisé d'Escher, ses tendances dépressives qui ont conduit ses parents à l'envoyer en Italie, sa passion naissante pour la gravure, ses premières œuvres déjà très originales des années 1920, sa passion pour la perspective et les déformations optiques et son succès populaire considérable dès la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Certaines planches d'Escher jouant sur les ambiguïtés de perception rappellent le surréalisme (notamment Magritte), d'autres se rapprochent du cubisme en tentant de reproduire à plat toutes les faces d'un volume tridimensionnel. De nombreux paysages d'Italie d'Escher évoquent par ailleurs Cézanne. Mais l'exposition insiste surtout sur l'influence de l'Art nouveau dans sa formation et sur un parallèle assez frappant entre ses gravures d'architecture et les perspectives aberrantes des Carcieri de Piranèse. Elle souligne aussi le côté visionnaire d'un artiste anticipant la représentation des fractales par les ordinateurs de la fin du vingtième siècle. Rassemblant plus de 150 œuvres, cette manifestation fait une très grande part à l'architecture et vaut notamment pour les très nombreuses gravures réalisées par Escher pendant les quinze ans qu'il a passé en Italie entre les deux guerres.

http://www.palazzoalbergati.com/la-mostra-escher/

M. C. Escher, Détail de la basilique de Saint-Pïerre de Rome.

lundi 6 avril 2015

Le paysage selon Michel Corajoud

Dans le cadre d'une semaine consacrée au paysage, La Fabrique de l'histoire a récemment rediffusé une longue interview de 2012 du spécialiste des jardins Michel Corajoud. L'émission s'avère très intéressante, notamment sur les rapports entre architecture et paysage :


Michel Corajoud, Henri Ciriani et Bordja Huidobro (architectes), parc des Coudrays à Élancourt (Yvelines), 1974

jeudi 19 mars 2015

Potrait de ville : Tokyo

La collection Potrait de ville de la revue Archiscopie s'est récemment enrichie d'un nouveau numéro consacré à Tokyo (80 pages, 20 euros). Ce numéro suit un modèle désormais bien rodé. On parcourt l'histoire architecturale de Tokyo, de sa fondation à la fin du seizième siècle à nos jours, à travers son développement urbain et en s'attardant sur les principales constructions et les plus importants jardins. Il manque peut-être, pour une parfaite compréhension de cette histoire, une carte topographique de la région et quelques graphiques sur l'accroissement de la population ainsi que sur les principales activités de la mégapole et sur sa composition sociologique. Mais, par ailleurs, ce Portrait de ville s'avère tout à fait convaincant : l'iconographie est, comme d'habitude, très riche et de très bonne qualité ; quant au style, il est, ce qui est une vraie gageure, à la fois informatif et agréable à lire. Le récit de l'histoire urbaine et architecturale de la ville dresse un portrait des plus vivants de la capitale japonaise qui est aussi la ville la plus peuplée du monde. 


Portrait de ville Tokyo

Signalons pour les amateurs de Tokyo un petit film franco-belge tiré d'un livre d'Amélie Nothomb et intitulé Tokyo fiancée qui porte un regard plein d'ironie sur un certain nombre de quartiers évoqués dans le Portrait de ville évoqué ci-dessus : 


Studio Mumbai à Arc en rêve


On peut voir à Arc en rêve, à Bordeaux, jusqu'au 31 mai 2015, une exposition consacrée aux architectes indiens de Studio Mumbai, brillants défenseurs d'un low tech, à la fois chic et vernaculaire. L'exposition s'avère très intéressante, on y découvre les réalisations les plus marquantes de l'agence à travers des photos et des films, mais on peut aussi y voir de nombreux échantillons des matériaux conçus dans ses ateliers de production. D'étonnantes maquettes en bambous et en bitume donnent une bonne idée du génie de la mise en scène de Studio Mumbai. Certains problèmes ne sont cependant pas abordés : on ignore ainsi quel est le modèle économique de l'agence (de telles réalisations seraient-elles possibles sans la main-d’œuvre indienne à très bas coût ?) et on n'a guère d'informations sur la durabilité de constructions qui paraissent parfois très précaires. L'ensemble mérite cependant incontestablement le détour      

On pouvait aussi voir au musée d'art contemporain de Bordeaux voisin d'Arc en rêve, jusqu'au 15 mars, un film du documentariste allemand Harun Farocki (1944-2014), film fascinant sur la production et l'utilisation des briques en Inde, au Burkina Faso, en France et en Allemagne. 

