dimanche 27 août 2017

La collection Ise et le mobilier chinois au musée Guimet


Jusqu'au 4 septembre, on peut voir au musée Guimet la collection Ise qui couvre toute l'histoire de la porcelaine chinoise à travers des pièces soigneusement sélectionnées.

http://www.guimet.fr/fr/expositions/expositions-a-venir/porcelaine-chefs-d-oeuvre-de-la-collection-ise

Intérieur de l'hôtel d'Heidelbach, René Sergent architecte, 1913.
Cette exposition ne se tient pas dans le bâtiment principal du musée Guimet mais dans le proche hôtel d'Heidelbach construit à la veille de la Première Guerre mondiale par l'architecte René Sergent (1865-1927). Intégré au musée Guimet depuis l'été 2017, ce bâtiment très bien restauré présente aussi une exposition permanente consacrée à la cérémonie du thé en Chine et au Japon ainsi qu'un très bel ensemble de mobilier chinois. 

http://www.guimet.fr/fr/pantheon-bhouddique/histoire-des-galeries-du-pantheon-bouddhique

FN pavillonnaire ?

Lotissement pavillonnaire à Saint-Herblain (Loire-Atlantique)

Un article récemment publié dans Le Monde soulignait les progrès du FN dans les zones pavillonnaires périurbaines. Quelques semaines plus tard, sur France Culture, La Suite dans les idées prenait le contre-pied de cet article à partir d'une étude de Violaine Girard sur les communes situées à la limite de la banlieue lyonnaise. Sa recherche porte plus sur la sociologie de ces zones et sur l'impact qu'elle peut avoir sur les engagements politiques, mais elle n'est pas dépourvue de références à la matérialité "pavillonnaire" de cette France périurbaine, évoquant notamment les choix faits par les maires dans le domaine de l'urbanisme et de l'architecture.

http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/05/02/dans-les-zones-pavillonnaires-beaucoup-comptent-sur-marine-le-pen-pour-remettre-de-l-ordre_5120678_4854003.html

https://www.franceculture.fr/emissions/la-suite-dans-les-idees/le-fn-pavillonnaire-est-il-vraiment-si-populaire

samedi 26 août 2017

"Beau comme l'Antique" à la Garenne Lemot

Le domaine de la Garenne Lemot est situé dans la vallée de la Sèvre nantaise, à la limite des départements de la Loire-Atlantique et de la Vendée. On peut y voir jusqu'au ... une exposition intitulée "Beau comme l'Antique". A partir d’œuvres du musée Dobrée de Nantes, il s'agit de retracer, de la Renaissance à notre époque, l'influence de l'Antiquité dans différents domaines artistiques. Bien conçue, cette exposition ambitionne surtout de faire comprendre au grand public l'importance de l'Antiquité comme référence artistique majeure. Malgré son ampleur assez modeste, elle atteint parfaitement son but car elle se déroule dans un lieu qui prouve à une échelle beaucoup plus grande à quel point l'Antiquité a été influente.

En effet, le site de la Garenne Lemot a été acquis par François-Frédéric Lemot (1771-1827), sculpteur prisé de Napoléon après avoir obtenu le prix de Rome de sculpture en 1790. Ce site a été transformé par Lemot avec l'aide de l'architecte nantais Mathurin Crucy (1749-1826) en une villa italianisante inspirée de l'architecture italienne et, directement et indirectement donc, de l'architecture romaine. Le parc est quant à lui orné de nombreuses sculptures et "fabriques". L'ensemble donne au domaine de la Garenne Lemot des airs de petit Tivoli ou de de désert de Retz. On peut aussi voir, aux abords immédiats du domaine, le château médiéval de Clisson et par ailleurs constater que l'architecture de la Garenne Lemot a essaimé dans l'ensemble de la ville où abondent, dans les édifices publics et privés, les références à Rome et à l'Italie. 

https://grand-patrimoine.loire-atlantique.fr/jcms/les-sites-a-visiter/domaine-de-la-garenne-lemot-a-getigne-clisson/actualites-fr-p2_205921

https://grand-patrimoine.loire-atlantique.fr/jcms/l-agenda/les-expositions/2017-beau-comme-l-antique/exposition-beau-comme-l-antique-fr-p2_305061

vendredi 11 août 2017

Hyper-lieux ?

Le point commun entre la Zone à défendre de Notre-Dame-des-Landes, Times Square et Venise ? Ce sont d'après le géographe Michel Lussault, invité à en expliquer le concept dans l'émission La Suite dans les idées, des "hyper-lieux", c'est-à-dire des lieux incarnant un nouveau "régime de spatialité", marqués par une véritable "hyper-scalarité" et éventuellement propices à la "policité". A écouter en cliquant sur le lien ci-dessous, ne serait-ce que pour se convaincre que la géographie peut abondamment contribuer à la créativité lexicale dans le domaine des sciences humaines : 



jeudi 10 août 2017

L'architecte, portraits et clichés

En tant que lecteur de revues et visiteurs d'expositions d'architecture, on peut parfois être étonné, et souvent séduit, d'avoir à faire à un déploiement de théories extraordinairement sophistiquées, comme s'il était impossible de concevoir ou de comprendre un bâtiment sans maîtriser la french theory sur le bout des doigts. C'est notamment le cas de presque toutes les expositions consacrées par la Cité de l'architecture ou par le Pavillon de l'Arsenal à des œuvres contemporaines.  Mais ce n'est pas du tout l'impression qui se dégage de la grande exposition patrimoniale de l'été de la Cité, consacrée aux représentations de l'architecte à travers l'histoire.


