dimanche 28 avril 2013

L'architecture française à l'étranger

L'architecture française s'exporte bien. C'est en tous cas ce que tend à prouver une petite exposition présentée jusqu'au 3 mai par la Cité de l'architecture. Cette exposition est organisée par l'AFEX (pour "architectes français à l'export"). Elle présente une dizaine de projets récemment construits par des architectes français à l'étranger, d'Athènes à Essen en passant par la Corée du Sud, l'Angleterre et le Cambodge. L'accent est mis sur le nouveau lycée français de Dakar, lauréat du concours bisannuel de l'AFEX. L'ensemble est présenté sous la forme d'un petit film de cinq minutes par projet, ce qui suffit le plus souvent pour percevoir la spécificité des différents architectes impliqués. Malheureusement, comme c'est de plus en plus souvent le cas à la Cité, il faut regarder ces films debout, en l'absence de chaises mises à la disposition des visiteurs...


Nelly Breton et Olivier Fraisse architectes, Lycée français de Dakar, 2010.

samedi 20 avril 2013

Marcel Breuer à la Cité de l'architecture


La Cité de l'architecture présente jusqu'au 17 juillet 2013 une exposition intitulée "Marcel Breuer (1902-1981), design et architecture". Cette exposition n'a pas été conçue par la Cité de l'architecture mais par le Vitra Design Museum de Weil-am-Rhein. Rien d'étonnant, donc, à ce que le design y occupe une place au moins égale si ce n'est supérieure à celle de l'architecture. Outre de nombreuses maquettes et photographies des bâtiments conçus par Breuer, on pourra donc voir plusieurs des nombreuses chaises qu'il a dessinées, notamment pendant la première partie de sa carrière. Malheureusement, le lien entre l'architecture et le design n'est pas toujours fait. D'une manière générale, le visiteur est un peu livré à lui-même : on en apprend très peu sur la formation de Breuer, sur les conditions de son émigration de Hongrie vers l'Allemagne puis vers les Etats-Unis, sur l'organisation de son agence. Ce ne sont pas les quelques films d'accompagnement qui pallient ce manque : le seul film récent envisage toute la carrière de Breuer à travers la conception des chaises (film de vingt minutes au moins qu'il faut paradoxalement regarder debout en l'absence de la moindre... chaise), les autres films sont constitués de documentaires poussiéreux où Breuer n'apparaît qu'incidemment. Signalons que les quelques réalisations françaises de l'architecte ne sont par ailleurs pratiquement pas évoquées dans l'exposition et ajoutons que plusieurs cartels sont en allemand ou en anglais mais pas en français. L'exposition s'avère donc un peu décevante. Alors qu'on pouvait attendre beaucoup de cette double actualité moderniste concernant Marcel Breuer et Eileen Gray, on en vient à regretter la confrontation infiniment plus stimulante de l'année dernière entre les expositions Labrouste et Baltard respectivement présentées à la Cité et au musée d'Orsay...

http://www.citechaillot.fr/fr/expositions/expositions_temporaires/24941-marcel_breuer_1902-1981_design_architecture.html


mercredi 17 avril 2013

L'espace public dans la ville

La Cité de l'architecture présente jusqu'au 29 avril une exposition des aménagements lauréats du prix européen de l'espace public urbain 2012 décerné par sept institutions européennes (dont la Cité) groupées autour du Centre de culture contemporaine de Barcelone. L'exposition se limite à une présentation photographique des réalisations primées accompagnée de textes succincts mais sans maquettes. L'ensemble mérite cependant le détour en raison de la diversité des projets ainsi mis en valeur, projets parmi lesquels on compte, en France, le mémorial de l'abolition de l'esclavage de Nantes. 

http://www.citechaillot.fr/fr/expositions/expositions_temporaires/24977-la_ville_tournee_vers_lespace_public.html

K. Wodiczko, Mémorial de l'abolition de l'esclavage, Nantes.

mardi 2 avril 2013

"Archiscopie" n°121 d'avril 2013

Le numéro d'Archiscopie d'avril vient de sortir. Il met à la une la Tour des arts, récemment construite aux Herbiers, en Vendée. On peut par ailleurs signaler un article de François Lamarre sur le bâtiment des Archives nationales de Pierrefitte-sur-Seine par Massimiliano Fuksas et sur celui des archives du Nord à Lille. Deux articles abordent en outre des édifices du quartier de Lyon Confluence : l'un est consacré à la construction d'un bâtiment à énergie positive, l'autre à la restauration d'un site industriel, la Sucrière. 

La Sucrière, Lyon.

lundi 1 avril 2013

Eileen Gray au Centre Pompidou

Le centre Pompidou présente, jusqu'au 20 mai 2013, une rétrospective de l'œuvre d'Eileen Gray (1878-1976). On en apprend très peu sur le milieu et sur la formation de Gray, née en Irlande, l'exposition essentiellement chronologique étant centrée sur les différentes techniques successivement maîtrisées par l'artiste, de la laque sur bois à l'architecture, en passant par la conception de mobilier. 
L'ensemble est peu mis en relief, faute peut-être d'archives suffisantes. Eileen Gray nous est présentée comme une artiste d'avant-garde, d'une grande importance pour l'histoire de l'architecture, mais on comprend mal comment elle est passée du meuble à l'architecture. On ignore, concernant le mobilier, si elle s'est préoccupée de déposer des brevets pour commercialiser ses créations ou si, comme il le semble, elle s'est contentée de travailler sur commande pour une clientèle aisée. 
Bien que l'exposition soit sponsorisée par Marie-Claire, elle ne nous dit rien de la difficulté d'être une femme artiste pendant la première moitié du vingtième siècle : une comparaison avec sa cadette Charlotte Perriand (1903-1999) aurait été intéressante, d'autant plus que les deux femmes ont fréquenté Le Corbusier (l'exposition consacrée à Perriand au Petit Palais en 2011 était beaucoup plus convaincante) . 
A l'exception de quelques meubles effectivement modernes et très ingénieusement conçus (c'est notamment le cas de plusieurs paravents présentés), l'ensemble déçoit, en particulier la mythique villa E1027 de Roquebrune-Cap-Martin conçue avec Jean Badovici. Pas inutile donc, mais pas indispensable non plus. 

http://www.centrepompidou.fr/cpv/ressource.action?param.id=FR_R-aaf2fdf88fa74c39fd857aab8506811&param.idSource=FR_E-18c51835e9fd47c1d213c6cc5336f774

Eileen Gray, Paravent, 1923.