Studio Mumbai, Tara House, 2005


lundi 9 mars 2015

"Archiscopie" # 1

Jusqu'à l'été 2014, la revue de la Cité de l'architecture, Archiscopie, paraissait sous la forme d'un mensuel de 28 pages au rythme de dix numéros par an, ce qui représentait annuellement environ 280 pages auxquelles il fallait ajouter chaque semestre un bulletin bibliographique et, une fois par an, un Portrait de ville. Les 280 pages de la revue à proprement parler se composaient pour une bonne moitié de textes concernant l'actualité et l'histoire de l'architecture, pour une autre moitié d'annonces de colloques et d'expositions. Cette formule était un peu dépassée : les expositions durant souvent plus d'un mois et les colloques devant être annoncés plusieurs mois à l'avance, les numéros d'Archiscopie s'avéraient parfois inutilement répétitifs, surtout à une époque où de telles informations peuvent sans inconvénient être diffusées en ligne. Après une interruption de plus de six mois, Archiscopie reparaît donc, sous une forme trimestrielle. Le premier numéro, couvrant le premier trimestre de 2015, compte 124 pages (pour 12,50 €) ce qui devrait, en fin d'année, fournir environ 500 pages de lecture : c'est plus que ce que proposait autrefois la revue, même si on tient compte de la division par deux que le format a subi (24 x 16 cm au lieu de 32 x 24 cm), car la nouvelle formule ne comporte plus toutes les annonces d'événements d'actualité qui devraient désormais trouver place sur le site Internet de la revue. Du point de vue du contenu, on retrouve des prises de position critiques sur l'actualité (la Tour Triangle), une quarantaine de pages de présentation de bâtiments récemment construits, une trentaine de pages "Culture" sur les publications récentes et quelques pages consacrées à la recherche en architecture et paysage ainsi qu'une trentaine de pages de bibliographie. Les anciens lecteurs d'Archiscopie ne seront donc pas dépaysés, les équilibres entre les différentes pôles de l'ancienne formule étant respectés dans la nouvelle. Concernant la forme, la revue conserve la mise en page aérée et plutôt agréable de l'ancienne Archiscopie. On peut regretter que la rédaction n'ait pas fait le choix d'un papier, d'une impression et d'un système de reliure de meilleure qualité qui auraient pu faire de chaque numéro un authentique petite livre... On n'a en effet pas affaire à un "bel objet", mais le contenu d'Archiscopie est varié et roboratif et c'est là l'essentiel. Le bilan de cette mue est donc globalement plutôt positif.    

vendredi 6 mars 2015

Actualité de Viollet-le-Duc en Allemagne

La France n'est pas la seule à s'intéresser à Viollet-le-Duc. On peut notamment signaler, pour les germanophones, deux publications académiques récentes (2012) : d'une part une étude du rôle de Viollet-le-Duc dans la fondation du musée du Trocadéro par Susanne Mersmann ; d'autre part une confrontation de l'importance de la géologie chez Viollet-le-Duc, Ruskin et le photographe Aimé Civiale par Jan von Brevern. Cf. ci-dessous deux comptes-rendus bibliographiques en français sur le site de l'Institut historique allemand : 