Le parcours de cette exposition est surtout centré sur la France, il est essentiellement chronologique au début puis de plus en plus thématique et fait une large place à la culture populaire pour ce qui concerne l'époque contemporaine notamment. Une seule salle est consacrée à de rapides références aux architectes de l'Antiquité et du Moyen Âge. Ensuite, de la Renaissance à la fin du dix-neuvième siècle, les portraits d'architectes permettent de bien comprendre comment l'architecte se distingue progressivement du maître maçon, comment il se fait, souvent, théoricien en même temps que maître d’œuvre. Le vingtième siècle est traité de manière beaucoup plus anecdotique : dans des salles ornées de citations du philosophe Alain mais aussi de Michel Galabru, on peut par exemple voir une collection des pipes et lunettes de Le Corbusier, avant d'enchaîner sur de petits espaces consacrés à  l'architecte sur les timbres et sur les billets de banque, l'architecte à la une de la presse, en bande dessinée et au cinéma. Jacques Tati est évoqué, mais pas pour sa vision de l'architecture dans Mon Oncle ou Playtime, il l'est uniquement à travers une affiche des Vacances de Monsieur Hulot (1953), parce qu'il se serait, pour le personnage principal de ce film, inspiré de son voisin architecte (voisin dont le cartel de l'affiche nous précise inutilement qu'il était, voisin qui était le grand-père de l'actuel ministre de l'écologie). Quant à l’œuvre la plus citée dans la section cinéma et même dans l'ensemble de l'exposition, il s'agit d'Astérix et Obélix : mission Cléopâtre (2002), comédie d'Alain Chabat de 2002 dans laquelle Jamel Debouzze et Gérard Darmon incarnent Numérobis et Amonbofis, deux architectes au service de Cléopâtre ; une comédie couronnée de succès mais qui accumule, sur les architectes, les clichés les plus éculés. Ce qui était certes le but de l'exposition, même si l'on aurait peut-être préféré un peu plus de portraits et un peu moins de clichés. 

https://www.citedelarchitecture.fr/fr/exposition/larchitecte-portraits-et-cliches

mardi 8 août 2017

La Seine en photos

On peut voir jusqu'au 30 novembre 2017, au domaine de Madame Élisabeth, à Versailles, une exposition de 35 photos de la Seine, prises dans les départements des Hauts-de-Seine et des Yvelines. Cette exposition a été organisée "en étroite collaboration" par les deux départements, dans le but de montrer que la Seine est un atout exceptionnel : lieu d'habitation (les péniches), site de villégiature et de loisirs (notamment les îles non habitables), plateforme logistique (le port de Gennevilliers), la vallée de la Seine est très densément peuplée et aussi chargée d'histoire. La Seine sert par ailleurs de "trait d'union" entre le département des Yvelines et celui des Hauts-de-Seine, constituant entre eux un "capital commun" s'ajoutant à "nos complémentarités" selon un éditorial du président du conseil départemental des Yvelines Pierre Bédier (éditorial accompagnant les photos et lisible en cliquant sur le lien ci-dessous qui renvoie au dossier de presse de la manifestation). On sent bien que si les départements d'Île-de-France n'avaient pas été créés de toute pièce en 1964-1968, en fonction de critères politiques autant que géographiques ou historiques, les concepteurs de l'exposition n'auraient pas hésité à évoquer un lien immémorial entre les Yvelines et les Hauts-de-Seine. En fait, dans le cadre des redécoupages administratifs qui touchent l'ensemble du pays après avoir commencé en Île-de-France avec le projet du Grand Paris (fusion de communes, division par deux du nombre de cantons, intercommunalités obligatoires, diminution du nombre de régions, etc.), les deux départements se sont engagés dans une fusion à marche forcée, certes unis par la Seine mais surtout par une sociologie assez comparable : en 2015, les Hauts-de-Seine et les Yvelines se classaient en deuxième et troisième position (derrière Paris) au palmarès des départements les plus riches (en terme de revenus déclarés par foyer à l'administration fiscale), alors que la Seine-Saint-Denis est classée quatre-vingt-douzième sur 101 départements... Seine-Saint-Denis avec laquelle la Seine pourrait constituer un "trait d'union" tout aussi pertinent pour les Hauts-de-Seine, comme d'ailleurs avec n'importe lequel des sept autres départements d'Île-de-France que la Seine traverse tous plus ou moins.

 

Même si le prétexte est donc loin d'être convaincant, on ne peut que recommander cette exposition, qui fournira l'occasion à ceux qui ne le connaissent pas de visiter le parc du domaine de Madame Élisabeth, "notre beau parc du Domaine" comme l'écrit Pierre Bédier, où Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI, "vécut des journées heureuses" avant que la Révolution mette "fin à son bonheur" (cf. le dossier de presse ci-dessous). On pourra aussi en profiter pour lire ou relire à l'ombre des grands arbres du parc le dernier livre d'Aurélien Bellanger, justement intitulé Le Grand Paris, dans lequel l'auteur imagine une fusion-absorption des Hauts-de-Seine par la Seine-Saint-Denis... 

http://www.epi78-92.fr/fileadmin/user_upload/Presse/DP_expo_Seine7892.pdf

http://www.journaldunet.com/economie/impots/classement/departements/revenu-fiscal 

http://histoiredelarchitecture.blogspot.fr/2017/01/le-grand-paris-daurelien-bellanger.html