dimanche 26 août 2012

"La Tendenza" au Centre Pompidou




Le Centre Pompidou présente, jusqu'au 10 septembre prochain, une exposition intitulée La Tendenza. Architectures italiennes 1965-1985. Il y est question d'architectes, nés entre 1900 et 1930, qui ont profondément rénové l'architecture italienne entre la reconstruction de l'après-guerre et le début des années 1980. Au début de cette période, ces architectes cherchent à concilier de manière intelligente l'héritage de l'histoire et un modernisme bien tempéré. A quelques exceptions près, comme la très imposante tour Velasca de Milan, les architectes de la Tendenza conçoivent des projets et ils écrivent beaucoup, mais ils construisent peu. La consécration intervient pendant les années 1970 et 1980 au cours desquelles les œuvres d'Aldo Rossi, construites autant qu'écrites connaissent un grand retentissement et pas seulement en Italie. Ce succès s'accompagne cependant d'un appauvrissement considérable des premières ambitions du mouvement : la subtile recherche d'un équilibre entre les besoins présents et la préservation du patrimoine finit par de grossiers empilements de formes géométriques, pas si loin des parodies post-modernes de Las Vegas. Cette histoire qui avait bien commencé finit donc assez mal... A l'image d'un mouvement ambigu dans son rapport à l'histoire, l'exposition ne convainc pas complètement : les nombreux dessins et maquettes sont très bien présentés mais trop peu remis en contexte , on ignore tout de la structuration de la Tendenza et de la formation des architectes ayant participé à ce mouvement, de leur rapport à l'héritage si ambigu de l'architecture de la période fasciste ; les textes n'évoquent par ailleurs ni l'économie de l'Italie des Trente glorieuses, ni les courants architecturaux alors dominants dans le pays... Autant d'informations qu'il faudra chercher dans le catalogue de l'exposition. La Tendenza mérite cependant incontestablement le détour ne serait-ce que par la qualité de certaines des œuvres qui y sont exposées. 


http://www.centrepompidou.fr/Pompidou/Manifs.nsf/0/DCA9354D46FCB800C125795F004B4956?OpenDocument&L=1


vendredi 24 août 2012

L'Arc de Triomphe et les techniques de restauration des moulages à la Cité de l'architecture

                                                                            
Moulage de "La Marseillaise" de l'Arc de Triomphe (1896, d'après François Rude, 1835). 















Contrairement à ce que laisse penser le site Internet de la Cité de l'architecture, la grande exposition sur l'Arc de Triomphe n'est pas encore visible. On ne peut voir, pour le moment, qu'une maquette de l'Arc dans la galerie des moulages, ce qui ne vaut pas, en soi, le détour. Il n'est cependant pas inutile d'aller faire un tour à la Cité, car dans la salle Viollet-le-Duc qui se trouve au fond de cette même galerie des moulages, une exposition intitulée "Attention restaurations" aborde un thème austère mais très intéressant : la restauration des moulages et vitraux  du musée des Monuments français ainsi que des maquettes et autres objets des fonds modernes acquis après 2000. Cette petite exposition pédagogique vaut notamment pour les maquettes en plâtre du fonds de l'architecte Maurice Maignan (1872-1946) : dans un style mêlant quelques audaces modernes à la grandiloquence de la grande époque des concours de l'école des Beaux-arts, Maignan a élaboré, entre 1900 et 1930, différents palais et notamment un étonnant Palais du Progrès dont la version de 1927, qui devait atteindre 150 m de haut, apparaît, sur la maquette, cernée de dinosaures... 

mardi 7 août 2012

"Phares" au musée de la Marine



Le musée de la Marine propose, jusqu'au 4 novembre 2012, une exposition consacrée aux phares. C'est un panorama complet de l'histoire des phares français qui est ainsi présentée, du dix-huitième siècle à nos jours. Les perfectionnements techniques successifs sont évoqués de manière très pédagogique. L'architecture n'est bien sûr pas négligée car, si les phares sont conçus, à partir du dix-neuvième siècle, comme des éléments structurants des côtes françaises, ils sont dès cette époque envisagés comme des œuvres à part entière, dignes de figurer au programme des concours d'architecture de l'école des Beaux-arts. C'est notamment l'architecte et ingénieur Léonce Reynaud (1803-1880) qui fut chargé de coordonner la construction de dizaines de phares à partir des années 1830. On reste malheureusement un peu sur sa faim dans ce domaine : on aurait aimé savoir si Reynaud,  à défaut de concevoir un véritable standard esthétique, a tenté d'établir des normes architecturales. Et, puisque les phares effectivement construits sont d'une très grande variété dans leurs forme, leurs matériaux et leurs partis pris esthétiques, on aurait souhaité que le rôle respectif du régionalisme et du fonctionnalisme en architecture soit évoqué, notamment pour les quelques phares construits au vingtième siècle. Mais, c'est peut-être trop en demander à une exposition déjà très complète et dont l'architecture ne constitue qu'un des aspects. Reste à apprécier les nombreuses maquettes et la très riche iconographie d'une exposition qui succède dignement à celle organisée par le musée de la Marine l'année dernière pour commémorer les cinquante ans de la construction du paquebot France.