samedi 27 juillet 2013

Le Guizhou en photos à la Cité de l'architecture

La Cité de l'architecture présente jusqu'au 4 septembre 2012 une exposition de photos sur la province du Guizhou, située au sud de la Chine. Cette exposition confronte le regard d'un Chinois et d'un Occidental sur les villages les mieux préservés de cette région montagneuse et difficile d'accès, restée jusqu'à maintenant largement à l'écart du vent de modernisation qui souffle sur la Chine depuis plus de trente ans. Cette petite manifestation n'est pas sans intérêt intrinsèque, mais elle aurait pu se dérouler dans un autre lieu, par exemple la Maison européenne de la photographie, tant l'architecture apparaît comme une vague toile de fond des photos esthétisantes prises par les deux artistes. 


Christopher Taylor

mercredi 17 juillet 2013

"L'Architecture vivante"

La Cité de l'architecture présente jusqu'au 4 novembre 2013 quelques numéros la collection intégrale de L'Architecture vivante, publiée entre 1923 et 1933, dont elle vient de faire l'acquisition. Comme toutes les petites expositions présentées dans le cadre des "nouvelles acquisitions", celle-ci s'avère à la fois intéressante et un peu frustrante. Intéressante parce que le directeur de la publication, Jean Badovici, a manifestement cherché et apparemment réussi à faire de L'Architecture vivante un organe incontournable de l'internationale moderniste. Frustrante parce que les notules de l'exposition nous en apprennent très peu sur le sujet : qui était Badovici ? Combien avait-il de collaborateurs ? Dans quelle mesure sa revue était-elle diffusée en Europe et dans le monde ? Autant de questions qu'on se pose sans obtenir de réponses... en attendant qu'un chercheur se penche peut-être sur le problème...   

http://www.citechaillot.fr/fr/expositions/nouvelles_acquisitions/25188-larchitecture_vivante.html

J. Badovici et E. Gray, salon de la villa E 1027, L'Architecture vivante.

dimanche 14 juillet 2013

"Interférences. Architecture France-Allemagne 1800-2000" à Strasbourg

Plus qu'une semaine pour voir au musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg l'excellente exposition intitulée Interférences dont le commissariat a été assuré par Jean-Louis Cohen et l'historien allemand Hartmut Frank. Comme son sous-titre l'indique, cette exposition ambitionne rien moins que d'éclairer deux siècles de relations franco-allemandes dans le domaine de l'architecture et de l'urbanisme. Et elle tient le pari. Les nombreux architectes allemands qui se forment à Paris à la toute fin de l'Ancien régime et qui y poursuivent parfois leur carrière, les Français qui travaillent en Allemagne pendant la période napoléonienne, la controverse à propos de l'origine de l'architecture gothique, le développement des politiques patrimoniales et l'essor parallèle de l'historicisme, l'utilisation des nouveaux matériaux (fer et béton), l'essor de l'urbanisme et le développement des cités-jardins, le rôle des deux guerres mondiales et des occupations réciproques, l'importance des régions frontalières souvent passées d'un pays à l'autre (l'Alsace-Lorraine et la Sarre notamment), rien n'est laissé de côté. L'ensemble est présenté de manière sobre mais très efficace. Les œuvres (maquettes, dessins, revues) mettent très bien en valeur les interférences qui donnent leur titre à l'exposition. Les cartels ne recopient pas des pages entières du catalogue mais soulignent, de manière très concise, les relations architecturales entre les deux pays, de la Révolution à la deuxième reconstruction. Il aurait d'ailleurs peut-être fallu s'en tenir aux années 1960, car après cette période, et malgré le traité de Élysée dont on célèbre cette année le cinquantenaire et qui avait pour but de renforcer les liens entre les deux pays, les rapports semblent se distendre : les architectes français et allemands cessent d'accorder un intérêt privilégié à ce qui se fait dans leur domaine de part et d'autre du Rhin. C'est probablement lié à une certaine mondialisation de l'architecture, dans laquelle France et Allemagne n'ont pas disparu de la carte mais où elles n'occupent plus qu'un rôle de puissances moyennes, sans rapport avec leur rayonnement pendant la période 1800-1939... Malgré la dernière section chronologique de l'exposition qui convainc donc un peu moins, on ne peut que recommander Interférences. Et pour ceux qui n'aurait pas le temps de se rendre à Strasbourg avant le 21 juillet, ils pourront se rattraper en allant voir l'exposition au musée allemand d'architecture de Francfort qui l'accueillera prochainement. 


Visuel de l'exposition d'architecture "Interférences, Allemagne-France, 1800-2000" au Musée d'art moderne de Strasbourg, jusqu'au 21 juillet 2013.