dimanche 19 mai 2013

"Rudy Ricciotti, architecte" à la Cité de l'architecture

La Cité de l'architecture présente jusqu'au 8 septembre 2013 une exposition sobrement intitulée Rudy Ricciotti, architecte. Dans un premier temps, un diaporama un peu statique, évoque les principales constructions de l'architecte, né en 1952 en Algérie. On découvre ensuite quelques moulages qui servent au coffrage des éléments de béton dont se composent la plupart de ses édifices ainsi que quelques-uns de ces blocs de béton, le  tout étant présenté sans beaucoup de précisions techniques. L'exposition ne comporte par ailleurs quasiment pas de maquettes et il faut attendre la dernière section pour découvrir plus en détail les œuvres de Ricciotti, grâce à des bornes interactives très bien conçues (mais ces bornes d'usage individuel sont au nombre de deux seulement...). Une passionnante interview donnée par Ricciotti à Francis Rambert en février 2013 complète l'ensemble : l'architecte y explique son rejet du high tech et du minimalisme d'Europe du Nord et prône une architecture méditerranéenne fondée sur une utilisation audacieuse de bétons très performants. Dans une salle un peu excentrée, on peut enfin voir un autre film commandé par la Cité de l'architecture à la cinéaste Laetitia Masson : il ne faut surtout pas rater ce film un peu expérimental, intitulé L'Orchidoclaste, dans lequel l'architecte n'hésite pas à se livrer.  

On peut regretter la place trop grande faite, dans cette exposition, aux médias audiovisuels et numériques (d'autant plus que les bancs sont encore une fois trop rares pour pouvoir profiter dans de bonnes conditions des documents ainsi diffusés). Mais ces supports sont en fait pertinents et on ne peut que se réjouir du coup de projecteur porté sur un architecte majeur dont l'oeuvre est très intéressante et dont la personnalité s'avère vraiment attachante. 

Ricciotti Rudy, Pavillon noir, Aix-en-Provence, 1999-2006.

"Archiscopie" de mai 2013

Le numéro 122 d'Archiscopie met en une le Mucem de Rudy Ricciotti, édifice récemment achevé qui fait l'objet d'un article de Gwenaël Querrien, en liaison avec l'exposition Ricciotti actuellement présentée à la Cité de l'architecture. 

Ricciotti Rudy (né en 1952), Mucem, Marseille, inauguration prévue en juin 2013.

jeudi 16 mai 2013

Charlotte Perriand sur France Culture

L'émission biographique de France Culture Une vie, une œuvre a récemment consacré une heure à Charlotte Perriand (1903-1999), en interrogeant notamment, à son sujet, l'historien de l'architecture Jean-Louis Cohen. En lien avec l'exposition qui se déroule en ce moment à Saint-Etienne, l'émission insiste particulièrement sur l'influence reçue et exercée par Perriand au Japon.

http://www.franceculture.fr/oeuvre-charlotte-perriand-un-art-d-habiter-de-jacques-barsac.html

dimanche 5 mai 2013

Criticat 11

Le onzième numéro de la revue Criticat vient de sortir. Le sommaire en est, comme d'habitude très varié. On y trouve, par exemple, un article sur une exploration aléatoire de l'est des États-Unis plus ou moins liée à la direction dominante des vents et un autre sur la bibliothèque "rhombicuboctaèdre" de Minsk en Biélorussie. A côté de ces contributions un peu exotiques, la revue continue d'explorer l'histoire de l'architecture de la deuxième moitié du vingtième siècle. Après s'être penchée, récemment, sur le post-modernisme par le biais de Paola Vigano, elle s'intéresse au déconstructivisme, en traduisant un article de Mary McLeod qui montrait déjà, en 1989, tout l’ambiguïté de ce mouvement alors célébré par le MOMA. Quant au dossier de fond de ce numéro 11, il porte sur la notion de développement durable. Valéry Didelon se penche sur l'expérience passionnante du quartier Kraftwerk de Zürich, Françoise Fromonot porte un regard assez critique sur le quartier à la fois écologique et high tech de Bedzed à Londres et Pierre Chabard met en valeur les réponses apportées aux défis du développement durable par les Autrichiens Baumschlager et Eberle dans le nouvel hôpital de Courtrai en Belgique. On pourra rester beaucoup plus circonspect devant la critique du technicisme et l'apologie du bricolage néo-hippie qu'on peut lire sous la plume Cyrille Hanappe... mais l'ensemble mérite, comme à chaque fois, le détour.