  

jeudi 5 mars 2015

Criticat # 14

Le quatorzième numéro de la revue Criticat est récemment sorti. Le sommaire est, comme d'habitude, très varié tout en tournant autour d'une problématique principale, en l'occurrence l'aménagement des espaces publics. On peut lire, entre autres, dans ce numéro, un long article sur un projet de rénovation urbaine à Roubaix, une rétrospective de vingt-cinq d'aménagement des espaces publics à Lyon, une remise en cause des interventions de l'Office for metropolitan architecture de Rem Koolhaas à Rotterdam, une étude de la rénovation de la place de la République à Paris et une réflexion sur l'histoire de la ville balnéaire australienne de Golden City. On peut aussi lire une anthologie de textes évoquant l'espace public et notamment des extraits du livre d'Henri Lefebvre de 1973 intitulé Vers une architecture de la jouissance. Mais l'article le plus original est probablement celui consacré par André Bideau à la place tout à fait singulière des ouvrages d'art en béton dans l'identité nationale suisse. 
   

mardi 3 mars 2015

Viollet-le-Duc à la Cité de l'architecture


Il ne reste plus que quelques jours pour voir, à la Cité de l'architecture, l'exposition consacrée à Viollet-le-Duc (1814-1879) et sous-titrée "Les visions d'un architecte". Après les expositions Baltard et Labrouste de l'hiver 2012-2013, respectivement présentées par le musée d'Orsay et la Cité de l'architecture, c'est une nouvelle figure majeure de l'architecture du dix-neuvième siècle qui fait l'objet d'une rétrospective. Cette manifestation est sobrement et efficacement présentée, évitant les fac-similés qui ont entaché certaines expositions précédemment présentées par la Cité de l'architecture (on a heureusement épargné au visiteur les gargouilles en carton pâte...). Par ailleurs, l'exposition se veut exhaustive évoquant bien sûr en Viollet-le-Duc le restaurateur, mais aussi  le savant, le professeur, l'architecte de cour, l'organisateur de cérémonies, le concepteur de meubles, le caricaturiste, le précurseur de l'Art nouveau, l'alpiniste et le passionné de géologie... Le parcours est globalement thématique mais fournit néanmoins, dès le début, l'essentiel des données biographiques nécessaires à la compréhension de la carrière de l'architecte. Ce parcours met aussi très bien en valeur, chez Viollet-le-Duc, le goût des voyages, des montagnes et surtout, du dessin. Il a le mérite de ne pas opposer mais plutôt de réconcilier, chez l'architecte, le rationaliste scientifique et l'amateur de fantaisies ornementales, l'amoureux du passé et le restaurateur parfois dogmatique de certains édifices médiévaux. On peut regretter quelques angles morts, l'exposition s'attardant peu sur les convictions politiques ou religieuses de l'architecte, mais on ne peut que saluer la tenue, à la Cité de l'architecture, d'une nouvelle exposition patrimoniale de grande qualité, classique au meilleur sens du terme. 



lundi 23 février 2015

Projets primés en France et à l'international

La Cité de l'architecture n'a probablement jamais, depuis son inauguration en 2007, proposé un programme aussi riche que cette année 2014-2015, ce qui pourrait bien faire que son titre de "plus grand centre d'architecture au monde" ne s'applique plus désormais essentiellement à la taille des espaces d'expositions ou de ses collections mais aussi à l'ampleur des manifestations programmées. Parmi les nombreuses expositions en cours, on peut en signaler deux qui mettent en valeur les architectes français et l'architecture en France. Le deuxième palmarès "Archicontemporaine" présente de manière succincte 24 projets récents, distingués par le grand public, dans trois catégories ("Habitat", "Equipement", "Aménagement"). Quant à l'exposition intitulée Ailleurs/Outwards, organisée par l'AFEX en charge de promouvoir les architectes français à l'étranger, elle présente une dizaine d’œuvres majeures récemment réalisées par de grands noms de l'architecture française, en Europe et surtout dans les pays émergents, au Maroc, au Brésil et avant tout en Chine. L'ensemble des deux expositions est présenté de manière efficace (quoique les panneaux interactifs d'Ailleurs se déroulent à un rythme assez curieux) ; et le tout a le bon goût d'éviter le localisme stérile aussi bien que le triomphalisme cocardier. 



Marc Mimram, Pont Sino-Singapour, Tianjin, Chine.