Le Centre Pompidou présente, jusqu'au 28 juillet 2014 une rétrospective de l’œuvre de l'architecte franco-suisse Bernard Tschumi. Né à Genève en 1944, fils de l'architecte suisse Jean Tschumi (1904-1962), Bernard Tschumi a suivi des études d'architecture à l'école polytechnique de Zurich, tout en travaillant en France, en Grande-Bretagne et aux États-Unis où il est devenu enseignant. A travers une présentation à la fois thématique et chronologique de son œuvre, on découvre que Tschumi a longtemps réfléchi sur l'architecture avant de construire et d'enseigner. Il a naturellement reçu l'influence de son père dont un magnifique dessin de 1932 est exposé en fin parcours, mais il aussi été marqué par Le Corbusier ainsi que par Candilis, Josic et Woods dans l'agence desquels il fait un stage. Il a aussi été marqué par les artistes qu'il a rencontrés à New Yok, parmi lesquels figurait notamment Cindy Sherman. Mais Tschumi affirme aussi avoir beaucoup appris des cinéastes : le Frankenstein de James Whale, les auteurs de la Nouvelle Vague et surtout l'Alexandre Nevski d'Eisenstein l'ont apparemment profondément marqué. En outre, il a utilisé, pour élaborer certains de ses concepts, les écrits de plusieurs figures de proue de la french theory : Foucault, Barthes et surtout Derrida dont il s'est évertué à appliquer à l'architecture le concept de "déconstruction". Mais l'exposition n'est bien sûr pas seulement une biographie intellectuelle de l'architecte, elle propose une vision d'ensemble de son œuvre, à travers des maquettes et de très nombreux dessins, de ses projets théoriques des années 1970 à la rénovation du zoo de Vincennes en passant par le parc de la Villette et ses folies. L'ensemble s'avère très intéressant, notamment si on prend le temps de visionner le film qui introduit l'exposition et qui permet de mieux comprendre les théories parfois sophistiquées de Tschumi.
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