lundi 21 novembre 2016

"Réver(cités)"

Jusqu'au 4 décembre, on peut voir à la Cité de l'architecture, une exposition intitulée "Réver(cités)". Consacrée aux "villes recyclables et résilientes", cette exposition évoque la reconversion de sites industriels en quartiers résidentiels. Elle se penche aussi sur les nombreux projets de constructions évolutives, qu'il s'agisse de bâtiments ou de villes entières. Il y est beaucoup question de démarches participatives, d'écoconstruction, de recyclage et même de résilience. L'exposition rappelle celle en trois parties que la Cité de l'architecture a récemment présenté sous le titre "Un bâtiment, combien de vie ?" On peut aussi la rapprocher des deux expositions récemment consacrées par la Cité aux Kroll et à Yona Friedman, la subversion en mois cependant, car "Réver(cités)" est organisée par l'Observatoire de la Ville sponsorisé par Bouygues. L'ensemble s'avère intéressant, mais pâtit d'une démarche qui procède un peu trop par une accumulation d'études de cas. La scénographie est soignée mais pas toujours efficace : une seule maquette est présentée, les cartels sont toujours très longs et parfois difficiles à lire (notamment quand les textes sont écrits en blanc sur fond jaune). Le choix pertinent des exemples retenus mérite cependant le détour. 


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lundi 7 novembre 2016

"Tous à la plage !"



La Cité de l'architecture présente jusqu'au 12 février 2017 une exposition consacrée à l'architecture des bains de mers en France. La démarche étant essentiellement chronologique, on découvre successivement les premiers bains de mer en Angleterre au dix-huitième siècle, le développement des petites cités balnéaires de la côte normande, l'invention de la Riviera française sur la Côte d'Azur et à Monaco, l'essor des colonies de vacances en Bretagne, les grands projets d'aménagement du littoral en Aquitaine et dans le Languedoc... Les maquettes et projets de construction sont accompagnés de nombreux objets, d'affiches, de photos, le tout étant intelligemment présenté, sans les vidéos souvent excessivement longues ou les cartels interminables qui appesantissent parfois les expositions de la Cité de l'architecture. L'ensemble aurait d'ailleurs pu être présenté dans le musée de la Marine voisin dont les expositions conjuguent souvent rigueur scientifique et accessibilité au plus large public : ce n'est pas sans raison que l'exposition est intitulée "Tous à la plage !" Mais c'est peut-être ce qui en laissera certains frustrés : dans sa volonté de ne pas ennuyer le visiteur, l'exposition évite par exemple d'évoquer la doctrine de l’École des Beaux-arts concernant l'architecture des bains de mer. Par ailleurs, les départements et territoires d'Outre-Mer qui constituent l'essentiel du patrimoine maritime de la France sont quasiment passés sous silence et l'architecture des cités balnéaires de l'époque coloniale est à peine mentionnée. 

http://www.citechaillot.fr/fr/expositions/expositions_temporaires/26319-tous_a_la_plage.html 

mardi 11 octobre 2016

Yona Friedman à la Cité de l'architecture

La Cité de l'architecture présente, jusqu'au 7 novembre, une exposition consacrée à l'attachant architecte franco-hongrois Yona Friedman (né en 1923). Après celle consacrée en 2015 à Simone et Lucien Kroll, il s'agit à nouveau d'évoquer un des pionniers de l'architecture participative. Bien que Friedman ait très peu eu l'occasion de mettre en pratique ses idées, il les a abondamment développées dans de nombreuses publications. C'est ce qui lui vaut d'avoir exercé une grande influence malgré ses projets souvent très utopiques. L'exposition s'avère donc intéressante par son sujet, mais on peut déplorer qu'elle n'ait pas bénéficié d'un cadre aussi valorisant que celle consacrée aux Kroll : les fac-similés sont bien trop nombreux par rapports aux originaux (et ne sont pas toujours signalés), la scénographie centrée sur un grand vide n'est pas très convaincante, organisée autour d'écrans devant lesquels le public doit s'asseoir sur de tout petits tabourets. 

http://www.citechaillot.fr/fr/expositions/expositions_temporaires/26193-yona_friedman.html

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lundi 26 septembre 2016

"Architecture. Passions" : Jean-Michel Wilmotte et associés à l'espace Richaud de Versailles

