lundi 21 septembre 2015

"Un bâtiment, combien de vies ?"

On peut encore voir jusqu'au 28 septembre, à la Cité de l'architecture, le troisième et dernier volet de l'exposition intitulée "Un bâtiment, combien de vies ?". Ce troisième volet poursuit l'exploration des différentes formes de réhabilitation de bâtiments anciens, en France et en Europe. On peut regretter qu'aucun exemple extra-européen n'ait été évoqué en conclusion de cette exposition annuelle, sous forme d'une présentation complète, incluant des maquettes, car on aurait probablement pu découvrir l'intérêt des Nord-américains, des Asiatiques, des Africains, etc. pour ce phénomène. Par ailleurs, ce troisième volet ne comporte aucune nouveauté (la frise chronologique et les interviews demeurent les mêmes que pour la première et la deuxième parties) et contient un peu moins de maquettes que les deux précédents volets. L'ensemble mérite cependant le détour, notamment pour ceux qui ont vu les précédentes étapes de cette démarche en trois temps.  

Criticat #15

Le numéro du printemps 2015 de la revue Criticat est disponible depuis quelques mois. Ce numéro fait une grande place à l'architecture des espaces de travail ainsi qu'aux films d'architecture. On y trouve tout d'abord l'analyse d'un chantier récemment achevé, dans des conditions difficiles, sur l'île de Nantes. Puis, on lit l'évocation de la résidence de vacances Athéna construite au début des années 1970 sur des plans de l'architecte Jean Dubuisson à Bandol. Vient ensuit un dossier se demandant si l'on assiste à "La fin du bureau ?", dossier composé d'une bande dessinée sur les ordinateurs portables généreusement prêtés par les entreprises à leurs salariés, d'une critique socio-économique et architecturale du campus Novartis de Bâle, d'une mise en parallèle de deux films sur le rôle du management spatial des sièges d'entreprises en Allemagne et d'une anthologie de textes littéraires français et anglo-saxons sur le monde des bureaux... L'ensemble est complété par un texte du documentariste britannique Patrick Keiller sur l'intérêt des premières actualités filmées pour l'appréhension des villes modernes et d'un texte sur l'école d'architecture de Porto depuis le retour de la démocratie au Portugal. Signalons enfin un court article du mathématicien Thierry Lévy qui critique la prétention à la scientificité des innombrables diagrammes présentés lors de la dernière biennale d'architecture de Venise de 2014, texte qu'il aurait fallu emporter pour mieux appréhender les centaines de graphiques accompagnant l'exposition "1000 Singapour" récemment présentée à la Cité de l'architecture...   

mercredi 9 septembre 2015

Rétrospective Lucien Kroll à la Cité de l'architecture

La Cité de l'architecture propose jusqu'au 14 septembre une exposition retraçant l’œuvre de l'architecte belge Lucien Kroll (né en 1927) tout en évoquant sa femme Simone, pour sa part plutôt paysagiste. Sous le titre "Tout est paysage. Une architecture habitée", il s'agit d'une véritable rétrospective du travail du couple, souvent connu comme précurseur des préoccupations écologiques et des démarches participatives. L'exposition se compose de trois parties : dans les espaces latéraux, on trouve ainsi une succession chronologique de plans et coupes des années 1960 à 2000 ; dans l'espace principal, c'est à une présentation succincte mais efficace des principales réalisations des Kroll qu'on est invité, photos et textes évoquant les différents problèmes auxquels leur carrière les a confrontés ; l'ensemble est complété par trois films. On déconseille fortement de commencer par ces films : les Kroll y présentent leurs idées de manière bien peu convaincante, donnant l'impression de caricaturer leurs propres positions (L. Kroll explique ainsi qu'il n'a jamais rien vu d'aussi laid que le bâtiment du Bauhaus de Dessau par Gropius et se demande comment le modernisme n'est pas relégué dans les oubliettes de l'histoire compte tenu du fait qu'il y a "quarante millions de morts entre Gropius et nous"... sans compter de très approximatives affirmations sur le financement du parti nazi par les Anglais et les Juifs dont on se demande pourquoi elles n'ont pas été coupées au montage). Les projets donnent une vision plus intéressante de leur travail : ceux des années 1970, radicalement écologiques, radicalement participatifs, radicalement hostiles au modernisme apparaissent, avec le recul, marqués par un grand dogmatisme et ne semblent d'ailleurs pas toujours avoir bien fonctionné ; mais les débuts de la carrière de L. Kroll en Belgique pour la construction d'églises et la transformation de couvents, son passage au Rwanda au milieu des années 1960 méritent vraiment le détour de même que certains projets récents menés en France pour la réhabilitation de quartiers de banlieue ou la revitalisation de communes rurales isolées. L'ensemble est d'un intérêt inégal et manque de recul critique, la faute peut-être à la Cité de l'architecture qui a confié la réalisation de l'exposition à L. Kroll en personne, mais on ne devrait pas négliger cette occasion d'apprécier le travail d'un des premiers architectes véritablement préoccupés d'écologie, même si on en ressort avec une furieuse envie d'architecture résolument "moderne". 

http://www.citechaillot.fr/fr/expositions/expositions_temporaires/25894-tout_est_paysage_une_architecture_habitee.html

http://www.citechaillot.fr/data/expositions_bc521/fiche/24660/cp_kroll_09_04_15_67d24.pdf

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mercredi 2 septembre 2015

"Japon, l'archipel de la maison" à la Cité de l'architecture

On peut voir à la Cité de l'architecture, jusqu'au 7 septembre, une intéressante exposition concernant la maison au Japon. Cette exposition est composée de trois parties. Dans la première, on découvre une douzaine de maisons mêlant modernisme et références traditionnelles dans le Japon de l'après-guerre. Dans la deuxième partie, c'est une trentaine de maisons récentes qui sont mises en parallèle. Dans un film d'une demie-heure, on voit enfin concrètement comme ces maisons modernes sont habitées au quotidien par leurs propriétaires. L'ensemble manque de maquettes mais montre cependant bien comment les architectes parviennent à construire de véritables "machines à habiter" dans des espaces le plus souvent très exigus et tout en s'inscrivant dans le cadre d'une tradition locale très vivace. 

http://www.citechaillot.fr/data/expositions_bc521/fiche/24661/cp_japon_larchipel_de_la_maison_3fafc.pdf