On pourra voir jusqu'au 27 novembre, à l'espace Richaud de Versailles, une rétrospective de l’œuvre de Jean-Michel Wilmotte (né en 1948) et de son agence. Le début de l'exposition laisse craindre une démarche trop hagiographique pour être vraiment intéressante. La suite s'avère cependant convaincante. L'exposition est en effet très bien conçue : dans un premier temps, on nous présente les principales données concernant l'agence et le travail de la fondation Wilmotte pour les jeunes architectes ; ensuite, on rentre dans le cœur du sujet avec une salle présentant des maquettes de concours auxquels Wilmotte a récemment participé ainsi que des diaporamas très bien conçus sur le travail de l'agence dans le domaine de l'urbanisme, de l'architecture et du mobilier. A l'étage et dans le sous-sol de l'espace Richaud, c'est le travail de Wilmotte pour l'aménagement de chais viticoles, pour le musée royal d'Amsterdam ou pour la nouvelle cathédrale orthodoxe de Paris que l'on peut approcher de plus près. Présentée dans un lieu entièrement et brillamment rénové par l'architecte (la chapelle de l'ancien hôpital Richaud), cette ode à son travail fonctionne, malgré l'absence de recul critique parfois un peu gênante. Cette excellente opération de communication est aussi une bonne exposition d'architecture.


Wilmotte & Associés - Exposition "Architecture Passions, 40 ans de création Wilmotte & Associés"

mercredi 21 septembre 2016

Josef Sudek, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige au Jeu de Paume

Le Jeu de Paume présente jusqu'au 25 septembre une exposition retraçant l’œuvre du photographe tchécoslovaque Josef Sudek (1896-1976). Sous-titrée "Le monde à ma fenêtre", cette rétrospective fait une large place à l'architecture, notamment celle de Prague, qu'il s'agisse des monuments emblématiques de la Vieille Ville ou de bâtiments contemporains de la vie de Sudek. La série éponyme photographiée depuis la maison de l'artiste prouve sa grande curiosité et, comme toutes les autres séries exposées, sa virtuosité dans le tirage de ses clichés. On peut aussi voir, jusqu'au 25 septembre également, une exposition de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, artistes libanais tous deux nés en 1969, exposition portant pour titre "Se souvenir de la lumière", il y est question des traces laissées par les nombreux conflits qui se sont déroulés au Liban depuis les années 1970, qu'il s'agisse des souvenirs imprimés dans les mémoires des protagonistes, des traces matérielles des destructions, mais aussi des  paysages urbains antérieurs à la guerre tels qu'ils sont fantasmés par les Libanais d'aujourd'hui.



http://www.jeudepaume.org/?page=article&idArt=2475

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Josef Sudek, Prague pendant la nuit, années 1950.

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Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, Wonderful Beirut, 1998-2006.

mercredi 17 août 2016

Archiscopie #6

Le sixième numéro de la nouvelle série d'Archiscopie est récemment sorti. Parmi les articles de ce numéro, on peut signaler un compte-rendu de Simon Texier sur le dernier livre de Jacques Lucan à propos de la la possibilité d'une théorie de l'architecture et une étude d'Eve Jouannais sur l'urbanisme social à Medellín (Colombie). Du côté de l'histoire de l'architecture, on peut notamment citer une recension de deux livres de Fabien Bellat sur l'architecture soviétique par Jean-Pierre Le Dantec et celle par François Chaslin de la correspondance entre Le Corbusier et William Ritter, correspondance éditée par Marie-Jeanne Dumont. 

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jeudi 7 juillet 2016

"Habiter le campement" à la Cité de l'architecture



Jusqu'au 29 août, on peut voir à la Cité de l'architecture une exposition intitulée Habiter le campement. Cette manifestation commence par la projection d'une série de cartes consacrées à six catégories d'adeptes des camps : les nomades, les voyageurs, les "infortunés", les réfugiés, les conquérants et les contestataires. Ces cartes sont tellement approximatives qu'elles laissent craindre le pire pour la suite de l'exposition. La suite ne convainc d'ailleurs pas toujours : l'idée que le monde "s'encampe" repose sur de vagues ressemblances entre les campements plus ou moins traditionnels des rares peuples encore nomades, les abris de fortune des SDF et les camping-cars les plus modernes. Bien qu'elles soient censées avoir conduit à l'établissement d'une véritable typologie, ces analogies ne sont cependant pas véritablement soulignées dans les brefs textes qui accompagnent l'exposition. Exposition qui se compose essentiellement d'un grand nombre de photographies récentes, la seule référence à l'histoire se situant au tout début du parcours, pour évoquer les camps construits par les Britanniques pendant la guerre des Boers (1899-1902). Ce sont ces nombreuses photographies face auxquelles le visiteur est un peu livré à lui-même qui font l'intérêt, essentiellement iconographique, de cette exposition sur les différentes sortes de camps.


© graphisme K. Epale